Réalisé par Thomas McCarthy
Avec Richard Jenkins, Haaz Sleiman, Danai Jekesai Gurira ...
Très joli film pour ma part, traité avec une finesse et humilité rare sur un sujet pourtant plus que casse-geule (j'ose à peine imaginer le résultat entre les mains d'une Coline Serreau pour qui le script semble à priori pourtant fait !) , et avec des acteurs formidablement dirigés. Richard Jenkins confirme qu'il est un très très grand acteur (Six feet under), et Thomas McCarthy confirme à mon sens qu'il est un cinéaste subtil, qui sait capter l'humanité sans jamais rien alourdir, ce qui n'est pas rien sur un tel sujet brassant racisme, solitude et Amérique post 11 septembre). On le connait d'avantage comme acteur ("Mon beau-père et moi", "Les Fous du roi" et surtout dans des séries comme "The practice" ou "Ally Mc Bean"), mais c'est assurément un réalisateur à suivre. Ses plans remplis de non-dits sont d'une grande intelligence, comme ce magnifique plan final à la fois drôlatique et bouleversant que je dévoilerais pas pour laisser découvrir à ceux qui en auront envie, ce fort joli film.Professeur d'économie dans une université du Connecticut, Walter Vale, la soixantaine, a perdu son goût pour l'enseignement et mène désormais une vie routinière. Il tente de combler le vide de son existence en apprenant le piano, mais sans grand succès...
Lorsque l'Université l'envoie à Manhattan pour assister à une conférence, Walter constate qu'un jeune couple s'est installé dans l'appartement qu'il possède là-bas : victimes d'une escroquerie immobilière, Tarek, d'origine syrienne, et sa petite amie sénégalaise Zainab n'ont nulle part ailleurs où aller. D'abord un rien réticent, Walter accepte de laisser les deux jeunes gens habiter avec lui.
Touché par sa gentillesse, Tarek, musicien doué, insiste pour lui apprendre à jouer du djembe. Peu à peu, Walter retrouve une certaine joie de vivre et découvre le milieu des clubs de jazz et des passionnés de percussions. Tandis que les deux hommes deviennent amis, les différences d'âge, de culture et de caractère s'estompent.
Mais lorsque Tarek, immigré clandestin, est arrêté par la police dans le métro, puis menacé d'expulsion, Walter n'a d'autre choix que de tout mettre en oeuvre pour venir en aide à son ami...
Contrairement à certains films estampillés "Sundance" qui durent parfois 75 minutes et paraissent durer 2h, on a envie que celui-ci dure encore plus longtemps que ses 105 minutes, tant on y est bien, et dieu sait si je n'aime pas ce genre de sujet "humanisant", autrement dit, "rempli de bons sentiments". Tous les clichés s'y trouvent, mais tous les écueils sont admirablement et finement évités. Bref, je le conseille fortement !
P.S: en espérant ne pas avoir ouvert un doublon.
