La romance entre deux jeunes garçons, George et Alexandre, au sein d'un pensionnat catholique.
Tiré d'un roman autobiographique de Roger Peyrefitte paru en 1964, "Les amitiés particulières", réalisé par Jean Delannoy, est un film qui ne laisse pas indifferent. Difficile de croire qu'un tel film ait pu être produit sous la France du général De Gaulle tant celui ci touche à des sujets sensibles.
Spoilers.
Pourtant, paradoxalement, il se dégage du film une certaine sérénité du film. Evidement, c'est un drame, mais la romance entre les deux jeunes garçon est traité de manière très pubique et très naturel. Aussi, le caractère "anormal" de cette liaison s'efface peu à peu, alors qu'il est quand même le point central de l'histoire, les prêtres du pensionnat surveillant de très prês les jeunes garçon afin de prevenir toute attitude déviante.
C'est donc avec une certaine émotion qu'on assiste à la première rencontre de George et Alexandre et au developpement de leur amour. Une émotion principalement du à la justesse des deux acteurs. La preuve en tout cas que la puissance du cinéma est parfois à même de faire passer certaines histoires et certaines attitudes dont il serait difficile dans la vie "réelle" de regarder avec bienvieillance, loin de là. Car "Les amitiés particulières" plus que la liaison entre deux ados, c'est surtout, et disons que c'est à ce niveau que je ne peux m'empècher de rester tout de même un peu perplexe par rapport au film, l'histoire d'un jeune homme de 17/18 ans qui tombe amoureux d'un gamin de 12 ans !
Pourtant, comme je l'ai dit, tout celà est traité avec un tel naturel que passer la surpirse du specateur, le très jeune âge d'Alexandre fini par se faire moins présent à son esprit, surtout que celui ci, vif et extravertie (Alors que George est particulièrement calme) semble particulièrement mature. (Mais bon, nous sommes dans un film, pas dans la réalité).
Film avant tout basé sur une histoire d'amour, on aurait tord d'attendre des "Amitiès particulières" une attitude militante. L'homosexualité, si elle pose évidement problèmes aux prêtes, est présenté dans le cadre du pensionnat comme quelque chose de banal. Les 2 garçons ne font par exemple l'objet d'aucun rejet de la part de leurs camarades.
C'est en fait au niveau de la caractérisation des deux principaux prêtres que le film surprend.
Si ceux ci sont présenté comme des personnes durs et souvent intolérantes, il n'apparaissent cepependant pas comme des individus detestables. Le premier, interprété par Michael Bouquet, est visiblement un homosexuel refoulé et névrosé ayant bien du mal à gérer ses pulsions. Et son attitude hostile envers Georges et Alexandre apparait rapidement comme un rejet de sa propre condition.
L'autre prêtre, lui, après avoir donné l'image d'un être manipulateur, apparait au final comme un homme sensible et bon, malheureusement coincé dans les Dogmes et les principes retrogrades que lui impose sa foi.
On est donc loin d'un attaque en régle violente de la religion, le constat critique, bien présent, est donc assez nuancé.
Un très bon film, au final boulversant.