Vu cette nuit et ma 1ere reflexion d'ou lui vient cette réputation trash et surtout hyper violente??????????
Ma review:
Si le giallo demeure typiquement italien, l'Espagne s'empara du genre en signant dans le milieu des 70s quelques oeuvres le plus souvent co-produites par la Botte elle même.
Parmi les gialli ibèriques il en existe un petit nombre qui eux sont à 100% espagnols et Los ojos azures del munecas rota en fait partie.
Réalisé par le touche à tout Carlos Aured, il reprend les bases du giallo argentesque et les thèmes récurrents au genre. La trame ne surprendra guère:
Un ancien repris de justice, hanté par un rêve où il se voit étrangler une femme, est embauché dans la propriété de trois soeurs toutes marquées par les stigmates d'une psychose determinée. S'ajoute à ce tableau un tueur assassinant les jeunes filles blondes aux yeux bleus qu'il va enucléer pour moeix conserver leurs globes occulaires dans un bocal.
Tous les élèments du giallo argentesque sont ici présents: hormis le tueur tout de noir vêtu muni d'une arme blanche, un couteau, on est face ici à 3 femmes névrosées vivant seules dans leur tourmente respective.
L'une, revêche et frigide, suite à la perte de sa main, l'autre soumise, aguicheuse et troublante et la troisième, en chaise roulante suite à un traumatisme sentimental.
Tout les désigne comme assassin potentiel au même titre que cet ex-repris de justice, certes victime de ces harpies mais suffisamment perturbé par son passé pour pouvoir commettre des meurtres.
A cet univers trouble s'ajoute la traditionnelle comptine, ici Frère Jacques, qui sert de base musicale- affreuse soit dit en passant- au film.
Les arracheurs de globes occulaires ne sont pas quant à eux, nouveau dans le genre et on pense immediatement à Gatti rossi in un labirinto di vetro de Lenzi ou Vizi morbosi di una governante de W. Filippo Ratti.
Tous les élèments sont donc réunis pour que Blue eyes... soit un passionnant giallo mais aussi scenaristiquement interessant soit il, la sauce ne prend pas cette fois et on s'ennuie plus qu'on se passionne.
Faute en incombe à une réalisation trop paresseuse et conventionnelle d'une part mais aussi à la pauvreté des décors plutôt laids, y compris les décors naturels, trahissant la maigreur du budget. On songe même par moment à une oeuvrette qu'aurait signé Franco.
Autre défaut du film, son absence de climax. Il y avait là tout pour créer un véritable climat malsain, sourd, un climat de peur latente, une atmosphère morbide à souhait. Que nenni!
Aured n'y parvient à aucun moment et ses personnages ne sont jamais inquiètants. Il essaie certes mais rassembler toutes les ficelles du genre ne suffit pas à créer une atmosphère malsaine encore moins une ambiance glauque.
Le manque de conviction des acteurs n'arrange rien.
Les meurtres trés peu nombreux sont relativement soft et tout sauf violents- quelques coups de couteaux molasons se plantant dans la chair- et seuls quelques plans de globes occulaires arrachés témoignent d'un zeste de gore.
L'identité du tueur surprendra peut être même si ses motivations, elles, ne surprendront pas, relativement classiques mais là encore Aured manque sa séquence finale, la découverte de la chambre secrète où git le cadavre momifié de l'amour du tueur, des vers sortant de ses orbites vides, entourés de voiles blancs virginaux et de poupées, d'où le titre anglais.
Là où la poésie macabre, le sordide melé de desespoir avaient leur place, on fait face à un long plan dénué de toute émotion et force que la mediocrité du décor n'arrange pas.
Coté interprétation, Paul Naschy, pataud à souhait, dans la peau de ce repris de justice est d'une molesse extrême comme d'accoutumée, gâchant les rares plans érotiques que contient le film. Voir Naschy, auteur du scénario, en slip et marcel, le poil alerte, est plus tue l'amour qu'excitant.
On se rattrapera sur les troublantes beautés de Diana Lorys, Ines Morales et Eva Leon.
Un produit espagnol qui veut bien faire en calquant parfaitement le giallo italien mais qui n'est guère plus que distrayant de par son manque de conviction et sa pauvreté apparente.
Un grand dommage car Blue eyes.. avait tout pour être un film parfaitement sordide et totalement malsain... qu'il est uniquement sur papier.
A ce niveau la rumeur avait raison: Blue eyes.. est sordide et trash!
Sur l'ecran, on désanchante vite!
On notera pour les puristes qu'il existe une version VHS anglaise titrée House of psychotic women.
Le corbeau qui adore jouer avec des poupons aux yeux bleus!
