L'ile au trésor - 1972 - Andrea Bianchi / John Hough

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eric draven
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L'ile au trésor - 1972 - Andrea Bianchi / John Hough

Message par eric draven »

S'il est un roman d'aventures que le cinéma ou la TV a su aimer transposer à l'écran c'est bien celui de Stevenson, L'ile au trésor. Et il est vrai que cette belle histoire de pirates et d'ile lointaine riche en peripeties a de quoi emerveiller le spectateur.
Et des adaptations il y en eut.. et c'est cette fois Andrea Bianchi, artisan tacheron specialiste de l'erotisme trashos et de l'horreur transalpine qui s'y colle en cette année 72 aidé en cela par l'anglais John Hough.

De Bianchi on pouvait s'attendre au pire, au vu du résultat on est un peu rassuré voire surpris, la présence de Hough semblant avoir porté ses fruits du moins quelque peu...
Le tandem nous livre une version assez fidèle du roman, version portée par la présence du pachydermique Orson Welles dans le rôle du pirate Long John Silver, Welles qui a co-ecrit le scénario aux cotés de 4 autres compères... au vu du résultat on se demande si une seule personne n'aurait pas suffit!

Il est assez surprenant donc que 5 personnes aient pu pondre ce scénario si peu original. On s'en tient au roman de base certes mais en l'edulcorant un maximum, le tout devant tenir dans les 90 mn reglementaires.
C'est là un des défauts majeurs du film. Tout va très vite, tout s'enchaine à la vitesse grand V et le coté épique de l'aventure en souffre enormément.
Ce souffle de l'aventure manque cruellement et les vents marins ne gonflent guère les voiles du beau bateau mais gonflent plutot le spectateur assez rapidement.

On ne s'ennuie pas vraiment mais on aurait aimé, on espère au détour de nombreuses séquences que le film décolle enfin. Que nenni! C'est donc totalement passif qu'on vit les aventures du jeune Jim Hawkins embarqué dans cette aventure marine où malgré son charisme Orson Welles n'arrive pas réellement à épicer.

On est ici loin du méchant pirate terrifiant qu'était Silver même si Welles semble écraser de par sa présence un bien beau casting international – co-prod oblige- puisqu'on retrouve à ses cotés Rik Battaglia, Lionel Stander, la Franco-iste Maria Rhom, Paul Muller qui eux paraissent donner le minimum syndical, peut être endormis par l'air ocean.
Quant au jeune Kim Burfield il n'a pas l'étoffe du jeune héros qu'on pouvait esperer, penchant plus vers l'insupportable gosse que vers le valeureux jeune homme du roman.

Filmé le long des cotes espagnoles, Bianchi ne met guère en valeur la beauté des paysages, se contentant de filmer platement son histoire sans jamais tenter de créer cette atmosphère si propre aux films de pirates, ce mystère enveloppant ces récits aux parfums d'embrun.
On ne se rattrape guère sur les scénes d'action ou de bataille encore moins sur la violence fortement édulcorée.

L'île au trésor réserve cependant quelques beaux moments particulièrement soignés notamment la très belle séquence où dans la nuit bleutée enveloppée d'un épais brouillard, semble errer le fantome du terrible pirate aveugle alors que surgissent du néant une horde de cavaliers s'appretant à attaquer la petite auberge de Jim.
Cette scéne a quelque chose de magique, d'envoutant d'où émane une terreur sourde. On reconnaît là la patte de Hough, on songe même à un certain cinéma fantastique anglais so british. C'est alors qu'on regrette que tout le film ne soit malheureusement pas à l'avenant.

La petite curiosité de cette co-prod italo-hispano-germano-anglo francaise est la présence fugace de Jean Lebfevre dans la peau de Ben Gunn. Fugace car Lebfevre n'apparait réellement que lors du final, son visage d'ahuri faisant beaucoup perdre de crédibilité à son personnage de pirate. Lefebvre s'étant lui même doublé pour la VF, cela aggrave un tantinet plus le manque de sérieux de son rôle mais fera néanmoins sourire ses fans car oui.. aussi étrange que cela puisse paraitre, comme Martyrs il a des fans!! :lol:
On pourra faire le même reproche aux autres protagonistes, chacun des personnages manquant cruellement d'épaisseur, n'étant le plus souvent que des esquisses.

Bien vite oubliée, cette Ile au trésor mettra tout juste un rayon de soleil dans la grisaille d'un dimanche aprés midi mais la faiblesse des vents marins cette fois ne décoifferont guère le gentil spectateur, L'ile au trésor version Bianchi / Hough trouvant son public auprés des plus jeunes.
Cette version demeure une anecdote dans le genre dit de pirates mais un des meilleurs films de Bianchi tout relativement parlant puisque le plus gros travail en revient à Hough qu'on a connu également connu plus en forme.
Ce n'est guère pire que la version avec notre Sheila Nationale signée de l'espagnol Raoul Ruiz quelques années plus tard. :lol:

Le corbeau qui gonfle ses plumes aux vents marins.. 8)
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eric draven
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Re: L'ile au trésor- 1972- A. Bianchi / J. Hough

Message par eric draven »

Alors alors.. Pour les amateurs de cette co-prod franco-italo-germano-anglaise co-réalisée par le duo Bianchi / hough et dont un des scenaristes outre Welles est Antonio Margheriti, il y a la VHS francaise mais il existe un Z2 anglais en VO angl et italienne sans sous titre malheureusement.
Il existe aussi un DVD japonais et un DVD rip anglais..

On ne presente plus John Hough à qui on doit La maison des damnés, Incubus, l'excellent et surement le summum de sa carrière Les sévices de Dracula, Les yeux de la foret, Biggles, Escape to witch mountain.. entamant ainsi sa participation aux productions Disney.

Andrea Bianchi, ici à ses débuts, est quant à lui un des nombreux artisans tacherons du cinéma bis italien spécialisé dans l'erotisme trash et du X: Cora bourgeoise ou putain le 1er X de la Shjbert, le rape and revenge X avec la Lane toute bouffie Giochi carnale, Moglie tutta nuda e siciliana, Poupée de chair, Desir particulier.. mais aussi l'horreur Le manoir de la terreur, l'erotico-giallo Nue pour l'assadssin ou le psycho-giallo pervers Diabolicamente Letizia et le nounours violeur du nunsploitation X Malabimba. Que du Draven movies ca!! 8)

Un casting international co-prod oblige. On ne présente pas le pachydermique Welles..

Lionel Stander fut une figure du western spag avant que cette "gueule" du cinéma Bis n'apparaisse dans une plethore de films de genre souvent en second role.. avant son retour sur le devant de la scene dans la peau du majordome des Hart dans la série Pour l'amour du risque.

Rik Battaglia fut un récurrent du cinéma de genre des le debut des 60s enchainant western, peplum, aventures, polizesco.. On citera entre autre Wolf Larsen, Les deportées de la section SS, La grande bataille, L'ile mysterieuse, L'eveil des sens d'Emy Wong, Les contrebandiers de santa Lucia, Croc-blanc, Mannaja, Emanuelle et les collegiennes, La fin de l'innocence, Gangsters.....

Paul Muller fut lui aussi un récurrent de cinéma de genre et d'exploitation virant trashos et de la comedie coquine: Bestialité, Eugenie, Les nuits chaudes de Linda, Morbosita, Convoi de femmes, Une vierge chez les morts-vivants, Vampiros lesbos, le sublime et scabreux La gamine dans la lignée de La maladolescenza mais aussi Camorra, Mark of the scorpion avec danilo Mattei..

On ne présente pas la Rhom, égérie de Franco dont le dernier film en tant qu'actrice sera La fin de l'innocence avec la Belle en 76 avant d'entamer une carrière de productrice..

Le jeune Kim Burfield ne fit pas date dans les annales du cinéma.. On comprend vu la tête à claques de l'insupportable du mioche!! :?

Eric ne fera pas l'affront de parler de la face ahurie de Jean lefebvre representant ici la France.. Il n'y a rien à dire sur cette erreur de casting. Ah si, il y a quelque chose?? :roll: :lol:

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Re: L'ile au trésor- 1972- A. Bianchi / J. Hough

Message par Fatalis rex »

C'est marrant parce que je suis en train de lire le livre, à la fin il y a une liste de films de pirates, et c'est assez hallucinant : on retrouve Fritz Lang, Alfred Hitchcock, Cécile B. de Mille, Raoul Walsh, Jacques Tourneur, Roman Polanski... Comme quoi il y a une fascination d'enfant pour les pirates qui sommeille en tout réalisateur.
eric draven
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Re: L'ile au trésor- 1972- A. Bianchi / J. Hough

Message par eric draven »

La liste de films dit de pirates est trés longue en effet.. Il y a un topic sur le sujet d'ailleurs.. :-D Et il n'y a pas que chez les réalisateurs qu'il y a un pirate qui sommeille mais chez nous aussi!! 8)

D'autres affiches:

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Re: L'ile au trésor- 1972- A. Bianchi / J. Hough

Message par manuma »

Diffusé demain sur Arte à 21 h.
eric draven
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Re: L'ile au trésor- 1972- A. Bianchi / J. Hough

Message par eric draven »

Belle soirée.. :-D
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Re: L'ile au trésor - 1972 - Andrea Bianchi / John Hough

Message par manuma »

Difficile pour moi d’avoir un avis objectif sur la consistance de cette version face autres adaptations télé ou cinématographiques du roman de Stevenson étant donné que mon seul élément de comparaison est la version Muppet Show de 1996. Disons que dans l’ensemble ça se laisse agréablement suivre, en dépit d’un manque certain de souffle et de personnalité. D’ailleurs, sans toutefois trop y croire, j’espérais quand même retrouver un peu de cette ambiance misérabilo-cracra-déviante qui fait tout le sel du cinéma d’Andrea Bianchi, que celui-ci œuvre dans le poliziesco (Quelli che contano), le giallo (Nude per l’assassino) ou la sexy-comédie (Cara dolce nipote). Malheureusement aucun excès de zèle n'est à relever ici de sa part, même si sa réalisation demeure très bis dans l’âme. Reste donc l’histoire, solide évidemment, des décors peut-être pas grandioses mais qui nous rappellent ces petits films de corsaires tournés en Italie au début de la décennie précédente, et bien sûr une distribution étonnante, avec quelques gueules de légende toujours impressionnantes quoi qu'on leur donne à faire (Lionel Stander, Orson Welles).

Dans le même genre, Le Phare du bout du monde, autre co-production européenne flirtant avec le bis, avait par exemple autrement plus d’allure et de personnalité. Enfin, j'ai été un peu surpris de retrouver parmi les nombreux scénaristes du film le réalisteur Gerard Vergez.
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