
Pour bien commencer l'année, un petit coup de Mojica Marins, ça fait pas de mal

Icône suprême de l'horreur au Brésil, et hélas un peu moins connue chez nous, Zé dé Caxao (prononcé "Cassao") en était là à sa première aventure...aventure alors toujours vivace puisque le troisième volet tant attendu pointe en ce moment le bout de son nez.
Jose Mojica Marins se ruina alors pour la réalisation de ce petit film cultissime, s'inspirant d'un personnage qu'il avait vu dans un de ses cauchemars, et qu'il incarnera donc lui-même : croquemort plus occupé à faire monter le niveau de mortalité ou à abuser des jolies femmes de son village qu'à prendre soin des défunts, Zé du cercueil aura droit à deux film dans les années 60, avant d'apparaître plus ou moins furtivement dans la plupart des films de Jose Mojica Marins.

What is life ?
It's the beginning of death
What is death ?
It is the end of life
What is existence ?
It is the continuity of blood
What is blood ?
It is the reason to exist
A la vision de ce fabuleux A Minuit, j'emporterais ton âme, on est alors frappé par deux choses : l'audace absolue de Marins, suivant les pélégrinations d'un personnages absolument abject, assassin et violeur à ses heures, et des éruptions macabres et violentes annonçant déjà les débordements du cinéma d'exploitation des 70's (un viol très rude, mais aussi une noyade, une main éclatée au tesson de bouteille, une flagelation, des cadavres putréfiés...).

Sans parler du climat lugubre à souhait, quelque part entre Bava et Bunuel, avec cette bande-son saturée de hurlements et de gemissements spectrals. Les spectacteurs de l'époque devaient sûrement faire des nuits blanches après ça

Et la comparaison avec Bunuel n'est pas fortuite, puisque Zé est un anti-héros assumant totalement son ateisme, allant même jusqu'à dévorer de la viande devant une procession religieuse le jour du Vendredi Saint...et dès les premières minutes !
Une suite d'un niveau égal (c'est à dire excellent) fera son apparition peu de temps après, célébre pour sa fameuse séquence en couleurs complétement branque !