Après une nuit bien arrosée, 2 couples d’aristocrates désœuvrés se lancent dans une course automobile à travers la campagne anglaise. L’une des 2 automobiles tombe en panne à mi-parcours, obligeant ses occupants à partir chercher de l’aide dans les environs.

Pas le plus connu des Freddie Francis ni le plus coté, et pourtant il est drôlement sympa ce petit The Ghoul. Sûr que ça ne paie pas de mine au niveau de l’intrigue, élaborée autour d’un thème rebattu - celui du monstre / fou sanguinaire caché par ses pairs dans les murs d’une demeure isolée - et sans aucune vraie surprise dans son déroulement … si ce n‘est peut-être celle de ne privilégier au sein du récit aucun des 4 personnages placés sur la route de la créature-titre sans non plus mettre particulièrement en avant le personnage de Cushing ni celui de son monstrueux rejeton. Un flottement narratif qui profite d’ailleurs à John Hurt, dont le rôle de serviteur zélé s’avère étonnement développé au final. Clair également que Freddie Francis a sans doute signé des réalisations visuellement accrocheuses … mais pour sûr également qu’il a déjà fait plus anodin et moins soutenu question rythme.
Et puis il y a quelques séquences bien fichues, délicieusement old school dans leur conception, comme tout le passage 100 % Pinewood Studio situé dans les sables mouvants, ainsi que, plus globalement, une belle ambiance hivernale qui rend un peu plus inhospitalière encore cette lande brumeuse et marécageuse dans laquelle se déroule l’intégralité du film. On y croiserait le chien de Baskerville qu’on s’en étonnerait pas plus que cela. Enfin, si l’ensemble parait à première vue un rien anachronique pour son époque – le milieu des années 70 – on y trouve tout de même une violence plus appuyée que dans les opus hammeriens de la décennie précédente, une ambiance plus poisseuse (le fait que l’histoire se déroule sur un laps de temps assez court joue peut-être sur celle-ci), une approche nettement moins portée sur la suggestion.
Plein de bonnes surprises au niveau de la distribution, avec au sommet de celle-ci une surprenante association Peter Cushing – John Hurt (apparemment là pour régler la note de gaz … mais ça ne fait rien, Hurt il est toujours bon, même dans les rôles alimentaires) ainsi qu’une ex-égérie de la Hammer, Véronica Carlson, le futur reporter de L’Enfer des zombies de Fulci – Ian McCulloch, encore pas trop dégarni sur le dessus – et, dans le rôle de la goule le costaud Don Henderson, qui retrouvera Peter Cushing 2 ans plus tard sur le Star Wars de Lucas.
Pas un classique du genre donc, mais un très bon petit film d’épouvante british, pour connaisseurs. Titre US : Night of the Ghoul.