He Got Game - 1998 - Spike Lee

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Manolito
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He Got Game - 1998 - Spike Lee

Message par Manolito »

jake, emprisonné mpour le meurtre de sa femme, se voit offrir une remise de peine si il parvient à convaincre son fils Jesus, un joueur de basket extrêmement prometteur dans son lycée, de s'inscrire à l'université de la région. Mais Jesus refuse de parler à son père depuis des années...

Image

Avec "He Got Game", Spike Lee s'attaque au genre très codé du film de sport. Sauf qu'en fait, il contourne habilement le souci, et réalise bien plus un drame social dans le cadre très américain du sport universitaire. Nous allons suivre la semaine précédant la décision finale de Jesus quant à savoir dans quelle université il s'inscrira, sachant qu'il est très courtisé par les meilleures. On verra donc peu de match de basket et autres scènes de sports, il n'y a pas de tournoi, etc. Lee appuie beaucoup plus sur les relations compliquées entre le père, brutal mais déterminé, et le fils. La réalisation, les jeux sur la photo, sont inventifs et habiles, Spike Lee n'est pas un manche et le prouve avec sa caméra aérienne et surprenante.

Néanmoins, on peut rester plus réservé sur le choix de la narration s'éparpillant entre le père et le fils. Le film, long, est alourdi de personnages et d'intrigues secondaires un peu inutiles, comme l'histoire avec Milla Jovovich. La base manque de vraisemblance (le gouverneur qui se réveille une semaine seulement avant les inscriptions). Certaines scènes marchent bien et montrent bien les pressions subies par Jesus (le coach faussement sympa, l'oncle intéressé...) : avec en particulier l'excellente scène chez l'Agent sportif qui synthétise bien le propos du métrage. Mais à côté de cela, Spike Lee nous inflige des moments de misogynie, voire de racisme pur et simple, assez bas du front (filles noires = égoïstes et manipulatrices ; blanches = nymphos, avec la scène hallucinante de la fac riche !). Et que dire de cette fin aussi ampoulée que ridicule ? Majestueux, Denzel Washington survole tout ça avec classe (malgré un personnage difficile, et pas écrit très clairement), mais Spike Lee semble gâcher un bon sujet par une approche confuse et limitée.

Vu sur le dvd opening français sorti en 2000. Le disque date donc, et cela se sent sur certaines choses. La bande son anglaise 5.1 (avec stf imposés) sonne assez sèche et ténue, les voies arrières sont peu sollicitées. La copie image trahit quelques saletés (dont à deux reprises des poinçons de fin de bobine), quelques (rares) traces de compression et un usage régulier de edge enhancement : de discrets, mais réels, halos font alors leur apparition assez sur certains contours. Mais en dépit de ces défauts, ce dvd s'en sort globalement très bien, grâce à une excellente gestion des contrastes et des lumières, restituant fidèlement les jeux de Spike Lee sur les différentes qualités de pellicule et de traitement des couleurs (parfois très naturelles, parfois sursaturées). La définition est aussi très bonne.

Bref, un bon dvd techniquement, mais un film sur lequel je regarderais à deux fois avant d'y investir son euro sur cdiscount !
DPG
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Re: He Got Game - 1998 - Spike Lee

Message par DPG »

Un truc que je capte pas tt à fait ds ton avis c'est qd tu dis :

"Spike Lee nous inflige des moments de misogynie, voire de racisme pur et simple, assez bas du front (filles noires = égoïstes et manipulatrices ; blanches = nymphos, avec la scène hallucinante de la fac riche !"

A partir du moment où il pointe des défauts des noires comme des blanches, je vois pas en quoi le film ait quoique ce soit de raciste ? Mysogine, à la limite, meme si je le ressent pas comme ça, mais je peux comprendre.


Sinon pr un avis sur le film, j'aime bp, comme quasiment tte l'oeuvre de Lee. Il aborde un sujet interessant, et le coté père / fils se mele bien avec l'intrigue "sportive". Je te rejoins par ctre sur certains "à coté" comme M.Jovovich qui ne semble pas indispensables. C'est très joliment filmé, comme souvent chez Spike, Denzel est tjrs au top (et Ray Allen, basketteur NBA s'en tire honorablement), la BO de Public Enemy colle bien, le fond est fort, et quand on connait un peu le milieu du sport US, on peut trouver la peinture de tout cela très juste.
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
Manolito
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Re: He Got Game - 1998 - Spike Lee

Message par Manolito »

DPG a écrit : A partir du moment où il pointe des défauts des noires comme des blanches, je vois pas en quoi le film ait quoique ce soit de raciste ? Mysogine, à la limite, meme si je le ressent pas comme ça, mais je peux comprendre.
Parce que les deux clichés que j'ai souligné sont conditionnés par l'appartenance raciale et correspondent à des clichés (la noire : la sangsue qui en veut à ton argent ; blanches : armées de nymphos)... C'est grossier et superficiel, mais c'est ce qui est dans le film...
Machet
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Re: He Got Game - 1998 - Spike Lee

Message par Machet »

Manolito a écrit :
DPG a écrit : A partir du moment où il pointe des défauts des noires comme des blanches, je vois pas en quoi le film ait quoique ce soit de raciste ? Mysogine, à la limite, meme si je le ressent pas comme ça, mais je peux comprendre.
Parce que les deux clichés que j'ai souligné sont conditionnés par l'appartenance raciale et correspondent à des clichés (la noire : la sangsue qui en veut à ton argent ; blanches : armées de nymphos)... C'est grossier et superficiel, mais c'est ce qui est dans le film...
La mère (noire) n'est pas comme ça, ni la soeur.
La prostituée (blanche) n'est pas comme ça non plus.
A ce compte là, les blanches ne sont pas plus nymphos que les noires (cf. la scène en voiture où on l'avertit des dangers de l'argent à outrance, qui conduisent à la drogue et au cul ; ainsi que la scène sur la grande roue). Bref, cet argument ne tient pas pour moi.
J'adore ce film, et la fin que Manolito juge fortement, est un grand moment de cinéma, j'entends par là qu'il ne peut exister qu'au cinéma, grâce à un simple raccord (le ballon passe d'une prison à un stade illuminé) entre deux images. Le tout baigné dans les partitions de Copland, ce qui donne au film une portée bien plus large, bien plus universelle qu'une simple communauté sportive universitaire. Il s'agit des choix et du parcours d'une vie. Ça claque !
Il y a un p'tit détail qui me chiffonne
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