
Daté de 1962, il est cependant antérieur à une autre réalisation célèbre d'Urueta, The Brainiac/El Baron del terror, chroniqué d'ailleurs sur le site (tout comme La Cabeza Viviente). Et c'est aussi bien meilleur!
Un médecin se débarrasse de sa femme afin de pouvoir épouser sa maitresse. Mais la marraine de la défunte est non seulement la gouvernante mais aussi une sorcière possédant un miroir aux facultés divinatoires. Elle en appelle à ses maîtres de l'au-delà afin de pouvoir venger sa filleule. Des manifestations étranges surviennent dans la maison, jusqu'à provoquer l'immolation de la nouvelle femme. Le médecin va alors tenter de lui greffer un nouveau visage.
Exercice gothique mexicain désuet, mais de très bonne facture. Une mise en scène très soignée, dotée de très beaux mouvements de caméras, d'effets spéciaux visuels réussis (hormis la main rampante dont les transparences sont très visibles!) accopagnant un scénario plutôt délirant.
Le scénario tente de faire converger plusieurs films et plusieurs thèmes en 75 minutes. Cela commenc epar une histoire de sorcellerie et de miroir quidonne des visions de l'au-delà. Puis embraye sur une classique histoire de mari voulant tuer sa femme. D'invocations de créatures (magie noire ou magie blanche, on ne sait pas trop...), manifestations de fantômes, puis on en arrive au mythe de Frankenstein pour terminer aux prémices du gore!
Les influences évidentes du film : hormis le Rebecca de Daphé du Maurier, en vrac: les Yeux sans Visage, l'Impasse aux Violences, les Mains d'Orlac... tout ceci mélangé à la sauce mexicaine. Un très beau noir et blanc donne une note gothique du plus bel effet. Même s'il faut passer par la naïveté d'un scénario privilégiant l'effet horrifique à la logique, et si l'interprétation reste trop théâtrale pour qu'on y croie.
Pour les effets : le visage brûlé de la malheureuse, (ainsi que ses mains), des mains greffées, un femme en catalepsie enterrée vivante... avec un détail particulièrement horrible (pour l'époque, en tous cas). le médecin découvrant que le cadavre qu'il est en train de déterrer (de manière discrète : en costume et en hurlant dans le cimetière

Quelques plans assez saisissants sur deux suppliciées et un sens du gothique, des ombres menaçantes, des couloirs sombres... vraiment, c'est une belle découverte. Naïve, surjouée mais avec des effets choc surprenants, un rythme régulier, une intrigue qui rebondit régulièrement... et surtout, pas de condamnation morale de la sorcellerie, utilisée à des fins de vengeance pour le bien de l'âme!
Version espagnole avec st anglais, 1.37:1, 75 minutes. il y a un commentaire audio que je n'ai pas écouté (mais en espagnol sans st apparemment).
Il y a un essai sur Chano Urieta - mais à lire uniquement page après page sur l'écran, et en espagnol uniquement.