L'Accident - Edmond T. Greville (1963)

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manuma
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L'Accident - Edmond T. Greville (1963)

Message par manuma »

Françoise vient d'obtenir son premier poste d'institutrice sur une petite île bretonne. Elle rejoint très vite l'école où enseigne déjà un couple d'instituteurs. Leur accueil est glacial. Bientôt pourtant, Julien, le mari, se prend de passion pour la jeune femme. Andréa, son épouse, s'en aperçoit et, folle de jalousie, cherche un moyen de se venger...

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Produit par José Benazéraf, L’Accident est l'ultime réalisation d’Edmond T. Greville, adaptation du roman éponyme de Frederic Dard (lequel avait déjà travaillé pour Greville sur Les Menteurs, son précédent film). C’est le premier film que je vois de ce cinéaste et la vision de ce formellement très intéressant mélodrame criminel me donne bien envie de découvrir ses autres travaux, et notamment sa version des Mains d’Orlac. Car le bonhomme sait visiblement y faire pour instaurer une atmosphère accrocheuse qui vous transfigure un film.

Ca commence comme Le Démon dans l’île de Leroi, par une courte traversée en bateau en compagnie d’une jeune femme venue prendre ses fonctions – ici d’institutrice – sur une petite île au large de la côte bretonne. Et déjà Greville nous plonge dans une belle ambiance à la lisière du fantastique, sinistre et déroutante (la rencontre avec l’idiot du village). La suite ne déçoit pas à ce niveau. C’est à la fois poétique et morbide (les personnages vivent et ne se baladent jamais très loin de cimetières humains ou pour bateaux), et, dans toute la première partie du récit, traversé d'étonnants moments de tension érotique légèrement glauques. La photographie en noir et blanc de Jean Badal est en outre de toute beauté.

Tout ceci fait donc oublier un contenu beaucoup moins original, à savoir une histoire d’amour triangulaire des plus banales, et quelques autres défaillances que l’on ne peut difficilement passer complètement sous silence comme des dialogues (signés Fredo Dard himself) par moment bien ampoulés et une interprétation d’un niveau tout juste acceptable (Roland Lesaffre en idiot est même carrément mauvais), la seule à bien s'en tirer étant Magali Noël.

Diffusé en ce moment sur Ciné Cinéma classic, dans une copie impeccable.
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