Un jeune officier d'état major américain est capturé par les troupes allemandes en Belgique, durant l'hiver 1944. Il est envoyé dans un camps de prisonniers où il se trouve en charge d'un baraquement de simples soldats qui ne l'accueillent pas à bras ouverts. L'arrivée au camps d'officiers noirs de la US Air Force va créer des dissensions parmi les prisonniers...

Drame de guerre, ou plus exactement de prisonniers de guerre, "Mission évasion" se déroule durant la seconde guerre mondiale, avec en lointaine toile de fond, la contre-offensive hitlérienne des Ardennes. Les séquences de batailles sont rares (quelques combats air-sol bien exécutés, avec des images numériques difficiles à déceler), mais efficaces. Nous sommes toutefois avant tout dans le cadre d'un film de stalag classique, entre "La grande évasion" et "Stalag 17". Nous retrouvons donc les clichés d'usage : soldats américains bravaches, magouilleurs et grandes gueules ; gardiens allemands alternativement bonne pâte et très sévère, etc...
Si, dans son style, "Mission évasion", pourrait globalement être un drame de guerre hollywoodien très classique des années 60 (ce n'est pas un reproche !), il modernise le sujet en introduisant l'étude de tensions entre les prisonniers américains, bien plus difficiles à gérer que l'ennemi allemand ! Tensions de classes, tensions hiérarchique, et surtout tensions raciales, voire racistes...
"Mission évasion" paraît alors assez audacieux dans sa manière de sortir des conventions hollywoodiennes pour tracer des portraits de personnages complexes, pétris de contradictions. Las, dans son dénouement, "Mission évasion" va s'en sortir au gré de quelques pirouettes scénaristiques faciles, escamotant confusément les thèmes et les intrigues les plus intéressantes qu'il avait commencer à traiter, se contentant d'un final banal à base de garde à vous solennels et de saluts émus, la larme à l'oeil, face au grand sacrifice de Truc ou de Machin. Un peu facile... Et regrettable. Car, "Mission évasion" avait du potentiel. Si sa distribution est moyennement convaincante (Bruce Willis !) ou pas forcément bien employée (Terence Howard, se dépétrant avec un rôle intéressant, mais servi par des scènes terriblement "clichés"). La reconstitution historique (tournage en Républiaque Tcèhque) et la facture technique sont à côté de cela d'un très bon niveau.