Mr. Ricco - Paul Bogart (1975)

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manuma
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Mr. Ricco - Paul Bogart (1975)

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Frankie Steele, ancien militant noir, est accusé de meurtre. Son avocat, spécialisé dans les affaires criminelles, Joe Ricco est persuadé de son innocence. Tout semble pourtant charger Steele bientôt compromis dans un nouveau drame. Steele est-il innocent ?

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Demeuré (me semble t’il) inédit en salles chez nous mais déjà diffusé à la télévision française au début des années 90, Mr Ricco est le dernier rôle vedette du célèbre crooner italo-américain Dean Martin. Le film est signé Paul Bogart, réalisateur d’une petite dizaine de long métrages pour le grand écran au sein d’une longue carrière essentiellement tournée vers la télévision, parmi lesquels les estimables Torch Song Trilogy et Marlowe.

Sans être un incontournable de son époque dans le genre policier, ce petit suspense s’avère intéressant à plus d’un titre. Tout d’abord parce qu’il combine assez habilement plusieurs genres cinématographiques, comme la blaxploitation et le film noir seventies sous influence Dirty Harry, sans non plus se départir totalement d’une cool attitude très sixties, en fait quasi imposée par la présence de Dino dans le rôle titre. Ensuite parce que l’histoire elle-même, ancrée dans des préoccupations sociales de l’époque (dérive criminelles des mouvements black, racisme policier envers les minorités noires) exposées avec une certaine lucidité, est assez bien écrite, et que celle-ci surprend par la déstabilisante noirceur de son ambigu et abrupt final, qui jette comme un doute sur le bien-fondé de la progressiste attitude du personnage principal et vient en conséquence légèrement nuancer le discours général du film. Enfin parce que la réalisation de Paul Bogart, épaulée par une belle photo en scope de Frank Stanley (Magnum Force), a plutôt la classe. C’est clair, traversé de beaux mouvements d’appareil, emballé avec soin dans ses quelques scènes d’action. Du cinéma d’artisant discret mais efficace comme je l’aime.

Signalons aux cotés de Dean Martin la présence de quelques figures familières de la blaxploitation et du cinéma afro-américain des années 70 comme Thalmus Rasulala, Denise Nicholas ou Philip Michael Thomas. Diffusé récemment sur TCM dans une très belle copie.
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