Mais qu'arriverait il si un des étudiants décidait non plus de jouer mais de réellement tuer avec un vrai revolver? Tel est le point de départ de TAG, premier film de Nick Castle, l'Ombre d'Halloween et scénariste de Escape from New york entre autres, qui avait tous les atouts en main pour nous offrir un petit film d'horreur fort sympathique ce qui est malheureusement loin d'être le cas.
TAG ressemble à un film d'étudiant fait par des étudiants avec ses qualités certes mais surtout ses défauts et force est de constater que ce sont ces derniers qui l'emportent.
Le principal défaut du film est qu'il repose sur une seule idée, un seul principe qui trés vite devient lassant puis assommant. On se poursuit, on se tue et on recommence sans fin.
Si Castle avait su rendre les régles interessantes, peut être cela aurait pu fonctionner mais à aucun moment on ne mord au jeu. On a beaucoup de mal à y croire tel qu'il nous est présenté et trés vite le film se transforme en une sorte de blague de potache vite insupportable d'où toute cohérence semble exclue.
De plus, jamais Castle ne parvient à créer la moindre tension, le moindre suspens et TAG devient rapidement exaspérant. Le fait que le réalisateur ait choisi de nous dévoiler d'emblée l'identité du tueur enlève le peu d'interet que pouvait encore posséder le film, le spectateur embarqué dans ce jeu n'ayant plus qu'à le regarder mollement assassiner ses victimes la plupart du temps hors-champ.
Le comble de l'absurdité est atteint lorsque justement apparait notre psychopathe, jamais crédible tant dans son attitude que dans ses motivations. On a bien du mal à croire que le pauvre garçon ait si vite perdu l'esprit et que le fait d'être à jamais le Champion l'est à ce point fait basculer dans la folie.
C'aurait pu fonctionner mais une fois encore Castle n'a aucun sens de la psychologie et son tueur n'est qu'un pauvre guignol plus drôle que crédible d'autant plus que son interpréte manque sérieusement de charisme se contentant de grimacer et crisper la mâchoire.
Ceci va s'en doute dans une certaine logique du film qui se veut semble t'il plus comique qu'effrayant mais cet incessant humour potache est plus irritant qu'autre chose et finit par avoir raison du spectateur.
Il est assez difficile en effet de supporter 90 minutes durant ces incessantes blagues, ces jeux de mots souvent stupides et autres situations "cour de récréation" que vivent des personnages ultra stereotypés et sans consistance atteignant parfois des sommets de ridicule: le groupe de jeunes noirs qu'on a de plus affublé d'un accent Bamboula sidérant!

Lorsqu'arrive le final et la confrontation de l'heroine et du tueur, on espère que TAG va enfin prendre son envol. Malheureusement, Castle gache une fois de plus tout le potentiel qui était à sa disposition et ce final, dénué de tout suspens, sombre vite dans l'absurde et le risible achevant de donner au film un coté film amateur d'étudiants.
C'est donc une enorme déception à laquelle nous assistons, un ratage sur toute la ligne malgré une trés interessante idée de départ qui avait tout pour donner un excellent petit film d'horreur.
Malgré les bonnes intentions de Castle dont celles de truffer TAG de clins d'oeil et references cinématograhiques parfois irreverencieuses- les répliques empruntées à Bogart et Bacall, la parodie des génèriques des James Bond- jamais le film ne fait mouche trop axé sur l'amateurisme et l'aspect estudiantin guère aidé par une interpétation approximative dont celle d'une toute jeune Linda Hamilton, totalement fade ici, la Hamilton, passant son temps la clope à la bouche, aux cotés de Bruce Abbott, son compagnon dans la vie alors, en tueur crispé plus amusant qu'effrayant et Robert Carradine en amoureux transi.
Partant sur de bonnes bases, TAG ne dépasse jamais le niveau de son sujet: celui d'une farce scolaire.
TAG ou le Triomphe de l'Anesthésie Genérale

