
Lizzani nous livre ici une oeuvre difficile, une des pièces maitresse de l'euro-trash d'alors mettant en scéne les premiers pas d'adolescentes dans le monde de la sexualité et de la prostitution.
Storie.. c'est l'histoire de 5 adolescentes ayant chacune un parcours différent mais qui finiront toutes de la même façon.
Chaque histoire est liée par cette mère qui oblige sa fille de 13 ans à se vendre sur les bords des routes suivant toujours le même principe: la mère et la fille montent à bord d'un camion, la mère vante le savoir-faire de sa fille qui montre alors joyeusement son sexe, la mère descend le temps que la fillette enjouée et roublarde n'offre de belles sucettes à l'anis au chauffeur.

Séquence d'ouverture qui donne le ton du film situé à Milan.
On suit donc les aventures de Rosina, 16 ans, qui tombe dans les griffes d'un proxenète qui de plus en plus violent la force à se prostituer jusqu'au jour où il la défigure pour la punir d'avoir résisté aux fantasmes d'un client scatophile.
Gisella a 15 ans et se retrouve un jour à une fête où sont recrutées des filles. Photographiée à son insu entrain d'assister à une guillerette séance de triolisme elle sera objet de chantage.
Daniela a la réputation d'être une jeune fille facile mais elle est en réalité frigide. Elle découvre un jour que son père entretient des prostituées mineures et décide de se venger afin d'attirer son attention.
Albertina est enceinte à 15 ans de son propre père, pédophile incestueux. Repudiée par sa famille, obligée de se vendre enceinte, elle accouche lors d'une passe échangiste et finira folle à liée dans un asile, crevant les yeux de poupées.
Antonietta 16 ans adore faire l'amour dans les lieux publiques. Mise au couvent elle rencontre Laura, une lesbienne qui hait les hommes avec qui elle découvrira les plaisirs saphiques mais embrassera ainsi la mort.
Que du régal Eric dit!!

Sorte de mélodrame s'étendant sur deux heures, Storie.. est un pur produit d'euro-trash transalpin ciblant nombre de sujets tabou: la sexualité et la prostitution adolescente, le viol, l'inceste, la pédophilie et autre fétichisme.

Toute ces jeunes filles doivent faire face aux hommes toujours representés ici comme des êtres indignes et haïssables: maquereaux violents, amants sexistes, père incesteux ou pédophile, manipulateurs... L'homme est un loup, l'adolescent une proie si facile et surtout source de tant de plaisirs.
A cet égard, Storie.. ne répugne pas sur les images dérangeantes afin de choquer son public:
outre les scenes de nudité frontale adolescente, on citera la fillette en pleine fellation dont une étonnante lors d'une partie à 3 se terminant en gode-ceinture

-ce vieillard lubrique et bigleux forçant Rosina à manger du pain trempé dans l'eau excrementielle d'une cuvette de WC, façon d'atteindre l'orgasme.



-le final assez surprenant et frénétique où notre fillette de 13 ans et sa mère massacrent un jeune proxénète en l'ecrasant à coups de pierre et de baton dans un terrain vague avant de tenter de le couper pour mieux l'ensevelir avant de repartir tapiner le plus joyeusement possible le long des routes en toute quiètude.


Cette scéne finale assez ironique où la perversion triomphe tranche assez avec le reste du film plutôt sage en effets violents et on regrette alors de ne pas avoir trouvé une telle hystérie plus souvent tout au long du métrage.
L'amateur de ce genre de produit sera donc ravi comme Eric

Dommage car le film en aurait gagné en force et surtout en interet d'autant plus que la mise en scéne de Lizzani est plutôt molassonne et un peu trop bavarde.
Si on excepte certaines séquences de sexe explicite entre adolescentes et adultes dont quelques plans hardcore

On retrouvera ainsi un beau troupeau de garces comme la Curti, la Graputo, la Grassini, la Moranzini ou la Mambretti, toutes revues par la suite dans quelques produits d'euro-trash, SS movies et autres sexy comedie, les jambes bien ecartées tel le compas sur le cahier de l'ecolier!

Accompagné d'une BO signée E. Morricone, Storie.. reste un exemple type d'un certain cinéma d'exploitation alors trés en vogue en Italie qui amusera plus qu'il ne choquera, ceci n'étant certainement pas le but premier de Lizzani qui rate à cette occasion la chance d'avoir pu mettre en oeuvre un film choc et intelligent dont on appreciera la conclusion totalement amorale et immorale.
Et on adore l'immoralité et le triomphe de la perversion, source intarissable de plaisirs comme le clamait Pasolini le grand!.

Du vrai cinéma comme Eric l'adore!



Le corbeau amoral qui adore picorer de beaux adolescents!
