

Les marlowe sont une famille heureuse avec leurs 4 bambins. Une nuit, ils recueillent une etrange femme prête à accoucher. Au petit matin, elle a disparu leur laissant le bébé qu'ils nomment Bonnie.
Dés lors et dés le berceau, les accidents s'abattent sur la famille qui perd tour à tour leur 4 enfants. Et Bonnie ne semble pas être étrangère à ces malheurs. Si l'adorable fillette aux boucles blondes était le Diable en personne?
Passé inaperçu lors de sa sortie, desservi par une totale absence de publicité et noyé parmi l'immense production gore d'alors, le film de la Beaumont, jeune réalisatrice canadienne venue de la TV, mérite pourtant l'attention du spectateur.
Dénué de tout effet spectaculaire, son film repose presque entièrement sur l'atmosphère oppressante qu'il dégage dés les première minutes. Comment ne pas ressentir un malaise diffus dés l'apparition de cette femme au visage aussi ingrat que fascinant, intruse au regard perçant et énigmatique, véritable loup dans la bergerie.
En l'espace de dix minutes, la Beaumont crée un sentiment de terreur sourde qui ne se relâchera pas. C'est dans un cadre campagnard idyllique et verdoyant, sous un soleil rayonnant, que l'horreur va surgir la rendant d'autant plus atroce. La famille Marlowe va devoir endurer toute une suite de drames horribles dans lesquels ils vont perdre un à un leurs adorables bambins.
En ne montrant jamais la mort des enfants, la réalisatrice la rend encore plus insupportable, obligeant le spectateur à imaginer les macabres tragédies. La présence de Bonnie sur les lieux ou un objet lui appartenant prouve rapidement la perversité et le coté diabolique de cette Envoyée de Dieu ( cf: titre original du film, The Godsend), véritable petit ange blond, poupée au teint pure et aux boucles ondoyantes, semblant si innocente qu'on ne peut que l'adorer, son regard bleu passant savamment de l'angélisme au diabolisme sans transition aucune.
Après chaque meurtre, la camera nous offre un zoom sur le visage de glace de Bonnie, distillant un étrange sentiment chez le spectateur tant Bonnie met mal à l'aise avant de retrouver ce sourire innocent et radieux. Tout l'interet du film tient là.
Le ver est donc dans la pomme et rien n'empêchera plus le Mal de se répandre et détruire le reste de la famille, pas même son déménagement en ville alors que le père soupçonne de plus en plus Bonnie.
Son combat le ménera à sa perte, sa propre mort dirons nous puisque sa femme refusera de le croire et le rejettera sans appel. Se débarasser des mâles, tel est le but de Bonnie afin qu'il ne reste en bout de course que sa mère adoptrice. Bonnie aura ainsi tué à sa façon ce père, accomplissant ainsi sa mission.
Le problème de Godsend tient en deux parties. Tout d'abord, l'incapacité de la Beaumont à réellement tenir son histoire à laquelle on a un peu de mal à croire et elle aussi dirait on, à lui donner toute sa dimension diabolique.
On notera une image assez vilaine aussi, quelque peu granuleuse et baveuse ce qui gache un peu le coté idyllique des décors naturels.
C'est ensuite son interprétation vacillante et le manque total de conviction des acteurs, la réalisation un peu lente et plate ainsi que les incoherences du scénario ( au fil des années, tous ces malheurs ne semblent pas accabler la famille ni les déranger outre mesure) donnent à l'ensemble un coté télèfilm bon marché.
On notera par contre la brillante prestation des deux jeunes actrices qui jouent Bonnie, Joanne Boorman ( Bnonie enfant) et surtout l'effroyable angelisme de Wilhelmina Green ( Bonnie fillette), leur ravissante beauté n'ayant d'égal que leur incroyable méchanceté, véritables petites salopes en croissance, garces cruelles doublées de pestes comme on les adore!


L'inquiétante Angela Pleasance, fille de Donald bien sûr, prête son inquiétant et intriguant visage à cette femme accouchant de ce cadeau peut être divin mais surtout maudit. On regretterait presque qu'elle ne soit pas plus présnte et que le film ne tourne pas autour d'elle tant elle marquera le spectateur le temps des 10 mn de son apparition.
Si on est un tant soit peu réceptif et qu'on accepte de pénétrer dans cet univers, on se laissera peut etre assez facilement hypnotiser par ces inquiétants yeux du mal, film trop méconnu qui a pourtant sa petite place dans toute bonne vidéothèque consacrée aux enfants cauchemars.
Certes dispensable et oubliable mais jamais réellement désagréable.. un tout petit (télé)film pour dimanche apres midi pluvieux ou soirées hivernales douillettes dont la vraie star est surtout et avant la petite Wilhelmina. Une vraie garce comme je les adore!

Le corbeau au yeux de glace qui adore sa maman aussi!!
