MR 73 (Olivier Marchal 2008)

[Lord Ruthven]

Je n'ai pas compris ça. D'autant ques Chrysler dernier cri sèment le doute.

[mercredi]

A coté de ça, je suis rentré dedans de A à Z. J'ai perso trouvé les acteurs excellents, tous les roles sont soignés et Auteuil livre une composition EXCEPTIONELLE, vraiment du niveau des très très grands ! Les dialogues passent plutot bien, ça fait parfois un peu trop écrit pour claquer une phrase choc à la Audiard, mais bon, c'est un parti pris

Je partage globalement ton enthousiasme, DPG. L'incipit dans le bus fonctionne particulièrement bien. Le cinéaste parvient à maintenir un certain équilibre entre l'optique naturaliste, notamment inhérente à sa propre expérience (à ce titre, l'interprétation de l'acteur demeure impressionnante, entre autres, ses multiples états d'ébriété: lenteur spécifique du mouvement, tremblements imperceptibles, calme superficiel...) et l'irréalité induite par l'exploitation, certes outrancière, du cliché. En bref; l'image est soignée, le scénario tient la route, l'évolution psychologique des différents actants demeure crédible bien qu'admettant un substrat religieux, selon moi, dispensable.
En effet manolito, certaines répliques frisent le ridicule tant elles relèvent d'un cliché, indigeste parfois, mais, au regard de l'ensemble, la chose reste négligeable.

[drummonde]

Je n'ai pas compris ça. D'autant ques Chrysler dernier cri sèment le doute.

Il y a "fumer tue" sur les paquets et des plaques jaunes sur les voitures.

Le film se déroule bien dans les années 2000, avec un fort cachet à l'ancienne, comme certains coins de France peuvent parfois nous le faire ressentir ( zones industrielles, gares de triage, rues marseillaises défoncées ... )

[Lord Ruthven]

Effectivement, sorti de quelques plans de Daniel Auteuil rappelant Maurizio Merli sillonant les rues de Rome au volant de sa petite Lancia, je pense que l'épqoque du film est assez claire. Il y a même un rappel temporaire avec le "cv" du vieux tueur.

[Verhoeven]

Tout comme DPG et mercredi j'ai beaucoup aimé le film qui surpasse beaucoup de polars made in france.

L'interprêtation des acteurs est proprement renversante, Auteuil en pleine descente aux enfers, Bonamy en plein désespoir, Philippe Nahon toujours génial, et les acteurs fétiches du réalisateur (Catherine Marchal, Francis Renaud, Guy Lecluyse etc...). Un casting sans fausse note.

Film très sombre au sens propre comme au figuré, Marchal cite évidemment les polars à l'ancienne qu'il a probablement visionné dans sa jeunesse. Le décor de la prison qui semble être creusé dans la roche, la chambre d'hôtel crade, le bureau obscur de la directrice, les personnages dans l'ombre quasi permanente, toute l'ambiance des films noirs est retranscrite mais bien replacée dans le 21e siècle. L'opposition y est quasi constante sur le plan visuel: les gros véhicules modernes des flics contre la vieille voiture de Schneider, l'apparence très sale du héros contre le look très propre de son opposé Kovalski etc... La recherche artistique parait bien plus travaillée que pour 36 car moins classique dans sa mise en image. Les séquences de cadavres dans la maison ensanglantée m'ont beaucoup fait penser à quelques séquences identiques dans Manhunter (on retrouve les murs en sang et la présence des animaux comme solution à l'énigme), on sait combien Marchal admire le travail de Mann (il a beaucoup cité Heat lors de la promo de 36).

Mais c'est surtout le désespoir et la présence de la mort, l'angoisse quasi palpable dans toute la longueur du film qui m'a laissé sans voix, et comment ne pas parler du superbe montage parallèle entre les deux séquences de fin où la vie et la mort s'entremêlent dans une mare de sang, ou le bruit de la vie s'oppose au silence de la mort, ou le désespoir laisse place à un semblant de happy-end, ou la notion de sacrifice prend tout son sens.


Oui je sais, le film a quelques défauts, les dialogues font parfois un peu artificiels (surtout la phrase du début un peu too much), l'enchainement des deux histoires pas toujours au meilleur moment, un rythme qui aurait gagné à être un poil plus soutenu, mais j'ai pris un vrai plaisir à constater qu'on peut faire de très bons polars en France...

[drummonde]

On remarquera au passage les noms dont sont affublés les personnages de flics dans ses films : Klein ( Depardieu dans 36), Schneider (Auteuil dans MR73), Chaievski ( Anconina dans Gangsters ), Kowalski ( Francis Renaus dans Mr73) ...

[Shinji]

Grosse déception... alors que j'apprécie Olivier Marchal depuis la série Police District, son dernier film est bien filmé, mais l'histoire est beaucoup trop bateau et va trop loin dans les gros clichés. Il n'y a que le début du film qui sorte du lot, le reste n'étant que du vu et revu.

Il faudrait penser à changer d'acteurs aussi de temps en temps, parce qu'à force...

[SPOILER]
Dès le plan sur la pub pour le chenil, on peut deviner sans peine où le tueur va être trouvé. Quel suspens !
[/SPOILER]

[niko13]

[SPOILER]
Dès le plan sur la pub pour le chenil, on peut deviner sans peine où le tueur va être trouvé. Quel suspens !
[/SPOILER]

Mais justement, je pense que l'essentiel est ailleurs, dans le portrait d'une institution judiciaire bancale, d'un flic brise, de deux personnages marques tragiquement par le destin.
Marchal ne fait pas un "whodunnit ?", mais se lance plutot dans le film a personnage, comme a pu l'etre l'excellent "Cette femme-la" de Nicloux, "Le petit lieutenant" de Beauvois ou "Le cousin" de Corneau (pour citer les reussites "polar made in France" plus ou moins recentes).

Decouvert hier soir et j'en sors tres enthousiaste.

Ayant bien apprecie "Gangsters" et "36" (malgre son aspect "Heat made in France" trop prononce et ses scories d'ordre esthetique), j'attendais ce "MR-73" avec beaucoup d'impatience afin de verifier si Marchal allait transformer les espoirs que je placais en lui tout en corrigeant les petits travers de ses precedents films.

Realisation pas trop tape a l'oeil et tres efficace (quoique, les empoignades semblent un peu brouillonnes) et qui parvient a corriger les "defauts" de "36": Marchal arrete de se regarder filmer et se met au service de son histoire avant de chercher a "faire comme Mann". Jusque dans la photo et l'emploi de la musique, Marchal se demarque de son film precedent.
Ainsi, on obtient non pas un "film francais a l'americaine", mais un vrai polar qui ne renie pas ses origines franchouillardes tout en gardant un style tres leche et cinematographique. Ce devrait etre une veritable inspiration pour les futurs films de genre frenchies.

A la limite, on pourra regretter quelques longueurs et des ellipses un petit peu trop brusques, ou meme une vision legerement embellie et fantasmee du salaire d'un commissaire a Marseille (appartement de plain-pied sur les Calanques, voiture de luxe, ...pas tres credible tout ca ! ).
Mais au dela de ces petits accrocs, le film reste une reussite remarquable a mes yeux, surtout grace a un casting parfait d'Auteuil (credible dans son role de flic brise) a Bonamy (tres emouvante) qui livrent ici une interpretation parmi leurs meilleures performances, en passant par Laroche et Nahon (encore magnifique dans un role de salaud). On pourra a la limite regretter le jeu un peu trop "statique" de Catherine Marchal.

Visiblement, Olivier Marchal avait a coeur de raconter cette histoire (inspiree de son histoire justement) et il y a mis les formes et l'energie necessaire pour rendre le tout credible et touchant.
Vu les difficultes qu'il avait rencontrees lors de "36", je ne sais pas si "MR-73" sera son dernier film comme il l'avait dit a l'epoque, mais en tout cas ce polar noir de chez noir et bien de chez nous devrait faire ecole je l'espere.

Brillant !!

[DPG]

"Le cousin" de Corniaud

C'est pas beau de se moquer, mais j'ai pas pu resister !

[niko13]

"Le cousin" de Corniaud

C'est pas beau de se moquer, mais j'ai pas pu resister !

Mais de quoi parles-tu ?

Je sais pas pourquoi je pensais a Bourvil en plus.
Ah si: Polar -> Melville - > Cercle Rouge - > Bourvil -> Youkounkoun !!

[Superfly]

Niko13 a aimé ce film de vieux, normal vu qu'il déteste les films de jeunes comme Frontières.

Faut arrêter de plaisanter. Ce film est une sombre merde comme on en voit rarement en France (2ème cette année avec Paris). C'est la caricature du polar comme le rêve le réalisateur. Il était tombé presque dedans avec 36 qui j'avais beaucoup aimé mais là il plonge littéralement dedans.
Sous ces aspects de polar carré et noir comme le font les vrais auteurs auxquels Marshall veut absolument ressembler, il nous pond un film d'une lourdeur écrasante et d'une rare connerie.

On oublie directement le scénario. Ici un banal tueur en série trouvé en 3 scènes et c'est bouclé. Auteuil cabotine à fond dans son rôle de flic meurtri et tout le toutim avec la belle panoplie qui va avec, bouteilles d'alcool, manteau usé, barbe de 4 jours, piaule merdique et œil qui tombe au niveau du cou. Le commissariat, il baigne dans la noir car l'État n'as pas payé Edf alors c'est limite si ils s'éclairent avec des bougies. Mais Marshal trouve ça sombre donc ça va pour lui. Les flics sont tous des caricatures. Y a le méchant qui est un beau salaud avec sa belle gueule de petit con qu'on a envie d'éclater, son pote moche, le photographe avec sa barbe qui pue le saindoux et qui vend des photos en espérant que personne ne va savoir que c'est lui qui les prend alors qu'il est le seul sur place, la chef un peu bonasse qui se tape un peu tout le monde... enfin une belle brochette de caricature.

Secondes histoire aussi passionnante, Nahon sort de prison parce qu'il a trouvé Dieu au fond des chiottes. Bonamy ressemble à un balai à chiotte, son papy meurt et la pauvre, elle aussi, s'enfonce dans la déprime. Mais attention, Nahon est il vraiment guéri ? Peut il vraiment sortir ?
En fait Marshal s'en fout un peu. Ce qui compte pour lui c'est les fêlures des êtres humains qu'il étale sur 2h sur une réalisation certes jolie mais tellement calibrée qu'elle en devient gênante.
Et on avance petit à petit vers la fin du film après avoir bien souffert devant ses longues scènes inutiles mais inévitables dans l'univers de Marshal pour planter ses personnages. Si il vous dit qu'Auteuil est cassé, il le dit et voilà et si t'es pas content il te rajoute 300 flashbacks parce qu'on est un peu con et qu'on a pas compris.
Pour finir sur une scène de fin à faire pleurer de rage devant tant de conneries.

Arrête Marshal, cela ne sert à rien de vouloir absolument être le plus grand, tu as le temps mais arrête de te prendre la tête, de fantasmer, de prendre Auteuil, de faire tes films pour les ménopausées...

Sinon je n'ai pas trouvé que c'était excessivement de droite comme le dit SWC. J'ai lu ça dans la presse et bon je n'ai pas ressenti ça.

[niko13]

Je rappelle que Superfly n'aime pas le cinema, ca se saurait...
La preuve, il a aime ce sombre etron de Frontieres.

[drummonde]

Sinon je n'ai pas trouvé que c'était excessivement de droite comme le dit SWC. J'ai lu ça dans la presse et bon je n'ai pas ressenti ça.

Le film est en effet un terrible désaveu de la loi sur la rétention de sureté de Rachida Dati, voulu par le Président de la République.

[Superfly]

Le film est en effet un terrible désaveu de la loi sur la rétention de sureté de Rachida Dati, voulu par le Président de la République.

J'ai lu le contraire.
http://www.marianne2.fr/MR-73,-un-film- ... 84905.html

Niko........... sale vieux !

[niko13]

Le film est en effet un terrible désaveu de la loi sur la rétention de sureté de Rachida Dati, voulu par le Président de la République.

J'ai lu le contraire.
http://www.marianne2.fr/MR-73,-un-film- ... 84905.html

Niko........... sale vieux !

Jeune sauvageon !!!