donc, j'y étais allé pour voir uniquement Chtulhu, mais en définitive, le nombre de places libres par séance m'a décidé à rester pour la cérémonie de clôture, qui n'avait rien en commun avec celle des Césars.
C'était donc la seconde année d'existence de ce festival, le "succès" de celui-ci a fait que la troisième année aura bien lieu, avec l'accent mis sur la publicité... ce qui ne sera pas du luxe, car à part quelques affiches vite collées ici ou là, on ne voyait pas grand-chose.
A l'intérieur, c'est encore de l'amateurisme, du portnawak improvisé, et c'est rigolo : la titreuse (pour les sous-titres disponibles) mal réglée, le projecteur facétieux, etc etc... tout ça dans une bonne ambiance et les sièges moelleux d'un amphi de la fac de Tours.
Donc, j'aurai vu pour la modique somme de 8€ (plus le kébab) deux films et deux courts :
- "Chtulhu" et "on evil grounds"
-"it came from the West" et "the bird"
parlons brièvement des courts :
"it came from the West" (17 min) : Virgil est un petit cow-boy raté et peureux, la risée du saloon. Jusqu'à ce que la ville soit envahie par des zombies. Marionnettes aux gueules expressives, tronçonneuses au Far West, sang qui gicle, têtes qui volent, clins d'oeil aux westerns et à ses héros, et un générique à s'en pisser dessus;
"the bird" (20 min) : Manh, jeune pilote, doit évacuer en avion une ville en guerre, mais ne veut pas laisser son père derrière elle. C'est de la 3D d'excellente qualité, au même niveau que les Final Fantasy, mais à la fin on ne peut que se dire "tout ça pour ça ?"
Et maintenant les longs :
CHTULHU : Russel, brebis galeuse (il est homosexuel et fâché avec son père, pasteur d’une secte locale qui professe le retour des Grands Anciens) d’une vieille famille bourgeoise américaine, retourne dans sa petite ville natale lors des funérailles de sa mère. N’ayant prévu d’y séjourner que deux jours, il se retrouve littéralement retenu sur place par l’ensemble de la population qui semble tout savoir de sa vie, et qui l’entraîne dans une sorte de jeu de piste étrange, une non moins étrange pierre noire gravée dans la poche, à la recherche d’enfants disparus. Jusqu’à ce qu’il soit amené à comprendre pourquoi personne ne veut le voir repartir…
Je ne suis pas spécialiste du mythe de Chtulhu, à vrai dire je n’ai lu de Lovecraft que « l’affaire Charles Dexter Ward » et c’était il y a longtemps, alors je ne peux pas vraiment juger le fond. Tout ce que je sais, pour avoir doctement écouté les discussions autour de moi pendant l’entracte, c’est que ce film est tiré d’une courte nouvelle indéterminée, vraisemblablement la même qui a donné «l’antre de la folie » de Carpenter. On y retrouve certains éléments, mais là encore il paraît que ces éléments se retrouvent souvent dans les écrits de Lovecraft : la ville portuaire, les gens du coin qui agissent bizarrement, la scène de chaos généralisé, le patriarche de la famille louche, etc etc… donc impossible de dire avec certitude laquelle c’est, et en fait ça n’a pas d’importance.
Le film étant n’étant pas encore sorti au cinoche, je vais essayer de ne pas spoiler, alors je ne vous dirai rien de plus du scénario. L’histoire fait parfois des écarts, la psychologie torturée du personnage principal prenant autant de place dans le récit que le déroulement de l’histoire principale. Ceux qui pensent voir un film d’action avec une grosse bébête pleine de tentacules, ou quoi que ce soit de spectaculaire, passez votre chemin. Pas d’objet volumineux tombant à l’eau au fond à droite. Bien sûr Chtulhu est souvent évoqué, mais uniquement par symboles, la plus visible étant le dessin d’une « pieuvre » sur une bouche d’égout, ou dans les prêches apocalyptiques du pasteur.
Le film en lui-même baigne dans une atmosphère curieuse, entre Gus Van Sant (jamais rien vu de lui) et David Lynch (!!), avec de très longues phases contemplatives (plans larges du paysage façon Lynch justement, période Twin Peaks, la beauté sauvage du coin s’y prétant à merveille) alternant avec des phases « actives » (mais pas franchement speed) où le personnage principal agit ou interagit avec son entourage, ou devrais-je plutôt dire se fait carrément manipuler par sa famille, ses anciens amis, ses voisins, les pochtrons du coin, etc etc…
Au final, eh ben… c’est lent sans être ennuyeux (mis à part quelques scènes vaguement inutiles, mais bon, elles sont courtes), c’est visuellement plutôt beau, et ça n’amène rien de nouveau au mythe de Chtulhu. Mais ça se regarde. Je ne sais pas combien de temps ça dure, sûrement pas loin de deux heures, même un peu plus, et je soupçonne qu’il devait en manquer un morceau vers la fin. Avec ça, je n’ai eu que les ¾ des sous-titres, manquant bien évidemment la dernière partie où le mystère est dévoilé. Mais j’ai compris quand même. Pour vous dire.
Réal : Dan Gildark (USA), 2007
Distributeur : Arkham Northwest Production
Acteurs : Jason Cottle, Scott-Patrick Green, Tori Spelling dans un (second) rôle très en chaleur.
ON EVIL GROUNDS : Roméo et Juliette, couple fusionnel passablement déjanté (un adepte de la violence gratuite et une masochiste totale mais qui n'aime pas qu'on l'encule) achètent une vieille bâtisse isolée à un promoteur louche. Lequel est en cheville avec le propriétaire, authentique serial-killer et fou à lier. Mais qui du couple ou du tueur l'est le plus ?
Alors là on vire dans le grand guignol. C'est totalement jouissif tellement c'est éxagéré, les situations impossibles s'enchaînent à la vitesse d'un Tex Avery de la grande époque, le côté trash en plus. Personnages tous aussi débiles les uns que les autres (surtout les hommes), coups de pelle (entre autres) dans la gueule et cadavres éparpillés façon boucherie chevaline, course-poursuites en accéléré sur fond de musique de dessin animé, etc etc... on rigole à gorge déployée, et on en redemande. Et plus on en redemande, plus on nous en ressert. Ce film là c'est du grand bis, même que ça sent le film culte, c'est moi qui vous le dis !!!
Réalisateur : Peter Koller (Autriche, 2007)
Distributeur Chrysalis Films
Acteurs : Aleksandar Petrovic, Birgit Stauber, Kari



Quant au palmarès, j'ai totalement oublié. Ah si, et dans le désordre :
animation internationale : El ataque de los kriters asesinos (Espagne), Blackbox (Lituanie), fiction internationale : Finkle's odyssey (GB) et Batman : ashes to ashes (France).