Ann Lord, une femme de 65 ans (Vanessa Redgrave) atteinte d'un cancer, se remémore sa jeunesse, celle de son grand amour (Wilson) : un homme qu'elle n'a connu que quelques heures...
Casting anglo-saxon de prestige pour ce second film du directeur de la photo hongrois Lajos Koltai. Autour de Vanessa Redgrave dans un rôle peu gratifiant de mère agonisante et presque fantomatique se bousculent des actrices de calibre oscarisables (et pour plusieurs d’entre elles déjà multi récompensées) comme Glenn Close, Toni Collette, Natasha Richardson, Claire Danes et même Meryl Streep (qui n’apparaît cependant qu’au bout d’une heure et demie de film). En résumé, Evening c’est du lourd, du sérieux. Et, comme je le redoutais un peu d’ailleurs, c’est aussi et surtout bien barbant à regarder.
Cela aurait pu être pas mal pourtant. Les actrices pleurnichent avec conviction, il y a une très jolie musique de Jan A.P. Kaczmarek, de beaux décors et costumes, une belle photo. Mais aucune émotion ne passe pour au moins 2 raisons. Tout d’abord parce que cette histoire de femme libre faisant le bilan de sa vie au seuil de son existence est excessivement convenue et peu stimulante dans son discours un rien conservateur sur l’engagement maternel et marital et ensuite parce que la réalisation manque sévèrement de personnalité. Un cinéaste au regard incisif comme la Agnieszka Holland de Washington Square (pour citer un(e) autre cinéaste d’Europe de l’Est et un autre film américain à costumes) aurait peut-être réussi à gommer une partie des nombreux clichés de ce récit en auscultant véritablement le petit monde aristocrate du Newport des années 50 au sein duquel évolue l’intrigue. Mais Koltai se contente de donner dans l’illustration soignée et si on peut tout de même saluer la relative sobriété dont il fait preuve au moment de conclure, son travail reste malgré tout d’un académisme peu engageant.