Jeffrey (Daniel sauli) est une jeune architecte qui emménage dans son nouvel appartement. Il a en fait suivi Ren (Julien Lucas) qui vient de le laisser tomber. Il est accueilli par Gladys, la propriétaire de l'immeuble (Patti d'Arbanville) qui va en fait développer une obsession envers Jeffrey, jusqu'à le kidnapper.
You Belong to me est en fait un petit thriller domestique new yorkais parfois malin qui doit énormément à Hitchcock. On pense bien sûr (entre autres) au Locataire ou encore The 4th Floor, mais avec suffisamment d'intelligence pour se démarquer de ses influences.
Le fait que le héros soit gay n'est pas le point en soi. Puisque le récit se dégage assez rapidement de cet état de fait pour plonger dans le monde paranoïaque de Gladys et les raisons qui l'ont poussée à agir de la sorte.
Le récit se complexifie d'ailleurs au fur et à mesure. Gladys se fait aider de manière étrange par un géant sourd et muet (Sherman Howard, le Lex Luthor de la série Superboy et surtout le "Bub" de Day of the Dead), brutal et primaire, avec qui elle entretient des rapports assez curieux. Jeffrey va découvrir au fur et à mesure que Gladys est quelque part complètement cinglée, allant jusqu'à substituer la vie de ses locataires à la sienne, jusqu'à séquestrer et tuer ceux qui se mettent en travers de son fantasme et à percer sons ecret. Il y a quelques rebondissements rondement menés (la meilleure amie de Jeffrey qui fait surface, le trou dans le plafond, la cave, etc.) jusqu'au final attendu mais qui réussit à tenir en haleine. Si Jeffrey n'a pas la force physique de s'interposer, il comprend que seule la manipulation psychologique pourra peut-être l'aider à s'en sortir?
Petit budget (200 000$ environ) mais tourné avec intelligence dans un décor parfois étouffant. certaines scènes d'enfermement sont bien vues (dans la cave, notamment, ou avec une des victimes) et la scène de tentative d'évasion de Jeffrey donne dans un suspens particulièrement réussi. Sur 82 mn, le film va droit au but et ne cherche pas à s'embarrasser de fioritures. Une caméra très proche des visages, des corps, qui sait tirer parti des limites de l'espace (et du budget) tout en ménageant un montage serré au niveau de l'action.
Cela donne aussi l'occasion de revoir Patti d'Arbanville en grande forme, dans une interprétation assez subtile d'une cinglée tranquille, à la recherche désespérée d'une "famille normale".
Au final, un thriller d'inspiration hitchcockienne pas à 100% original, mais d'un niveau plus qu' honorable, quelques scènes étant vraiment accrocheuses.
Sur sur le Z1 de chez Wolfe.
1.66:1 - 16/9 , anglais 2.0 sans st et une copie assez sombre.
