HELLFEST 2008:
4 jours pour faire mon report, bon sang c'est dur de vieillir...
De retour du Hellfest (3ieme du nom), avec des courbatures plein le dos (un torticolis monstrueux en fait), des brulures, des tympans brises et des cordes vocales epuisees mais surtout avec une banane du tonnerre !
Apres la boue l'an dernier, et les galeres d'une organisation depassee, on a eu droit cette fois-ci a contre pied parfait: un cagnard infernal (normal pour un festival appele Hellfest me direz-vous) et une organisation impeccable (comme quoi, les lecons des Fury Fest et Hellfest precedents ont ete bien retenues).
Seule constante: une affiche diabolique et quelques dizaines de milliers de metalheads prets a lacher les bretelles pendant 3 jours.
Le site se presente cette fois-ci avec les 2 scenes principales cote a cote, ce qui evitera tout chevauchement pendant toute la duree du festival, une discover stage sous un chapiteau a l'ecart mais pas trop eloignee tout de meme, des points d'eau et des toilettes (grande innovation par rapport a l'an dernier, et ca s'averera tres utile), quelques stands de bouffe trop chere (6 euros le kebab qui a passe la journee au soleil !) et debits de boisson (les bieres a 3 euros, sodas et verres de vin a 2 euros, cool !), un metal market couvert ou se cotoieront vendeurs de merchandising officiel et vendeurs de merchandising un peu plus..."exotique" dirons-nous.
En tout cas, l'organisation a l'air au poil, et le site bien agence. C'est parti pour 3 jours de musique bruyante !!
1er jour:
ULTRA VOMIT
Pas trop d'attente a l'entree du Fest compare a l'an passe, mais juste assez pour nous faire louper une partie du concert d'ouverture avec Ultra Vomit.
Finalement, on pourra tout de meme rentrer pour apprecier la fin du set joyeusement drole des frenchies. Bon, je continue personnellement a trouver ce delire de repete gentiment sympathique mais tres leger. Quoiqu'il en soit, le groupe est ultra carre, tres pro, leur bonne humeur est communicative et leur humour potache fait mouche aupres d'une foule deja bien nombreuse a midi sous le soleil. Carton plein et pari gagne pour Ultra Vomit !
Un petit tour d'horizon du site (localisation des points d'eau, des chiottes, des stands de bouffe et du metal market pour etre pret a affronter les 3 jours) pendant le set d'
Eluveitie. De loin, le mariage folk metal ne prends pas trop a mon gout, on dirait du Matmattah version metal, je suis pas tres client.
Bon, on se place pour la premiere resurrection/reformation du week-end.
DEATH ANGEL
Les ex-"singes savants" de la Bay Area (17 ans de moyenne d'age quand ils ont sortis leur premier album !) viennent en decoudre avec les vieux thrashers nostalgiques apres avoir sorti un nouvel album (le 5ieme) tres probant cette annee.
Leur metal technique et alambique rappelle toujours les grandes heures de Metallica et Forbidden, et le groupe est tres enthousiaste sur scene (bien qu'ils n'aient debarque en France que la veille au soir, donc en plein jet lag !!).
Les californiens (toujours sans Gus Pepa a la guitare) balancent des pepites thrash telles que "Seemingly Endless Time", "Voracious Souls" et bien entendu "Kill As One" pour le plaisir des headbangers et pogoteurs.
Retour reussi, Death Angel recevra un accueil tres chaleureux apres une prestation de grande qualite.
DANKO JONES
Le trio canadien investit la main stage ensuite pour nous assener son pop-punk tres energique. Le charisme du sieur Jones est vraiment immense, il se mettra le public de curieux dans la poche en quelques bravades un brin demagos. Sympa et frais au milieu de toute cette affiche thrash/death/black/core ! A revoir en premiere partie de Motorhead en novembre.
Direction la discover stage pour assister au retour (eh oui, encore ! et c'est pas le dernier du week-end !) du legendaire combo grec:
SEPTIC FLESH
Le chapiteau est certes bonde mais le groupe demarre son set quasiment en plein jour, ca fait bizarre, avec "Unbeliever" puis "Virtues of the Beast", toutes deux tirees de l'excellent "Sumerian Deamons".
Le son est fort et puissant, mais les guitares noient les instrumentations (samplees) ce qui est un petit peu problematique pour une telle musique.
Quoiqu'il en soit, la puissance des compositions executees de main de maitre est telle que le public est ravi. Le groupe insiste ensuite sur les compos de son dernier album, l'enorme "Communion", avec le titre eponyme, puis "Lovecraft's Death" et ce qui s'apparente le plus a un hymne/single (tout est relatif

), le formidable "Anubis".
Pas le temps helas de voir la prestation des grecques en entier, je me rattrapperai en decembre dans une vraie salle en premiere partie de Moonspell, car il est temps de se placer devant la main stage pour le concert suivant.
On passe devant la prestation des coreux de
Bleeding Through qui ont permute avec Madball (qui jouera donc le soir a 1h sur la discover). Le guitariste joue en s'agrippant a l'echauffaudage en fin de set, rigolo.
PARADISE LOST
Les anglais debarquent devant une foule plutot fournie et balancent leur "rock" avec une prestation bien carree et etonnament tres enthousiaste. Car oui, Gregor Mackintosh (dont c'etait l'anniversaire) sait sourire, Nick Holmes chante parfaitement et enchaine les blagues pince sans rires dans un flegme typiquement british (on appreciera la grosse pique envoyee a Venom). Pas leur le plus memorable concert, tres proche de ce que j'ai vu l'an dernier (et en plus pas de morceaux de "Draconian Times" !!), mais vu qu'ils etaient attendus au tournant par une foule de curieux, ils s'en sortent vraiment tres bien.
Vivement le mois de septembre, pour le concert anniversaire (en compagnie d'Anathema et My Dying Bride).
Set list (de tete):
The Enemy
Ash & Debris
As I Die
No Celebration
Pity The Sadness
In Requiem
One Second
Say Just Words
Bon, c'est ensuite l'heure de
Mayhem, donc de retourner au camping.
Deja, faire jouer ce groupe en plein jour est presque une aberration. Ensuite, vu que je suis allergique a leur musique, et que la derniere fois que je les ai croises a un festival je me suis endormi, je prefere passer mon tour.
Retour sur le site juste a temps pour les coreux de
SICK OF IT ALL
Et voici la premiere grosse prestation du week-end, et le premier gros pit.
Prestation energique, wall of death gigantesque qui soulevera plein de poussiere (ah ben oui, on peut pas avoir de la boue chaque annee !!

), les new yorkais rincent les metalleux apres un sacre concert !! L'apocalypse dans la fosse !!
Difficile ensuite, apres un tel carnage, de passer au doom des suedois de
Katatonia. Je ne connaissais pas la formation (si ce n'est leur participation aux antipodes de leur quotidien dans Bloodbath), mais leur metal assez melodique a fait bonne impression. A revoir toutefois dans des conditions plus adequates (sans le soleil et pas en plein air, ca nuit au cote intimiste de leur musique).
Direction une discover stage desertee pour revoir a nouveau les petits suisses de
KRUGER.
Deuxieme grosse baffe de la journee, le groupe s'affine encore plus a chaque prestation. Leur musique hypnotique et leur prestation intense finissent de convaincre les indecis, le chapiteau est bien plus remplis en fin de set qu'au tout debut.
Vraiment, ce groupe gagne a etre connu et revu.
Pas hyper motive par
Baroness (je ne connais pas, a revoir dans d'autres conditions probablement), on passe devant la main stage alors que
Dimmu Borgir a commence son set.
Bon, la derniere fois que j'ai croise les black metalleux de Dimmu, je me suis endormi (la aussi !

) apres m'etre paye un vieux fou rire.
Une bonne grosse collection de cliches "black metooool" au service d'une musique bien monotone.
Du coup, j'ai fait l'impasse cette fois-ci, c'est pas l'armee du salut non plus !
Allez zou, on s'installe pour l'un des grands moments du festival:
TESTAMENT is back !!!
Ca fait pres d'une dizaine d'annees que je n'ai pas vu les thrashers de la Bay Area (l'Arapaho a Paris en 97 il me semble), depuis de l'eau a coule sous les ponts, beaucoup d'evenements sont survenus (la sortie de The Gathering, le cancer de Chuck Billy et sa guerison, la reformation de 2004, etc...).
Avec un nouvel album sous le bras, ce retour est bien plus qu'un vieux trip nostalgique, et la prestation de ce soir est la pour le prouver: Testament est de retour pour durer !!
Groupe enthousiaste (le sourire de Chuck Billy fait plaisir a voir, celui d'un Peterson ultra motive aussi), enfilage de perles destinees a decapiter les headbangers et interpretation sans faille: un concert monstrueux tout simplement !
Malgre son embonpoint (et c'est un euphemisme !), Billy a garde sa voix, alternant les vocaux death et thrash. Alex Skolnick (ex eleve de Satriani comme Kirk Hammett: appreciez la difference !) ravit tous les gratteux et la section rythmique Peterson/Christian/Bostaph remue la mayonnaise jusqu'a l'eclatement !!
La fosse est energique, le pogo plutot violent mais dans le bon esprit, bref Testament frappe un grand coup. Et vivement la revoyure !!
Setlist:
Over The Wall
Into The Pit
The New Order
Apocalyptic City
More Than Meets The Eye
Trail Of Tears
DNR
Alone In The Dark
Disciples Of The Watch
Testament a aussitot fini sa prestation que
In Flames debarque sur la main stage.
Bon, vu qu'ils m'avaient deja gentiment casse les bonbons lors de l'Unholy Alliance, j'ai decide de faire l'impasse pour aller prendre un sandwich merguez bien pourrave.
Et puis bon, moi tout ce death melodique from Sweden, ca commence un peu a me gaver. Au moins, leur chanteur etait sympa la derniere fois a Bercy, c'est toujours ca de pris.
Le show finit sur un festival pyrotechnique, peut-etre une facon de s'excuser d'etre un peu nuls...
Pas pu voir
Marduk, pourtant j'aurai bien aime voir si ca envoyait plus le bois que Dimmu (ca doit pas etre bien difficile de faire mieux cela dit).
Enfin, apres les feux d'artifices d'In Flames, la second stage est plongee dans l'obscurite, le grand moment est arrive...
CARCASS
LA reformation que j'attendais, n'ayant jamais eu l'occasion de voir les liverpuliens.
Interpretation carree, show puissant, un peu froid par contre, mais belle emotion de voir apparaitre
Ken Owen venu faire un petit coucou sur scene. Un peu de tristesse aussi, de voir l'un des "papas" du blast beat se deplacer avec peine sur la scene.
Mais Carcass assure bien le boulot, le batteur d'Arch Enemy remplit parfaitement son job, Ammott et Steer soloisent a qui mieux mieux et ca fait toujours plaisir
de voir Jeff Walker en frontman. Une set list bien imposante, avec peut-etre un peu trop de titres de la periode death du groupe (oui, j'aurais aime un peu plus de grind, c'est toujours
rigolo le grind !).
Bref, un tres bon concert, sans etre malgre tout la baffe esperee.
Setlist (vaguement, probablement pas dans l'ordre et il en manque):
Inpropagation
Buried Dreams
Corporal Jigsore
Incarnate Solvent Abuse
Carnal Forge
No Love Lost
This Mortal Coil
Edge Of Darkness
Embodiment
Reek Of Putrefaction
Keep On Rotting
Genital Grinder
Death Certificate
Heartwork
Enfin, viens l'heure de la blague du festival:
VENOM
Le papa du black metal (avec Bathory), les papys du speed reviennent pour la joie et l'hilarite des petits et des grands. Les murs d'amplis et l'intro (une voix d'outre tombe qui braille "WAIIILLCAUMEEUX TOU HHHAAIIIILLLLEEE !") donnent le ton: ca va etre kitsch !
Tu parles d'un nouveau line up: un guitariste aux fraises (avec des micro-sautes de son, ce qui rend sa prestation encore plus comique), un batteur meme pas carre et au milieu de ca un Cronos qui essaie d'assurer tant qu'il peut mais qui est foncierement ridicule et depasse.
Ce concert est une plaisanterie, triste pour qui a apprecie un tant soit peu Venom il y a 20 ans. Mais la, ca a pris un vilain coup de vieux, mais alors mechamment en plus.
Setlist approximative, comme l'interpretation:
Black Metooooooooool
Welcome to Heeeeeeeeeeellll
(et plein d'autres trucs bien craignos)
Apres 2 morceaux, c'est a ce moment la que mes oreilles se rebellent, relayees par mes jambes qui prennent l'intiative de courir jusqu'a la Discover Stage pour voir un peu de vraie musique avec le show de Madball.
MADBALL
Ayant deja vu les New Yorkais, je savais a quoi m'attendre: du hardocre genereux, une presence scenique et un charisme immenses et une energie communicative. Cricien est toujours un sacre frontman et la section rythmique est groovy a mort.
Il est 1h30, la fosse a encore assez de jus pour pogotter encore un peu, on tape du pied, on saute partout en agitant le poing: MORTEL !
Madball a cette horaire la, sous le chapiteau, c'est presque une idee de genie tant le show est excellent.
Bref, en rentrant je repasse devant Venom, le batteur n'a malheureusement toujours pas appris a jouer.
Arf, retour au camping un peu depite devant une telle debandade, c'est vraiment moche de vieillir...