Les déboires d'une bande de hors-la-loi cherchant à rejoindre le Mexique après avoir pillé une petite ville du Texas...
A ranger de suite parmi les réussites de Gordon Douglas. Barquero, c’est du western robuste, intelligent et humble taillé dans le même bois que son Rio Concho. On y retrouve la même réalisation carrée, sans temps mort (alors qu’il n’y a pas énormément d’action dans ce récit, au bout du compte), qui sait s’effacer derrière un très bon script au fil conducteur simple - les bad guys veulent traverser la rivière, Van Cleef ne veut pas leur prêter son bateau - mais à la texture extrêmement dense, proposant notamment une jolie réflexion sur la fin de l’ouest mythique et de ses héros. L’époque voulant ça, on sent par moment l’influence du western spaghetti là dedans, que ce soit dans la violence froide et un brin ironique de la séquence de pillage et de massacre de début de film ou à travers la partition musicale de Dominic Frontière. Mais je ne trouve pas cela gênant, bien au contraire cette influence ne fait qu’enrichir l’ensemble.
Les personnages sont tous richement dessinés, l’un des grands mérites du film étant de réussir à leur donner vie et épaisseur en parfois une séquence et 3 répliques seulement (tous les acolytes de Remy, la femme de l’otage). Les mieux servis sont évidemment Lee Van Cleef et Warren Oates. Jouant à fond de leurs tempéraments radicalement opposés, les auteurs de ce Barquero leur offrent des rôles passionnants et optimisent leur rencontre à l’écran au-delà même de l’intrigue. Bref, un excellent western qui tient toutes ses promesses, et sans doute même un peu plus que celles-ci …
Diffusé en version multilingue sur Ciné Cinéma classique dans une copie un peu granuleuse en début de métrage.
