L'agression (1975) Gérard Pirès

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MadXav
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L'agression (1975) Gérard Pirès

Message par MadXav »

Résumé
Le couple Varlin part en vacances dans le sud avec leur jeune fille. Sur la route, ils sont rapidement houspillés par une bande de motards. Paul Varlin tente de les semer mais sans succès. La menace se fait de plus en plus présente jusqu'à ce que Paul donne un coup de frein sec qui semble avoir immobilisé l'une des motos... Que nenni. Les trois motards reviennent et envoient le véhicule familiale dans le décor. Paul Varlin est alors violent battu et s'évanouit. Quelques heures plus tard, l'homme retrouve ses esprits pour constater que sa femme et sa fille ont été violées et tuées. Aidé de sa belle-soeur et d'un barman collectionneur de sons, Varlin va tenter de retrouver les motards...

Chronique
Que voilà un film bien étrange… Ca démarre bien, la présence des motards est carrément flippante, le comportement macho-couillon de Paul Varlin (Jean-Louis Trintignant) est bien vu, la poursuite est impressionnante (encore une fois bravo à Remy Julienne) et l’agression est très violente. Varlin en prend plein la gueule. Le spectateur est tendu et craint ce qui va suivre. Que va-t-il arriver à madame Varlin et à sa fille ? Que va-t-on nous montrer ?
Ben rien en fait ! Le film semble sauter d’un coup et de manière très brutal au réveil de Paul Varlin (que l’on ne voit pas non plus). Ce problème de montage manifeste ouvre donc la voie à la découverte des corps par Varlin. Et dès cette séquence, soit après 10 minutes de film seulement, on ne croit plus en rien. Varlin semble totalement détaché des faits. L’homme ne sert ni sa fille, ni sa femme dans ses bras. Il ne pleure pas, ne hurle pas, il semble s’en foutre royalement. Il picole un peu, oublie de se raser une journée comme dans tout bon film de Dolph Lundgren : C’est à ça qu’on reconnaît le profond désespoir !

En plus de l’incompréhension du spectateur face à ce personnage particulièrement distant (limite louche) vient se greffer Sarah, sœur de la défunte ici jouée par Deneuve. Elle aussi semble se taper cordialement de la mort de sa sœur. D’ailleurs elle fini par ressembler à un élément comique à force que vouloir « baiser » à tous prix avec Varlin.

A côté de cette relation amoureuse tordue, et pour tout dire malvenue, se développe une légère contre-enquete. Celle de Varlin qui tente de réussir là où la police échoue. L’enquête avance mollement. On nous colle une poursuite voiture/motos de qualité mais (comme ça sera le cas dans TAXI du même Pirès) on l’accompagne d’une partition musicale plombant totalement l’effet de vitesse et de tension… Le duo Sarah-Paul rencontre alors André (Claude Brasseur) un barman un peu frappé qui semble là encore lorgner du côté de la caricature-comédie. Etrange…

On espère voir Trintignant s’effondrer en larme, on espère comprendre enfin pourquoi il semble si distant, on espère qu’il va se montrer énergique ou au contraire fragile mais en fait non. On se contente de rester perplexe devant cet homme qui cherche la vérité alors que l’événement même ne semble pas l’avoir affecté plus que cela…
Puis vient le final. Varlin semble enfin prendre les choses en main, de même que le réalisateur… Sauf que non !

SPOILER
Le twist final ne fonctionne pas, cette révélation tombe « comme un cheveux sur la soupe » et surtout, Trintignant tue un innocent sans qu’il n’y ait aucunes conséquences : Lui ne souffre pas de son acte et la police le laisse tranquille ! Génial !!!
FIN DE SPOILER

Bref, on fini en apothéose de n’importe quoi ! Pour un film qui avait si bien commencé, doté d’une telle distribution et d’un tel potentiel, ça fait quand même très mal…
J’y vois là une tentative ratée de la part de Pirès, l’essai dans un registre « grave » d’un réalisateur habitué à la comédie érotico-pataude. Reste qu’on ne se refait pas et que L’AGRESSION porte la marque de son auteur et se retrouve le cul entre deux chaises : Film de Vigilante ou comédie romantique cucul-la-praline ? Aucun des deux, le film se casse la gueule.
Dessin et sketching liés au cinéma, au voyage, etc. :
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