Alors que le film de cannibales est un thème fort à la mode en Italie en ce début d'années 80 depuis le succés de Cannibal Holocaust, suivi de son Cannibal ferox justement, ce dernier a alors l'idée plutôt saugrenue de méler ce thème difficile à la comédie.
Un choix risqué comme le montre le résultat qu'est ce Incontro nell'ultimo paradiso qui à ce jour est un des films les plus obscurs du réalisateur, pratiquement oublié aujourd'hui de sa filmographie.
Tourné en Amerique du Sud, Incontro nell' ultimo paradiso tente donc de melanger le film d'aventures et de jungle aux grosses ficelles de la coméde italienne en y ajoutant une bonne dose de Tarzan version féminine comme l'indique son titre international Daughter of the jungle.
Nous assistons donc aux tribulations de deux étudiants des plus farfelus quelque part en Amérique du Sud dont leurs démélés avec une bande de petit traffiquants de diamants dirigée par un Mr Dupuis, un français borgne et hargneux.
Visitant les rivières amazonienne, nos deux piètres touristes s'échouent en pleine jungle et sont capturés par une bande de cannibales avant d'être délivrés par une somptueuse créature blonde dont ils vont tomber amoureux avant que les traffiquants ne débarquent pour venir troubler leur nouvelle vie.
Autant dire de suite que Daughter of the jungle dont le scénario fut écrit par Giovanni Lombardo Radice est une tentative totalement risible de mélange de genres tant l'ensemble parait improbable mais il faut avouer que Lenzi est parvenu à faire de cette improbabilité quelque chose d'assez agréable et guère plus stupide que toutes les comedies et sexy comedies souvent bien plus grasses et vulgaires que cet essai forestier.
On retrouve les décors amazoniens chers aux films de jungle, notre tribu de cannibales toujours aussi édentés et couverts de boue mais cette fois particulièrement gentils et stupides à l'image de nos étudiants qui ne cessent de s'invectiver.
Lenzi use et abuse des grosses ficelles du genre et les gags ont été déjà maintes fois vus ailleurs, sentant le réchauffé mais trouvent pourtant une certaine originalité dans ce contexte particulier.
Ainsi donc, on se bat à coups de noix de coco, on apprend à nos cannibales affublés de plumes façon amérindiens facon Village people

la discipline militaire et le garde à vous afin de combattre l'ennemi, trois traffiquants de diamants particulièrement stupides menés par un français borgne à l'accent stupéfiant.
Bien entendu, Incontro.. contient son lot de giffles, chutes, blagues et autres quiproquos récurrent à la comédie sans oublier l'indispensable séquence où notre jeune aventurier en herbe se retrouve face non pas à une matrone mais à une vieille cannibale édentée et fripée mais trés chaude à qui il doit faire l'amour!
Mais le plus interessant reste notre Tarzane blonde, vénérée par les indigènes et maîtresse des animaux, vivant au sommet d'un arbre garni de régimes de bananes.
De son célébre cri quelque peu maladif

-un peu comme si Celine Dion était terrassée par une angine de poitrine- ici elle apelle élèphants et hippopotames ce qui donne à Lenzi l'occasion de filmer quelques beaux plans de nos amis les bêtes sans avoir à utiliser de stocks-shots ce qui est ici honorable même si souvent maladroit, Lenzi n'ayant pas l'habitude de filmer des élèphants.
Pas de Tarzane sans Chita et nous avons droit à notre malicieuse chimpanzé qui sera fort utile à nos malheureux héros.
Si on regrettera un peu que Lenzi ne profite pas vraiment des décors amazoniens et n'ait pas donné plus d'energie à son film qui reste un peu mou malgré toutes ces péripéties, on se rejouira de notre Tarzane interprétée par la Siani et ses minusciles seins. Elle est une Tarzane absolumment parfaite dont le fan se delectera de la quasi nudité tout au long du film, Lenzi n'habillant son héroine que d'une simple ficelle

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Qu'elle court dans la jungle, nage dans les limpides rivières, grimpe aux arbres ou monte divinement un élèphant, la Siani éclaire cette obscure pellicule de sa blondeur.
On regrettera aussi certains effets spéciaux totalement ridicules comme cette tarentule mécanique grimpant le long de la cuisse du héros, tarentule semblant venir droit de L'au délà de Fulci! Recyclage! recyclage!
Lenzi n'oublie pas la petite romance entre notre Tarzane et un des héros avec ce que cela comporte en jalousie et malentendus mais tout se terminera au mieux, nos deux étudiants et notre Tarzane désormais en jean moulant avec plans fessiers

visitant New York, Chita au volant d'un taxi!
Completement oublié de la filmographie du réalisateur, Incontro nell'ultimo paradiso est une petite curiosité que le fan prendra plaisir à découvrir et qui lui fera passer un agréable moment durant lequel il sourira plus d'une fois et se régalera de la présence de la Siani donc qui tourna la même année une version italienne du Lagon bleu, Due gocce d'acqua salata sous la houlette de Luigi Russo.
A ses cotés, les jeunes Renato Miracco et le beau et tout frisée Rodolfo Bigotti qui fut lors de quelques sexy polissoneries le jeune partenaire de la Guida sans oublier le vétéran Sal Borgese ici en vilain borgne.
Le corbeau qui aime sauter de lianes de lianes!!
