
Un tueur sévit à NYC via noyade, électrocution, étouffement... avec une marque de fabrique :les victimes sont toutes menottées. Un flic (Norman Parker)et un journaliste aux dents longues (Perry King) sont sur la piste du tueur. Par ailleurs, Virna (Elizabeth Kemp) , une jeune femme qui possède des dons de clairvoyance, dessine les scènes de meurtres de manière bizarrement adéquate.
Affiche, thème, apparat... tout désigne ce Killing Hour comme un héritier du Giallo italien. Qu'il s'agisse de l'exécution des meurtres, de la manière de filmer le tueur, de la progression narrative, de la relation à la sexualité, on sent que le scénariste (et le réalisateur) paient un hommage au genre Italien.
Certains aspects du scénario sont intéressants, voire inhabituels. Le flic (Norman parker) est un individu plutôt désinvolte et se produisant dans un club où il fait un numéro d'imitateur/comique, au grand dam de son supérieur (Kenneth McMillan). Là où d'ailleurs il croise le journaliste (Perry King) qui fait de même. Ce qui donne un point de vue assez curieux pour un flic et une relation avec un journaliste avec qui il échange des informations sur l'enquête.
Malheureusement, ces points de départ ne se transforment pas et si la rivalité amoureuse/professionnelle entre les deux ajoutent au scénario, cette partie est relativement mal exploitée. Le journaliste fait tout pour faire apparaitre Virna dans son show avec la possibilité d'une transe en direct , partant du principe que le public a droit de connaitre tout ce qui peut etre fait pour débusquer le tueur, alors que la police refuse toute communication sur le sujet. Et que le tueur, qui s'est attaqué à Virna, ait de toute façon qui elle est. Versus le flic qui pense que cela mettra en danger Virna et qu'il sera difficile de la protéger.
Le personnage de Virna est en cela assez insaisissable. Clairvoyante, elle possède un don qui lui permet de visualiser les meurtres et de les transposer sur dessin. Mais elle ne l'est pas suffisamment pour voir ce qui lui arrive dans sa vie à elle. Le scénario reste très flou là-dessus, ses histoires personnelles entre le flic et le journaliste sont mises en avant comme moteur du récit, mais laissées en plan. C'est un peu le problème du film : l'écriture part de points précis et avec un potentiel certain pour les laisser en friche. Comme si le scénariste ne savait pas quoi faire avec ce qu'il a mis sur le papier.
Concernant la mise en scène, c'est très soigné. Des très beaux travellings latéraux lors de la scène de la piscine (dont les éclairages baroques m'ont évoqué le gothique Italien) aux scènes d'attaques, la caméra est précise, le cadre sûr. Une des scènes finales sur le toit d'un immeuble est en ce sens assez efficace. Mastroianni démontre une certaine verve dans la mise en scène des meurtres, tout comme celle d'un viol (ou le tueur possède une interprétation particulièrement furieuse). peu de sang (là n'est pas le but) mais un sens du suspense qui fonctionne. Classique mais carré. Dommage que cette mise en scène soit au service d'un scénario mal construit.
Enfin, le pitch du film et ce qui permet de découvrir qui est le tueur est directement inspiré (pillé?) de
SPOILER DE LA MORT
L'Oiseau au plumage de cristal. En effet, l'un des dessins représente quelque chose d'indéfinissable de prime abord. Il est révelé vers la fin qu'il s'agit d'une pince de crabe en cristal qui appartuent au tueur.
Le "principe" très Argento du détail qui permet de découvrir le meurtrier (avec le héros qui cherche ce détail pendant la durée du film) revient ici avec l'héroïne et ses dessins éxécutés en état de transe
FIN SPOILER
Copie Z1 agréable, 1.85:1 et 16/9. Avec un Dolby Surround relativement discret (voix en centrales) et un léger espace sonore urbain. le film a été tourné en mono à l'origine (aucune notification au générique de fin)