"Hotel du Nord", c'est, comme son nom l'indique, la vie d'un hotel. Un hotel où on croise pas mal de gens du Paris populaire de l'époque. Mr Edmond (Louis Jouvet, formidable, comme toujours, cet homme a-t-il déjà été mauvais ?), un peu gangster, un peu mac, un peu photographe, et un peu plein d'autres choses; Raymonde (Arletty), prostituée amourachée de lui, tchatche parisienne à son meilleur incluse dans le package; et puis un couple, qui vient se perdre à l'hotel pour se suicider, mais ça ne se passera pas si simplement, et puis les gérants, les flics, les maris, les femmes, les amants, qui se croiseront pendant 1h40 formant sous nos yeux un ballet de la vie plus vrai que nature.
"Hotel du Nord", c'est un bout de Paris reconstitué en studio, mais qui sonne si vrai. C'est une histoire de Jeanson et Aurenche, à l'écriture millimétrée, qui ne laisse pas un moment de flottement. C'est un peu d'optimisme qui danse une valse avec la fatalité, quelques gouttes d'espoir dans un destin terne. C'est des gens qui acceptent leur situation, d'autres qui n'en peuvent plus, c'est deux perdus qui ne font pas toujours un trouvé, c'est un pur film de studio, à déconseiller aux allergiques du cinéma de papa, et qui figurera en bonne place dans les dvdthèques des nostalgiques du bon vieux temps.
C'est un film qui m'a plu même s'il n'atteint pas forcément les sommets de certaines oeuvres de la meme époque / équipe. C'est un sommet construit à partir de petits bouts de vie, de moments de joies et de peines qui s'imbriquent naturellement, harmonieusement, mais aussi modestement. C'est un classique qui pour moi ne vole pas sa réputation. Et meme pour ceux qui n'entravent rien à tout ça, ça reste au moins "Atmosphère, atmosphère". C'était bien.
