Spécialiste d'un certain cinéma doc-réalité, Pirri ne pouvait pas nous decevoir même si on était en droit d'emettre quelques craintes au vu des précédents essais de ses confrères, certes interessants mais jamais vraiment transcendants.
Après un beau génèrique tout en scope survolant les déserts d'Egypte et la scène de combat ouvrant le film, les craintes se dissipent, laissant augurer du meilleur.
Situé en 1936, Mark of the Scorpion / Meglio baciare un cobra conte les aventures d'un chasseur de trésor, Phil, ayant dérobé dans un tombeau une bague. Tentant de la revendre à un tuareg, il la jouera en fait et la perdra au moment où la police l'arrête.
Il est en fait connu pour être le leader des Scorpions, gang qui a été decimé par le chef de la police, gardant tatoué sur lui les scorpions qu'il a arraché sur la peau des differents membres.
Emprisonné, le chef de la police, un sadique mécreant, lui propose un marché: lui rapporter le trésor sacré de Cleopatre qu'il partagera avec lui. Pour etre sur qu'il reviendra, il lui inocule un poison dont lui seul a l'antidote. Phil et son compagnon d'infortune ont 12H pour trouver le tombeau et le trésor legendaire qu'il contient.
Si le scenario ne brille guère par son originalité en se contentant de reprendre les bases du genre, il faut reconnaître que Meglio.. parvient à capter l'attention du spectateur essentiellement dans sa première partie marquée par une mise en scène plutot bien menée et sans réel temps mort.
Pirri y privilègie l'action, enchainant scènes de combat sur scènes d'action sur fond de désert égyptien que le réalisateur sait mettre en valeur, magnifiques étendues de sable s'étendant à l'infini sous un ciel trop bleu où s'affrontent aventuriers et guerriers du désert. On songe par instant au très interessant Tuareg de Castellari auquel le film s'apparente par instant.
Ce qui ravira surtout l'amateur ici c'est la profusion de violence et de plans sanglants dont Pirri parsème son film., un penchant particulier pour les organes génitaux

Hormis une main tranchée au sabre, un rat enfoncé vivant dans la bouche d'un indigène






A dire qu'une ombre latente d'homosexualité plane sur tout le film il n'y a qu'un pas, un des policiers affichant clairement son attirance pour le héros dont il caresse le corps langoureusemnt avant de lécher avec delectation l'offense que ce dernier lui a craché au visage. On remarquera une fois de plus que l'homosexualité est reservée aux vilaines âmes.
Malheureusement, la 2eme partie du film est nettement moins interessante marquée par une nette baisse de régime, faisant ainsi retomber tout l'interet de l'ensemble.
Meglio.. sombre lentement dans une monotonie ronflante, une extraordinaire paresse là où justement action et suspens auraient du être de mise. Cela donne la vilaine impression que Pirri a tout donné en début de film et se retrouve à cours d'idées et surtout d'energie pour le reste.
Voilà en effet longtemps qu'on avait pas vu une chasse au trésor si molassonne. Expédiée en 15 minutes tapantes, elle se contente de nous faire voir nos deux 2 héros pénétrer la grotte renfermant le fabuleux trésor et découvrir le coffre millenaire, soit dit en passant la réplique de celui des Aventuriers de l'arche perdue mais ressemblant à du carton ici.
Afin de pimenter cette dangereuse découverte, Pirri nous inflige deux malheureux pièges censés avoir été mis au point par Cleopatre elle même. Peu imaginative devait elle être puisque le piège consiste en une mini stalactite en polystirene se plantant paresseusement dans le sol avant que la grotte ne s'effondre tout aussi tranquillement sous l'oeil effaré de nos valeureux aventuriers s'exclamant: Cette femme était diablement dangereuse!!



Quelques araignées et serpents bien inoffensifs se seront entre temps glissés dans ce mini décor peu convaincant tandis que nos heros s'emparent du trésor, un parchemin qui s'envole au 1er courant d'air ( ca rallonge le suspens


L'affrontement final et totalement statique entre l'officier sadique et le héros manque tout autant de nerfs, expédié en deux minutes. On a même oublié en cours de route le poison qui circule dans ses veines.

Cette différence de rythme entre les deux parties et ce total manque d'imagination là où elle aurait du être foisonnante nuit grandement à l'ensemble et l'interet voire la curiosité de départ s'efface rapidement au détriment d'une certaine indifférence.
Le film se déroulant en 1936, on notera aussi les nombreux anchronismes dont cette fabuleuse jeep dont se sert Bill, un modèle qui avait encore bien 40 ans avant de voir le jour


Pour le reste, le casting fait ce qu'il a à faire, Andy J. Forrest, bellatre repéré chez Tinto Brass ( Miranda, Capriccio), la frange impeccable et l'oeil aussi bleu que le ciel du désert, en tête, Andy dont admirera copieusement le beau globe fessier


A ses cotés, le toujours intrépide Danilo Mattei ( Cannibal Ferox), MON Danilo



Si au départ, Meglio baciare un cobra ( Mieux vaut embrasser un cobra, titre qui prend sa signification dans la scene finale) devait être une resucée des Aventuriers de l'arche perdue, c'est plus à un film de prison qu'on assiste ici saupoudrée de chasse au trésor légendaire.
Interessant, distrayant, aujourd'hui très rare mais toutes ces inegalités et cette molesse progressive ne parviennent guère à hisser le film plus haut qu'une banale serie B d'exploitation. Dommage.
Le corbeau qui ne porte pas de collier mais a la queue d'un scorpion!
