"Sweet Sweetback's badasssss Song" a eu le droit à une diffusion sur arte cette semaine, le même soir que le premier "Shaft". Souvent rapprochés car considérés comme les points de départ de la blaxploitation, ils sont pourtant assez différents. Autant "Shaft" est un polar mou et démago, autant "Sweet Sweetback's badasssss Song" est un film reflétant une vraie conscience politique, toute une mythologie qui reste encore aujourd'hui encore inscrit dans l'esprit des ghettos : la police blanche, à la solde d'un pouvoir oppresseur, doit être combattue quand elle dépasse les limites de la légalité en tout impunité. Le personnage du "tueur de flic" (en état de légitime défense) devient héroïsé, iconisé.
"Sweet Sweetback's badasssss Song", c'est aussi une forme expérimentale, très influencé par le cinéma européen (n'ayons pas peur de parler de Godard en l'occurence !), expérimental, tourné à l'arrache, bricolé, enchaînant les expérimentations plus ou moins heureuses (cf. les superpositions lors du "duel" chez les bikers). Le final est ainsi un long montage musical (la moitié du film ?) nous montrant Sweetback dans une longue course poursuite vers le mexique.
Parfois insupportable par ses approximations techniques et ses acteurs épouvantables "Sweet Sweetback's badasssss Song" n'en reste pas moins un film restant aujourd'hui mémorables par sa conviction et son énergie...
Il existe d'ailleurs en dvd chez arte video :
