Il Testimone deve tacere - Giuseppe Rosati (1974)

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manuma
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Il Testimone deve tacere - Giuseppe Rosati (1974)

Message par manuma »

Alors qu’il rejoint son domicile, le docteur Giorgio Sironi est témoin d’un accident automobile. A l’intérieur du véhicule légèrement endommagé, deux hommes : l’un mort, l’autre inconscient. Sans savoir qu’il vient ainsi de croiser le chemin des 2 assassins du commissaire de police De Luca, Giorgio file chercher du secours au commissariat le plus proche.

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Le sujet – un brave citoyen confronté malgré lui à la corruption des institutions – ne présente rien d’original mais a déjà fait ses preuves avec succès, le casting assure particulièrement dans les seconds rôles (Aldo Giuffrè, Romolo Valli, Elio Zamuto, Guido Alberti, Luigi Pistilli), et si Giuseppe Rosati n’est pas ce qu’il convient d’appeler une valeur sûre du polar à l’Italienne, il n’est pas non plus le pire des tâcherons ayant œuvré dans ce genre. On était donc en droit d’attendre de ce Testimone deve tacere un honnête spectacle bis mélangeant action et discrète réflexion sociale.

Promesses non tenues malheureusement. Déjà l’interprétation n’a rien de mémorable. Tout le monde fait correctement son job autour d’un Bekim Fehmiu légèrement crispé comme à son habitude, mais ça manque globalement d’étincelle, de densité. Seconde déconvenue : Luigi Pistilli, que j’aime bien et qui aurait peut-être pu donner un peu de caractère à tout ça, rend son dernier soupir à la cinquième minute du film. Enfin, cerise sur le bruschetta, il n’y a pas une seule scène d’action à se mettre sous la dent de tout le film. On assiste bien à la strangulation d'une pauvre prostituée dans la première partie de l’intrigue, mais Rosati calme immédiatement le jeu et ça ne fait ensuite plus que palabrer en couloirs et dans des bureaux, entre juges, flics et hommes politiques, tous corrompus ou en passe de l’être. Une absence de course-poursuites, fusillades et empoignades musclées qui en soit n’aurait rien de répréhensible si seulement les personnages avaient été un peu moins clichés et la plupart des situations un peu moins attendues. Le climax SPOILER le viol de la femme du toubib sous ses yeux SPOILER en perd ainsi une grande partie de sa force. En ressort l’impression d’un film-dossier sérieux, plus ambitieux que la moyenne mais vaguement inutile et opportuniste.

Peut-être a-t-il réalisé qu’il avait signé là un film légèrement soporifique, mais Rosati injectera un peu plus de punch dans son opus suivant, La Polizia interviene : ordine di uccidere, tout en developpant le même discours critique à l’égard des institutions italiennes.
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