Relaxe-toi chérie .. - Jean Boyer (1964)

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manuma
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Relaxe-toi chérie .. - Jean Boyer (1964)

Message par manuma »

Hélène et François forment un couple parfait depuis douze ans. Hélène découvre la psychanalyse avec le docteur Kougloff. Elle est convaincue que l'équilibre apparent de son mari cache d'horribles drames.

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Situé dans l’imposante filmographie de Fernandel entre La Cuisine au beurre de Gilles Grangier et L’âge ingrat du même Grangier, 2 comédies « concept » opposant l’acteur à 2 autres superstars du box-office français de l’époque, respectivement Bourvil et Jean Gabin, Relaxe-toi chérie .. marque la neuvième et ultime collaboration entre le célèbre comique méridional et le cinéaste Jean Boyer, qui signe par ailleurs son dernier film ici.

A l’inverse de La Cuisine au beurre et de L’âge ingrat, Relaxe-toi chérie .. est donc un film reposant en grande partie sur le seul abattage de Fernandel, un véhicule bâti autour du comédien derrière lequel s’efface – et c’est un euphémisme que de le dire ainsi – non seulement les partenaires de la star marseillaise mais aussi et surtout la réalisation de Jean Boyer, statique, sans vraiment de personnalité, ne cherchant jamais à masquer l’origine théâtrale du projet – sorti de la scène d’introduction et de 2 ou 3 saynètes / plans de transition en milieu de métrage, tout d'ailleurs est filmé en intérieur - sans pour autant chercher à jouer avec cet aspect particulier de l’œuvre dans sa mise en image. Ceci étant dit, mettons toutefois au crédit de Boyer, également adaptateur de la pièce dont il est ici question, à savoir Le Complexe de Philémon de Jean Bernard-Luc, d’avoir su gérer tout ça très professionnellement au niveau de l’écriture. Situations comiques, quipropos et rebondissements s’enchainent à un rythme soutenu, quasi métronomique. Par ailleurs, bien que priés de servir la soupe à Fernandel, les secondes rôles n’en délivrent pas moins des prestations amusants même si parfois attendues, en particulier Jean Pierre Marielle en psychanalyste bonimenteur et Jean Lefevre en valet ahuri. Ce qui contribue là encore à faire oublier l’indigence de la réalisation.

L’aspect le plus intéressant – et le plus inattendu – de ce titre relativement obscur dans la carrière de Fernandel me semble toutefois se situer dans son caractère étonnamment grivois. Dans le but de railler la psychanalyse, davantage facteur de zizanie que de soutien dans le couple, les auteurs mettent en effet en scène le personnage d’industriel bourgeois incarné par Fernandel dans des situations de plus en plus licencieuses, culminant dans cette soirée coquine de dernière bobine organisée par le personnage principal, qui voit toutes les femmes de la soirée se retrouver en petits déshabillés, les hommes plus pudiquement se déchausser, et finalement la femme de Fernandel exécuter un strip intégral (hors champ, on s’entend). Une soirée dont on ne saura rien de l’épilogue, puisque le film s’achève sur toute cette troupe en train de twister et s’amuser, et qui nous vaut quelques répliques savoureuses, comme le « retire ta robe, tu vas te faire remarquer » que lance à sa femme l’ami pharmacien un peu coincé de Fernandel, ou l’analyse faite par Mareille en arrivant sur place : « C’est la soirée la plus déshabillée que j’ai vu … en grande banlieue, un cas de défoulement par contagion collectif sans précédent ». Pas exactement du Billy Wilder tout ça, mais la farce surprend quand même par son audace tranquille.

Le film est une co-production franco-italienne (d’où la présence de Sandra Milo dans le rôle de la femme de Fernandel). Il est sorti chez nous en DVD en 2004.
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