Un été avec Coo - 2007 - Keiichi Hara

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Manolito
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Un été avec Coo - 2007 - Keiichi Hara

Message par Manolito »

Titre japon : Kappa no ku to natsu yasumi

Image

De nos jours au Japon, un petit garçon découvre près d'une rivière une étrange créature fabuleuse : un Kappa, petit génie des eaux dont les derniers représentants ont disparu depuis des années. Avec sa famille, l'enfant recueille cette créature étrange et adorable...

Sorti discrètement en salles la semaine dernière, "Un été avec Coo" a pourtant tout du titre qui peut récueillir une large adhésion auprès d'un public familial. Certes long (plus de deux heures), ce métrage d'animation japonais est réalisé avec beaucoup de gout et de soin. Fable écologiste, joli conte sur la famille et l'amitié, il provoque souvent l'émotion et l'émerveillement. Certes, l'influence des fables écologistes des Ghibli est patente (on pense à Totoro ou Pompoko en particulier), et c'est sans doute ce qui empêche "Un été avec Coo" de totalement convaincre, mais il s'agit d'une très solide réussite, traversée d'authentiques moments de grâce, méritant mieux que l'oubli rapide auquel il semble un peu condamné chez nous. A découvrir !
savoy1
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Re: Un été avec Coo - 2007 - Keiichi Hara

Message par savoy1 »

Très belle chronique japonaise, effectivement. J’en ai encore la larme à l’œil, et la nostalgie à fleur de peau, à cause que j’ai reconnu certains lieux, croisés lors de mon séjour nippon il y a de cela quelques années.
Ce naturel à faire cohabiter vie quotidienne et bestiaire de l’imaginaire collectif est vraiment une marque de fabrique de l’anime qui me fait personnellement vibrer.

Ce qui me gêne dans les réactions d’autres spectateurs de ces contes naturalistes animés, c’est la référence « boulet » systématique à l’œuvre étalon du maestro Miyazaki. Même si les réminiscences sont bien présentes, du comportement teigne de la petite sœur à l’apologie d’une certaine nature. Comme si, à chaque robot transformable croisé au détour d’un DA, on faisait encore et toujours référence à Go Nagai, au hasard. Dans ces 2 cas, ce sont maintenant des genres à part entière, acceptons-en les codes avec plaisir et sincérité, inutile de toujours vouloir s’encombrer des inévitables comparaisons à l’aune des œuvres matrices.
Mais s’il faut comparer, il me semble que chez Ghibli, nature et urbanisation ont tendance a s’opposer. Ici avec Coo, ville et campagne cohabitent, il suffit à la modernité de ne pas renier la tradition, tout est question d’adaptation. Les moyens de transport (du train au vélo, en passant par la poste !) en assurent le passage de l’un à l’autre de façon totalement fluide.
Et en ce qui concerne caractères et situations, cela me semble un peu plus profond que chez Miyazaki (époque Totoro / Kiki, tout du moins). Voir ici les différentes vies familiales présentées, délitées de-ci-delà (c’est quand même la présence du Kappa qui entraîne celle du père au domicile en dehors des strictes heures du boulot (cf la remarque « Tu rentres bien tôt ce soir »), sera-t-il toujours présent une fois l’histoire achevée ?). Voir surtout l’extraordinaire personnage du chien domestique, qui donne lieu à un émouvant flash-back sur le destin d’un ado persécuté par ses collègues de classe, et surtout à un rebondissement choc poignant, préparez vos mouchoirs dans les deux cas.

Mais n’oublions pas qu’il s’agit avant tout d’un beau moment de vrai cinéma, d’un superbe conte fantastique, dans lequel du samouraï aux Yokai, on croise un petit pan de l’imaginaire et de l’Histoire japonais, donnant ainsi, je l’espère, l’envie au curieux d’approfondir ces présentations. Mais également un autre petit pan de la culture pop mondiale (ET ?, King Kong ?), assimilée sans arrière-pensée, ni cynisme.

...

Allez tant qu’on y est, ce qui me gêne aussi, quand on aborde un spectacle familial, c’est l’allusion à la durée de celui-ci, qui rebute et repousse la sortie de chez soi (Dieu sait pourtant si je sais que c’est dur de faire tenir un môme dans certains cas). Mais si ma mère avait décidé, à l’aube de mes 5 ans, de m’emmener voir le dessin animé formaté 1h12, au lieu du Oliver ! de Carol Reed, ma 1ère rencontre consciente avec le cinéma aurait certainement été toute autre. Mais ceci est une autre histoire, qui pourrait faire l’objet d’un débat ailleurs sur ce forum …
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