A mi-chemin entre le documentaire et le film de fiction, Roar est vraiment un film à part. (Roar = rugissement).
Tout d'abord pratiquement auto-financé par la famille Marshall (Tippi heddren était à l'époque l'épouse de Noel Marshall, le producteur de l'Exorciste), le film raconte ni plus ni moins que le quotidien vécu à l'époque, puisqu'ils ont passé la quasi-totalité de leur vie en Afrique, dans une réservé, vivant au milieu des-dits félidés. Le film aurait couté près de 17 millions de $ et s'est avérée une catastrophe financière, en plus d'un tournage épique sur plusieurs années, enchainant désastres naturels et retards divers.
La simple vision du premier quart d'heure réussit à étonner de ce qui se passe à l'écran : voir Noel Marshall se faire bousculer et sauter dessus par une armada de lions/lionnes/etc... c'est tout bonnement



Autre moment assez impressionnant : l'attaque d'un éléphant contre la barque où les Marshall tentent de s'échapper. On voit clairement, comme dans tout le film, que Tippi Heddren a effectué elle-même ses propres cascades : elle se fait marcher dessus par un lion, soulever dans les airs par l'éléphant, se fait jeter dans l'eau, descend dans un tonneau le long d'un rembarde pour s'écraser un peu plus bas...waow. Tout comme les autres membres de la famille qui sautent du haut de la maison en moto dans le lac, se font sauter dessus par les félidés... il y a vraiment des scènes homériques. Qui m'ont en tous cas laissées sans voix.
Quelques clips du film (dont le premier "timbo goes sailing", montre la scène avec T.Heddren et l'éléphant)
http://www.roarthemovie.com/html/clips.html
Visuellemnt, le film a été tourné en Panavision 2.35:1. Le Z1 édité pour l'occasion n'est pas spécialement joli, hélas (j'ai l'impression que les tirages metrocolor des années 70-80 passent assez mal le teste des années...) et la remasterisation n'a pas permis de miracle. mais l'utilisation du format "Scope" prend tout son sens, d'autant plus que la caméra prend des angles de vues parfois incroyables. Des choix techniques là aussi audacieux qui donnent une tonalité "vraie" aux péripéties. Une explication, peut être, au côté parfois extrême de la caméra et des images : Jan de Bont comme directeur Photo. CQFD.

Le scénario est lui un prétexte, on a envie de dire "évidemment". L'intrigue des méchants chasseurs blancs qui massacrent les lions est un peu écrite à l'emporte pièce, à la limite de la caricature. Ils sont d'ailleurs les personnages les moins intéressants.
Les vrais héros sont les animaux et le film tente de les mettre le plus en valeur. leur comportement de groupe, le rapport à l'humain et comme Marshall le dit "je suis en fait à leur service". Son personnage pourra irriter par instants (ce n'est pas un très bon acteur!), mais il y a une sincérité indéniable qui se dégage de l'entreprise, même si l'ensemble n'est pas une réussite filmique qui restera dans les annales.
J'ai envie de dire : qu'importe, tant le tour de force de certaines scènes valent largement le détour sur 87 mn.
Depuis Tippi Heddren s'est séparée de Noel Marshall (juste après le tournage d'ailleurs et Melanie Griffith n'a plus jamais reparlé à son beau-père!) et elle s'occupe d'une réserve en californie dont les vente sde DVD/musique de film (magnifique, par ailleurs)/makings of et autres goodies servent en grande partie (avec les dons, of course) à entretenir la réserve d'animaux.
le site du film :
http://www.roarthemovie.com