Tropa de Elite - José Padilha 2007

[John-Trent]

Bon ben pas faute d'avoir chercher, je n'ai pas trouvé de topic sur le sujet. S'il en existe un, je m'excuse d'avance et compte sur un modérateur pour transférer mon message à l'endroit adéquate.

Tropa de Elite, c'est donc le film évènement au Bresil 2007. Il raconte l'histoire des membres du BOPE. Les troupes d'interventions spécial brésilienne. Qui sont entrainé à la guerre urbain pour intervenir dans les favelas de Rio de Janeiro.

Le film nous montre ici, une autre vision de la guerre entre les trafiquants de drogues et la police à Rio. Il traite aussi de la corruption dans la police brésilienne. Et surtout des méthode parfois expéditif du BOPE.

José Padilha signe ici un film d'une grande puissance. La caméra à l'épaule nous entraine au coeur de la guerre dans les favelas et les séances d'entrainement du BOPE n'ont rien à envier au sadisme de Full Metal Jacket.

Pour la petite histoire la chanson qui ouvre le film " Rap Das Armas" fut un immense succes au Brésil malgré qu'elle soit interdite de radio et retiré de la BO au bout de 2 semaines, car elle prône les gang, la violence et la drogue.

Rap Das Armas :

http://www.youtube.com/watch?v=vlJ2AZxIOiM

[dog]

Bah si y'avait un topic si ce con de forum ne m'avait pas demandé de me réinscrire une fois que j'avais terminé de l'écrire. Enfin bref tout ça pour dire que je suis allé voir ce film que Charles Villeneuve doit regarder en boucle et j'avoue que je suis partagé (comme le sont d'ailleurs les brésiliens) sur ce film. D'un côté la voix off, le style un peu désabusé et le sujet rappel le film de Reyes. D'un autre on dirait bien que Padhila fait un gros doigt à la Cité de Dieu tant le personnage principal et l'histoire de ses hommes défonce gentiment le "gauchisme" bourgeois et tout ce qu'il implique. Pour Padhila les narcos ne sont pas divisé comme dans le film de Reyes en mec sympa, cool, et mec psychopathe. Il n'y a pas de Bene, seulement une bête féroce hypocrite et psychopathe quand on touche à ses intérêts. Les flics sont tous pourris et seul le BOPE se tient prêt à.. pour... et bien le BOPE n'est ici ni une forme de GIGN ni des SWAT tropicaux. Ce sont clairement des tueurs et des tortionnaires (torture, execution donc) qui n'hésitent pas à faire un carton sur un flic pourri s'il faut ou interroger un suspect un sac sur la tête, et le buter après. Il faut dire que la situation est un bâton de merde, dans le film le héros est quand mêm appelé à nettoyer une favela en guerre où le vieillard du Vatican a décider de dormir.
Bref le film me l'effet d'une espèce de constat où le monde est divisé entre pourris, inconscients, gauchiste à deux balles, "intellectuels" et les hommes en noir du BOPE de l'autre, avec entre les deux des narcos qui ne sont rien de plus que des salopards. La seule humanité réel c'est le BOPE, les autres... Les types du BOPE sont un peu cintré, le tympan crevé d'une recrue les fait rigoler, ils sont un peu à cran aussi et en dépit qu'ils peuvent mourir à chaque instant sans voir l'enfant qui va naître (et dont il cause l'écographie avec leur femme entre deux tortures, deux éliminations) il savent garder la tête froide... ou presque. Des types assez cintrés pour ne jamais dire oui ou affirmatif chef, mais "tête de mort"... Je ne pense pas que Padilha soit un copain à Charles Villeneuve, mais il renie clairement l'angélisme et curieusement on dirait qu'il apparait une tendance dans le cinéma aujourd'hui, celle déjà initié par Nolan dans the Dark Knight, et qu'on retrouve ici, où les héros ne sont plus les hommes de paix, où on ne se demande plus comment faire du monde un endroit meilleur, mais où les mecs biens sont finalement ceux qui ramassent la merde, se coltine le boulet, et généralement use de méthode radicale, non démocratique pour ne pas dire fasciste. Comme si ces cinéastes là et la société à travers eux n'avaient plus le moindre espoir, totalement abandonné à la catastrophe libérale et ses conséquences et où le seul "héros"était le soldat d'élite, certes aux méthodes dégueulasses mais qui au fond était le seul à accepter de nettoyer les écuries d'Augias. Un genre de renoncement. Ca fout un peu le blues.

Derniers truc il faudra quand même que les censeurs explique un jour leur façon de penser, après avoir essayer d'interdir Martyrs, ce qui permet aux critiques grand public de faire leur papier avec des "n'y allez pas c'est zorrible yeurk à vomir pas bô" qui va attirer la foule, voilà que Tropa De Elite hérite de la même interdiction au moins de 16 ans. Je sais pas vu que c'est même pas plus violent qu'un épisode de The Shield pas censurer au moins de 16 ans avec le macaron à la con. En fait même je m'attendais à pire. Mais le pire a fond c'est l'idéologie douteuse qui sous tend le film avec son "baptème" final où meurtre est appelé courage.

[John-Trent]

C'est clair que le constat est amère.

Le parcours du personnage "André Matias" est d'ailleurs représentatif de cette situation où est notre monde aujourd'hui.

[dog]

Oui le problème pour moi est que je comprend parfairtement Matias quand il traite de bourgeois les jeunes et leur narcos à "conscience sociale" (et pourtant en tant que consommateur je suis le premier à les enrichir dans notre version locale) que je me reconnais dans ce radicalisme qui ne laisse pas de place à la négociation. Seulement j'ai aussi tout à fait conscience que la réalité du terrain est tout autre, que si le narcos est un enfoiré, l'univers dans lequel il a évolué ne lui a pas forcément donné les cartes pour faire autre chose, tout comme je me sens proche d'un radical du genre du capitaine Nacimiento je n'ai aucun doute que le BOPE moyen est un tyran qui abuse de son pouvoir et tue, torture, sans disctinction, comme ce gosse qui n'est qu'un getteur ou l'autre avec ses Nikes neuves et dont le seul véritable crime c'est d'avoir céder à la peur et à la misère. Bref que le radicalisme au cinéma c'est facile mais que le monde n'est pas sans nuance et que ce n'est pas en opposant un préfet Mori à la mafia qu'on avancer le shmilblick puisque c'est remplacer le marasme par le facisme, ce qui revient au même, le port des habits noirs en plus. Le plus grave là dedans selon moi c'est que le constat nous laisse face à une forme de certitude : il n'y a plus d'espoir. Ce en quoi je ne crois pas, mais on est combien à le penser ? Plus ça va, plus on avance dans l'après chute du Mur, plus on nous assène que la vie c'est ça : des consommateurs d'un côté, des marchants de l'autre, et que ce n'est pas la peine de croire en quoique ce soit d'autre, l'idéal est mort et viva la muerte !

[DPG]

Je rejoins tt à fait les avis precedents sur le coté très noir et profondement pessimiste du film et l'impasse de la situation qu'il décrit.

Bon, le film sinon, pour faire court, du très lourd ! Vraiment bien foutu, à tous les niveaux, une sorte de megamix entre "La cité de Dieu", "Serpico", "Full metal Jacket" et "The Shield", autant dire que la poésie n'est pas specialement convoquée, mais le coté brut de decoffrage, violent, froid, cruellement realiste fonctionne à plein régime et j'ai qd meme pris une bonne claque. Finalement, c'est pt etre ce coté si froid, sans héros, qui constitue le "léger bémol" qui empêche le film d'atteindre le statut ultime de chef d'oeuvre, à mes yeux du moins. Ca manque un peu d'emotion. Mais bon, du très lourd qd meme.

[Superfly]

Oh putain la claque. Une véritable plongée dans la guerre contre les favelas. C'est carré, sans une once d'humour ou d'optimisme. Ça justifie en tout point les carnages des BOPE. En clair, t'es un étudiant de gauche, alors t'es un petit merdeux, laisse nous faire le job. Et quel job. Rentrer dans les favelas en pleine nuit pour tirer un peu dans le tas.
Le film est glaçant de bout en bout, les acteurs sont juste surréalistes et les interrogatoires à peine joué vu la violence. Putain mais je me demande dans quel état ont fini les acteurs qui sont interrogés puisqu'ils se prennent de monumentales baffes, des crachats etc...
En clair, un film violent qui vous emmène au milieu de la guerre. Ici pas d'idéalisme à la con, la seule chose à faire: répondre à la violence par la violence.
Et pendant ce temps, en France on a MR73...

[Dragonball]

Et pendant ce temps, en France on a MR73...

Tiens ici je vais le faire plus light !

Je trouve que c'est assez injuste de dire ça, quoi qu'on pense des 2 films.

Les productions cinématographiques de ce genre ne font généralement que refleter les caractéristiques de leur propre pays.

En ce sens, un film comme "Tropa de Elite" est tout simplement impossible à faire en France. Ou alors il serait ridicule, car non, en France, on en est heureusement pas encore à voir des scènes de guérillas urbaines comme au Brésil.

[Superfly]

Je ne demande pas un film français où le GIGN débarque dans les citées du 93. Quoique. Mais un film d'action carré, froid, pessimiste, brutal, rentre dedans etc... pas un polar où on se branle la nouille.

[DPG]

Non puis juste les deux films n'ont RIEN à voir, n'entendent pas parler du meme sujet, ni adopter le meme traitement, ni RIEN de commun. Autant comparer Antonioni et Max Pecas à ce moment là, mais bon, Superfly aime bien les phrases chocs comme ça

[Superfly]

Mais la comparaison ce n'est pas le style de sujet mais surtout la production française qui ose produire ce style de merde alors qu'un Brésil ils produisent Troupe D'élite. C'est un cinéma engagé contre le cinéma de papa produit pas Tf1.

[DPG]

Là, je te rejoins dejà plus. Mais ça m'ennuie que tu aies pris "MR73" comme exemple, parce que je trouve justement que c'est pas du tout l'exemple du produit formaté, lisse et commercial TF1. Tu as le droit de pas l'aimer, et de regretter qu'on ait pas un "Troupe d'elite" française, mais je vois pas pourquoi s'acharner sur "MR73", même si tu l'aimes pas, tu peux lui reconnaitre qd meme un certain jusqu'au boutisme et une noirceur inhabituelle pour des grosses prods françaises.

[Superfly]

Je tape sur lui car c'est le genre de grosse baudruche à acteurs et César que je ne supporte pas. Maintenant c'est plus noir que les autres films de la prod française, je suis d'accord, mais bon ...

[guncrazy]

Pour le jusqu'au boutisme, nous on a Truands.

[dog]

Mais la comparaison ce n'est pas le style de sujet mais surtout la production française qui ose produire ce style de merde alors qu'un Brésil ils produisent Troupe D'élite. C'est un cinéma engagé contre le cinéma de papa produit pas Tf1.

clap, clap ! Et pourtant j'ai aimé MR73....

[comte vonkrolock]

Un film pour le moins efficace, j'étais passer a coté (je m'attendais plus a un DTV a l'époque ), 2007 quand même

On retrouve bien la façon de faire comme sur la Cité de Dieu avec se coté reportage live. Mais très maitrisé avec cette photo désaturé et très travailler pour rendre cette espace encore plus cauchemardesque.
Bon il a bien un peu d'humour voir, se second degré lors du recrutement des nouvelles troupes qui j'avoue ma tirer pas mal de fou rire (dsl mais s'est pas loin de la façon de faire de Guy Ritchie ou de Tarantino ), et le contraste que décris son réalisateur entre la favelas qui cotoie directementent les quartiers bourgeois de Rio comme dans la réalité, la corruption qui gangrène la plupart de ces institutions.

Ou la BOPE est chargé de faire le ménage de façon brutal lorsque la situations dérape.

Bref un film percutante qui ne me donne qu'une seul envie découvrir sa suite d'urgence.

Vu sur le DVD Belge éditer par DFW de très bonne facture et pour pas cher.