A travers Quando le donne persero la coda, suite dans la plus totale continuité de son Quand les femmes avaient une queue qu'il tourna en 1970, c'est toujours par le biais de la comédie voire la sexy comedie all' italiana qu'il tente de tracer un nouveau portrait de notre société en se projetant à l'aube des temps lorsque par hasard l'Homme découvrit l'argent et donc le négoce avec ce que cela entraine en changements...
Une minuscule communauté d'hommes des cavernes vit dans une carcasse de dinosaure, ignorant tout de l'argent et du négoce mais aussi de la sexualité.
Ils vivent paisiblement au fil des jours servi par Filli, l'unique créature femelle qu'ils connaissent et qui leur sert de cuisinière.
Arrive un jour un homme d'une race superieure, Ham, un paleotronicus, accompagné de son elephantesque compagne, Katorcia. Il va leur apprendre le concept de l'argent, du négoce, les bases de notre civilisation mais aussi leur faire découvrir qu'il existe une difference entre un homme et une femme: la sexualité! Il va les faire travailler dur pour un salaire misérable, revendant à prix d'or les cultures afin de s'enrichir mais aussi utiliser Filli pour satisfaire ses besoins sexuels jusqu'au jour où il la prostituera..
Quando.. au même titre que le premier opus qui explique clairement ce titre enigmatique est avant tout un humoristique mais surtout sarcastique essai, une vision de notre société civilisée et ses tares.
Pour cette séquelle, il met en avant le pouvoir de l'argent mais aussi de l'emprise du pouvoir des plus forts sur les plus faibles et les conséquences que cela entraine. En se faisant se dérouler le fil à l'âge des cavernes, Campanile démontre qu'apporter ce qu'on apelle civilisation n'est en fait que la fin d'une société dite primitive.
Elle n'engendre que la misère de l'homme et son exploitation quelqu'il soit et par conséquent la rebellion. Le capitalisme n'est jamais que l'exploitation des plus faibles par les plus puissants.
C'est également la découverte de la sexualité, mère de tous les vices et fin de l'innocence humaine. Jusque là nos braves hommes des cavernes vivaient paisiblement sans se soucier de leur corps ni de cette difference existant entre eux et la Belle Filli. Ils ignoraient tout des rapports homme/femme et de ce que cela engendre: le soin de son image d'une part mais aussi la naissance de sentiments encore inconnus comme l'envie mais surtout la jalousie mais aussi et là encore le pouvoir de l'un sur l'autre qui fait naitre non seulement une forme de soumission voire d'esclavagisme mais aussi la prostitution.
Ce sera aussi la découverte de la procréation et donc d'un petit d'homme, monstre considéré dangereux et donc à supprimer.
C'est par le biais de la comédie donc que le réalisateur dresse son constat en choisissant de surcroit son coté le plus déjanté, faisant de Quando.. une des comédies les plus farfelues jamais réalisées.
Ne pas s'attendre donc à une once de sérieux cette fois, on est là face à un grand n'importe quoi parfaitement maitrisé et toujours intelligent derrière son apparente bêtise, truffé de symboles appuyés, de clins d'oeil et de gags eculés mais qui dans un tel cadre fonctionnent pourtant toujours aussi bien.
On risque d'être surpris car Campanile a choisi une mise en scène à la manière d'une pièce de théatre découpé en pseudo-actes marqués par non pas un carton mais une pierre gravée. C'est ainsi que le film est entièrement tourné en studio dans des décors en carton et plastique.
On se croirait parfois dans une sitcom où il ne manquerait que les rires pré-enregistrés qui fuseraient de toutes part. Ce qui fusent ici hormis les éclats de rire du spectateur ce sont ces fumigènes roses qui sortent de cratères de volcans en plastique se dressant sur un faux parterre sablonneux orné de mini mares où nagent des poissons rouges et où évoluent des acteurs en peaux de bêtes joliment perruqués de postiche en crin mal collés. L'ensemble est d'une kitcherie fabuleuse.
On appuie le tout par quelques scènes pseudo-gore, criant hommage a un certain cinéma. Ici le cannibalisme se résume à une main goulumment croquée par notre mamouthesque Katorcia, soit dit une main en brioche craquante


Ne donnant jamais dans la finesse, Campanile accumule les allusions sexuelles grossières dont ce poisson rouge approchant une moule qui s'ouvre gaiement à son approche est un exemple typique.
Quando.. peut par contre se vanter de montrer le 1er homme des cavernes homosexuel de l'histoire du cinéma, sorte de folasse ventrue à perruque blonde aimant se faire tripoter le tirlipimpon allongé sur sa vertèbre de dinosaure servant de hamac! Si l'homosexualité passait totalement inaperçue avant l'arrivée de Ham, celle ci est immediatement considérée comme anormale dés que notre pauvre homme des cavernes tentera maladroitement de déclarer sa flamme au Paleotronicus dit civilisé, se condamnant ainsi à une terrible solitude.
Absolumment fou-fou, le film est aussi là pour mettre en valeur la silhouette et les atouts mammaires de la Berger, sexy teutonne habituée aux sexy com italiennes d'alors.
A ses cotés on retrouvera avec surprise une troupe d'acteurs s'en donnant à coeur joie, Mario adorf et Frank Wolff se pretant totalement au jeu, l'habituel Renzo Montagnani ainsi que l'elephantesque Fiametta Baralla, dévoué aux roles de grosses ainsi que Lando Buzzanca dévoilant sans honte ses atouts de male latin dans le rôle ou plutot la peau de Ham.
Casting quasiment semblable au premier volet des aventures de nos hommes des cavernes.
Petite curiosité prehistorico-comique emmenée par la toute enjouée partition musicale de Morricone / Nicolai, Quando.. ravira tout ceux qui ont aimé le 1er episode mais aussi tout ceux qui aiment ce type de cinéma populaire tout comme les adeptes de satires sociales dont Campanile s'est fait le specialiste.
Le corbeau des cavernes qui des queues ne connait que celles des précieux éphèbes
