Laurie entretient une relation toute particiulière avec les plantes avec qui elle parvient à communiquer, communiant spirituellement avec elles. Ellle est persuadée que ces dernières sont des êtres vivants a part entière, capables de ressenti.
Un soir sa soeur Rilla la retrouve morte. Le seul témoin de l'assassinat est une plante. Rilla va penetrer le monde de Laurie, poursuivre ses experiences afin de découvrir par le biais de cette plante le meurtrier..
L'horreur chlorophylle! Voilà une idée originale et inédite. The plants are watching connu aussi sous le titre The Kirlian witness est une curieuse oeuvre qui s'articule autour d'un étrange phénomène parapsychologique, celui d'une plante au psychisme ultra developpé.
Prenant racine dans des faits soi-disant réels, à savoir les expériences de Kirlian mettant en exergue le fait que tout ce qui nous entoure est vivant et emet des ondes qu'on peut traduire et comprendre afin de communiquer, le film developpe une enquête policière menée par la soeur de Laurie qui va pénètrer dans l'étonnant monde des végètaux.
Difficile d'approche au premier abord, Le pouvoir des plantes va vite fasciner et venir troubler nos esprits. Trés lent dans son rythme et sa progression scénaristique, Sarno parvient à créer une réelle tension, une peur moite, qui génère trés vite un climat étouffant surtout dans sa première partie. Certaines séquences ont même un coté viscéralement terrifiantes, comme la scène où une plante se met à frissonner à l'approche d'une personne qui lui est antipathique. Comme Eric qui lui est une belle plante!

Ce sont tous ses végétaux qui semblent doter d'une vie propre, ses feuilles qui parfois prennent des formes trop humaines. La fameuse plante de Laurie ne ressemble t'elle pas a de gigantesques oreilles?
On frise parfois un Fantastique aux limites d'un onirisme inquiètant, cette plante ne réagissant qu'aux rayons lunaires et qui semble hurler la nuit avant que n'apparaisse au coeur de ses nervures le visage ectoplasmique du tueur, comme un négatif revelerait une silhouette.
Sarno par la simplicité de sa mise en scéne et son sens de l'esthetique surtout crée d'un bout à l'autre un climat incessant de malaise indicible, latent. Il ne se passe rien dans The plants are watching, tout y est lent, trés lent, ce que les detracteurs du film pourraient qualifier d'astronomiquement ennuyeux mais ce rien fait toute la force du film, un peu comme ce Fantastique d'atmosphère typique d'un certain cinéma australien du début des années 80.
Ce climat moite et inquiètant est renforcé par ces décors, le quartier new yorkais de Soho et ses vieux ateliers où habite Rilla, ses vieux ateliers et leurs escaliers inquiétants, ces portes que le vent fait frapper, ses pièces précaires, les serres de Laurie où chaque plante semblent vivre sous la caméra de Sarno par un simple regard d'un des acteurs, un simple geste ou reflexe. Procédé simple mais efficace.
Aucun effet special juste un peu d'imagination et une caméra qui capte un geste ou un comportement aidé en cela par une musique inquiètante.
La voix off monocorde de Rilla qui narre l'histoire achève de donner à l'ensemble ce coté pesant de malaise.
Le pouvoir des plantes, c'est aussi une galerie de personnages souffrant tous d'une schizophrénie latente que le réalisateur sait montrer par le biais d'images quasi-étranges. Laurie et sa passion exacerbée des plantes semblant effrayée au contact de l'Homme sans vraiment qu'on sache pourquoi, ses inquietants rapports enregistrés sur bandes, Rilla prise de cauchemars, obsédée par le fait de savoir comment sa soeur est morte, pénétrant le monde des plantes, son mari qu'elle soupçonne, architecte étrange et enfin Dusty, le petit ami de Laurie, jeune homme serviable mais qui semble cacher une double personnalité.
La plante ménera la jeune fille inéluctablement vers le coupable dans un excellent final à rebondissement, à la fois cruel et désespéré.
Trés joliment interprété par une troublante Nancy Boykin et une convaincante Nancy Snyder, on retrouvera également le brun Joel Colodler mais aussi le blondinet de charme Ted Le Plat



Unique dans les annales, ce film réjouira les amateurs d'horreur cérébrale, de Fantastique d'atmosphère et d'oeuvres sortant de l'ordinaire. Malgré ses défauts, le film de Jonathan Sarno, suinte le malaise et mérite d'être découvert ne serait ce que pour son originalité.
A regarder en compagnie de votre géranium favori!!

Le corbeau jardinier qui adore brouter en s'accrochant à de grosses tiges juteuses..
