Adaptation très libre des expériences du journaliste Hunter S. Thompson, entre 1968 et la fin des années 70.

18 ans avant Las Vegas Parano, une première tentative de porter à l’écran les aventures sous acide de l’excentrique reporter Hunter S. Thompson avait été menée par le producteur et – pour l’occasion – réalisateur Art Linson, épaulé par une tête de distribution plutôt attrayante puisque réunissant Bill Murray dans le rôle de Thompson et, dans celui de son comparse / double Dr. Gonzo, Peter Boyle (étrangement crédité avant Murray au générique alors qu’il n’apparaît que ponctuellement dans le film … j’imagine que sa notoriété était alors plus importante que celle de Murray) et plusieurs collaborateurs de premier choix à des postes clefs comme Tak Fujimoto à la photo ou rien de moins que Neil Young à la bande son.
En dépit de cette très intéressante réunion de talents, la comparaison entre Where the buffalo roam et le film de Gilliam me semble tourner très nettement en faveur de ce dernier. Déjà je trouve que Bill Murray en Hunter Thompson ça ne le fait pas trop. OK, la diction particulière du personnage est là mais j’ai l’impression de voir le même perso comique que ceux qu’il interprète dans Stripes et les Ghostbusters de Reitman, à la diffèrence de la prestation de Deep, qui m’avait bluffé. Et puis si Art Linson est plutôt du genre avisé comme producteur (on lui doit entre autre à ce poste Fast Time at Radgemont High, Les Incorruptibles, L’impasse, Heat, etc. …), à l’évidence la réalisation c’est pas encore ça (je crois me souvenir que son second essai, Attention délires !, était un peu plus abouti … mais le sujet en était beaucoup moins ambitieux). Un brin de mouvement aurait notamment été bienvenu dans cette narration, afin de retranscrire à peu près la folie douce habitant le personnage principal. Alors que là, ça ne bouge pas, c’est statique, filmé mollement, comme un p’tit téléfilm. Autre déception, la photo de Tak Fujimoto, étrangement anodine de la part de ce grand chef op’.
Au final, ce n’est pas irregardable, les pitrerie de Murray / Thompson font parfois sourire, et il y a quelques trombines sympathiques pour nous distraire parmi les nombreux seconds rôles du film (R.G. Armstrong, Rene Auberjonois, Craig T. Nelson, Nancy Parsons). Mais ça reste bien plus une curiosité qu’un bon film, qui passe clairement à côté de son grand sujet.