Alors qu'ils mènent une expédition scientifique en plein Antarctique, le guide Jerry Shepard et le géologue Davis McClaren sont victimes d'un accident qui aurait pu être fatal si leurs chiens de traîneau ne les avaient pas tirés d'affaire. Evacués d'urgence dans des conditions extrêmes, Jerry est contraint d'abandonner ses chiens au coeur d'un des hivers les plus redoutables que la zone polaire ait connus.
Après les araignées amazoniennes d’Arachnophobie et les gorilles en caoutchouc de Congo, c’est au tour des chiens de traîneau de l’antarctique de se distinguer au centre de ce quatrième long métrage de Frank Marshall. Le film a les moyens et sait tirer parti de ses décors grandioses, les clébards sont plutôt bons comédiens et l’ensemble, dans sa combinaison film de survie en milieu hostile + animaux en vedette + production Disney + zique signée Mark Isham, a comme un arrière goût de Never Cry wolf, le splendide film de Carroll Ballard … du moins dans ses intentions car le résultat est lui loin d’en posséder la rigueur, l’authenticité et la poésie. Plombé par des personnages caricaturaux, des situations convenues et un humour pas drôle (le personnage de Jason Biggs), Eight below ne sort jamais du cadre très restreint et très contrôlé de son statut de production Disney pour toute la famille. Autrement dit le film a beau être inspiré d'une histoire vraie, on n'y croit pas une minute tellement tout est trop beau et trop propre ici.
La réalisation de Marshall est appliquée, tout ce qu’il y a de plus standard. Si je m'en réfère à ses précédents métrages le gars aime bien les décors dépaysants – et le carton pâte, dans le cas de Congo – mais il filme malheureusement ceux-ci sans beaucoup de style. Mieux vaut donc s'en aller souligner la qualité de la photo de Don Burgess, qui arrive tout de même à faire passer un certain souffle sur le film en de brefs instants, et la partition orchestrale très enlevée de Mark Isham (et radicalement différente de celle minimaliste et proprement envoûtante de Never Cry wolf).
A noter enfin qu’il s’agit d’un remake très libre du film japonais de Koreyoshi Kurahara, Antartica … comme nous le rappelle d’ailleurs bien son titre français : Antartica, prisonniers du froid.
Effectivement, c'est bien la même histoire vraie qui va inspirer le Japonais ANTARTICA, ils sont d'ailleurs crédités au générique, et ce EIGHT BELOW. L'histoire originale se déroule durant les années 50 et la mésaventure est donc arrivé à des Japonais et à leurs chiens de traineaux...
Pourquoi revenir sur cette histoire vingt ans après le premier film ? Difficile à dire. Peut être que Disney voulait aussi son remake de fantômes asiatiques mais que c'était trop violent alors ils se sont orientés vers l'aventure. Allez savoir... Quoi qu'il en soit, le film réalisé par Frank Marshall ne met plus en vedette des aventuriers nippons pas plus que des clébards qui "jappent au nez". Les héros sont des Américains sympas ou presque, l'histoire se déroule bien évidemment de nos jours. Frank Marshall, comme le souligne Sieur Manuma, c'est donc ARACHNOPHOBIE et CONGO. Les faits de gloire du cinéaste, il les obtiendra surtout en gravitant autour de de Steven Spielberg dont il fera partie des équipes techniques d'un très grand nombre de films (les Indiana Jones, entre autres). La neige, le réalisateur le connaît bien puisqu'il a déjà mis en scène une équipe de rugby bloqué dans les Andes avec ALIVE. Mais ANTARTICA va tout de même viser un public un peu plus large et n'évoquera pas les extrémités cannibales du grand froid. Pourtant, ALIVE et ANTARTICA ont un sujet finalement assez similaire en évoquant la survie forcée d'un groupe au milieu d'étendue désertique. Evidemment, les chiens de traineaux sont largement mieux armés pour affronter les rudes températures que des sportifs plus habitués aux chaudes troisième mi-temps.
Le problème de cet ANTARTICA est le même que celui de OPEN WATER. En gros, on en vient à romancer une histoire sans qu'il soit impossible de vérifier la part de réalité. Nos chiens chassent la mouette ou s'attaque à une agressive bestiole de manière à assurer leur repas... C'est bien... Est ce vraiment de cette façon que cela s'est déroulé ? Impossible à dire à moins de parler couramment le husky. Du coup, en tant que spectateur, j'ai un peu l'impression qu'on se fout de ma gueule et que l'on en vient à créer des rebondissement spectaculaires à seule fin de meubler le métrage. Car l'énorme problème de ANTARTICA, c'est qu'il ne s'y passe rien d'enthousiasmant. Pendant que les chiens galopent sur la neige dans une tempête hivernale abominable, représentée ici par un ciel bleu, dégagé et ensoleillé, Paul Walker fait le tour des bureaux administratifs. De l'anti-aventure ! Du coup entre deux chasses à la mouettes, Paul Walker entre dans un bureau l'air triste et demande à retourner au pôle pour retrouver ses chiens (il n'a pas de petite amie, faut il le préciser ?). Invariablement, on lui dit que c'est pas possible, qu'il serait temps d'arrêter d'emmerder le monde pour des cleps surtout que les conditions météo sont exécrables, on n'a jamais vu ça, c'est impossible de retourner sur place. Plan suivant, les chiens gambadent sous une chute de neige sympa, c'est limite LES BRONZES FONT DU SKI.
Aucun suspense, le film évacue de lui même toute tension que cela en devient effroyable passé la moitié du métrage. Car à ce moment là, Paul Walker ne veut plus entendre parler de la banquise, il donne des cours de kayaks à des mômes installés sur une pelouse. Mais, nous, spectateurs, nous savons déjà ce qu'il va se passer. Paul Walker va retourner là bas, il va retrouver ses meilleurs amis et, mieux, il va emballer définitivement Moon Bloodgood, la très mignonne nénétte revue peu après dans un plus trippant PATHFINDER. Le pire, c'est que la mission de "sauvetage" se fait d'elle même sans rien de vraiment spectaculaire. C'est limite "Tiens ? On y va ?". Ils y vont, ils récupérent les chiens et ils repartent. Ridicule et un vrai foutage de gueule pour le spectateur. Le film met aussi en scène Bruce Greenwood, acteur sympa mais qui se retrouve pas mal cantonné à des secondes rôles, pas d'bol. Prochain arrêt pour lui, il sera Christopher Pike, capitaine de l'Enterprise avec Kirk dans la série originale, dans le prochain STAR TREK à sortir l'année prochaine. Une bombe en perspective !
Vu sur le Blu-ray sorti par Disney (en opération "T'achètes deux films, je te fourgue une bouse gratuite"). Le film est si peu impressionnant qu'en fait, on se désintéresse de l'image. C'était surement de la HD ce qui rime ici avec "Bon dieu, qu'est ce que je me suis fait chier". La musique donne l'impression d'avoir déjà été entendue ailleurs, autant dire que le compositeur est en pilote automatique comme un peu tout le monde sur ce film... Ca sort en PCM 5.1 sur tes enceintes mais bon... En supplément, c'est royal, on a droit à un court métrage de 8 minutes intitulé BLUSCAPE : ICE. A peu près aussi emballant que le film, il s'agit d'image d'étendues glacée en 1080p. Etrangement, ces images sont plus impressionnantes que celles du film lui même. Mon conseil, si vous récupérez ce Blu-ray, regardez le court-métrage, y'a pas d'histoire mais vous perdrez moins de temps !