Une expérience scientifique menée par un laboratoire de recherches atomiques tourne mal et a pour effet de provoquer la formation d'un trou noir qui menace la ville de Saint-Louis aux Etats-Unis. Le physicien Eric Bryce est appelé à la rescousse. Il va bientôt découvrir que l'expérience a aussi donné vie à une entité monstrueuse se nourrissant d'électricité et détruisant tout sur son passage...

Réalisé par le Bert I. Gordon de la firme Nu Image, le canadien d’origine hongroise Tibor Takacs, The Black Hole n’est pas un remake du Disney du début des années 80 mais un mélange de film catastrophe sur fond de péril nucléaire et de fantastique horrifique avec, dans l’emploi du monstre impossible à dézinguer une espèce de créature électrique qui vous fait littéralement disparaître à son contact (pour plus d’explications scientifiques sur cette bestiole, se référer directement au film …).
Pas moins honorable dans ses intentions que n’importe quel autre DTV catastrophe de la même veine d’inspiration, The Black Hole souffre, comme il fallait s’y attendre, d’un budget pas vraiment en phase avec les poussées d’adrénaline et d’excitation qu’il entend faire naître chez le spectateur. Les séquences spectaculaires s’enchaînent à un rythme très soutenu, dans une ambiance de fin du monde qui se voudrait peut-être proche de celle du War of the worlds de Spielberg, mais on reste globalement assez indifférent à toute cette agitation. Sans doute aurait-il été préférable de viser un peu moins haut en matière d’action et de spectaculaire pour soigner un tout petit peu plus les personnages centraux et effets numériques (même si j’ai vu pire dans ce domaine), voire écrémer l’intrigue côté rebondissements.
Côté réalisation, on sait que Tibor Takacs n’est pas un mauvais faiseur. Je lui trouve même un certain flair visuel dans ses petites bandes d’action du milieu des nineties et la plupart de ses productions horrifiques, surtout lorsqu’il s’agit de créer des ambiances nocturnes poisseuses et légèrement claustrophobes. Malheureusement pour lui, le récit proposé ici est principalement diurne et très aéré. Du coup, sorti d’un joli plan aérien survolant St Louis sur le générique de début et rappelant les grands films catastrophes des années 70, l’inspiration du bonhomme est un peu en berne. Rien de très excitant non plus au niveau de l’interprétation, sauf si vous prenez votre pied en matant de vraies performance de has-been estampillés génération John Hughes, avec dans le cas présent un Judd Nelson (The Breakfast club) un peu fatigué en scientifique à l’ouest et une Kristy Swanson (La Folle journée de Ferris Bueller) encore appétissante en assistante de ce dernier.
Me resterait juste à mettre un mot sur la cocasserie des dialogues mais là-dessus, je crois que celui qui en parle le mieux, c’est encore le personnage du général Tate (un militaire qui veut larguer la bombe H sur St Louis pour régler le problème), lequel, après avoir encaisser une dizaine de répliques du type de « J’ai comme une anomalie de signature énergétique au point d’impact » finit par balancer un fort bien senti « Tout ça c’est du charabia fumeux d’intello de mes 2 ».