The Boys in the Band - William Friedkin (1970)

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Superwonderscope
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The Boys in the Band - William Friedkin (1970)

Message par Superwonderscope »

Une fete d'anniversaire regroupant un groupe de plusieurs gays (et un hetero invité par erreur) vire au règlement de compte. Le groupe bénéficie de la représentation de tous les clichés existant, de la folle antiquaire au caniche, en passant par le gay dans le placard, celui qui se déteste, le juif riche et moche, le black (ce qui était une nouveauté audacieuse), le couple en voie d'auto-destruction (qui ne peut vivre sans liberté et en dehors du menage a trois), etc...

Le travail de Friedkin ne se voit pas vraiment. Tout d'abord, le film s'ingénie à respecter surtout la théatralité d'origine (l'auteur de la pièce à succès étant par ailleurs le scénariste et le producteur du film). Ce qui donne assez peu de distance au sujet. Lui et Friedkin devienrent assez proches, au point d'enqueter sur les moeurs de drague gay sur Fire Island (dixit le scénariste).

Le tout étant un catfight allant crescendo, le jeu des acteurs est ainsi assez outrancier et le dernier quart d'heure vaut son pesant de hurlements, crises de larmes et autres prises de valium.

Le film fit sensation à sa sortie, car il s'agissait du premier film traitant d'un sujet où les gays étaient vus non pas comme des seconds roles s'agitant dans tout les sens, mais occupant le devant de la scène et donc parlant de la scène gay.

N'étant pas un succès commercial, il connut néanmoins des critiques qui approuvèrent le sujet et le traitement.

Pour ma part, mêm après sa troisième vision en 13 ans, je reste partagé entre l'appel d'air que fut le film à son époque (pour une fois que les gays n'étaient ni des victimes suicidaires, des folles hurlantes -tout du moins pas tous :? - ou des psychopathes en puissances) et le sentiment d'un exercice en auto-destruction et en perte d'amour propre généralisé. Pour une fois ou un grupe de gays se voit représenté à l'écran, il s'agit forcément d'une représentation pour le moins biaisée car axée sur le dépressif et le détestable comme art d'etre.

Le final où Kenneth Nelson est secoué de crises de larmes est pathétique, une réminiscence de Shirley McLaine dans le final de La Rumeur où elle s'accuse de salissure et de tous les maux du monde en révélant son amour pour Audrey Hepburn.

Seul le personnage de Frederick Combs (qui fit son coming out après, d'ailleurs, et qui hélas mourut du Sida, comme la majeure partie du casting d'ailleurs, en 1992) demeure le moins ridicule, le moins drama queen du lot. Car c'est bien d'un combat de drama queens auquel on assiste pendant 115 minutes, au sein d'un appartement. Maintenant, ui, les gays sont capables de scènes de ménage come pour Qui a peur de Virginia Woolfe. Bon, et alors?

Ce qui m'émerveille (et m'énerve au point de vouloir me jeter dans le cadre de la TV et coller un cassage de gueule collectif aux interprètes), c'est cette capacité à vouloir donner en pature une introspection d'une certaine idée de la gay-titude au public, mais immanquablement en donnant à voir ce qu'il ya de pire et de plus cliché, même en indiquant vouloir l'éviter.

Si on ne peut nier une certaine fraicheur du propos pour l'époque, cette emphase sur l'amertume, la haine progressive que chaque protagoniste révèle les uns envers les autres, ne cadre décidémment pas totalement avec ce qu'offraient les années 70. Plus de compréhension les uns envers les autres et une ouverture sur le monde.

D'un point de vue strictement dramatique, le film se tient plutot bien, générant une tension graduelle qui est palpable. Les dialogues, acérés comme des dents de requins, débitent un lot impressionnant de vacheries et répliques acides. ce sot eux qui rythment le plus l'action, allant de pair avec les acteurs étant au top de leur forme pour leur personnage propre.

Ceci dit, pour un film étant plus proche d'une photographie à l'instant i de l'homosexualité aux USA et sans condescendance, narcissisme ou autre idées reçues, autant voir A Very natural Thing, de Christopher Larkin. parler de sexualité, de placard et d'un groupe d'amis pouvant donner autre chose que ce Boys in the Band.
Une pierre d'angle dans le cinéma parlant d'homosexualité mais au bout du compte, un film assez médiocre.

Vu sur la VHS Pal CBS Fox sortie en 1993.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Haribo
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Message par Haribo »

A part dans certains pornos de l'époque et des années 80, il est quand même rare de voir plus de 50% de la distribution d'un film décimé par le SIDA. :shock:
J'ai toujours souhaité le voir... c'est un film rare en France. J'imagine qu'il va bien finir par sortir sur DVD quelque part dans le monde...
Jeremie
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Message par Jeremie »

Assez thêatral et completement dépressif :shock:
Tout le monde chiale, pleure et s'engueule, c'est pas jojo :?
Les acteurs sont très bons...mais au final, peu d'interêt.
Manolito
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Re: The Boys in the Band - William Friedkin (1970)

Message par Manolito »

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Vu sur dvdclassik, sortie en DVD zone 1 le 11 novembre 2008... A priori, aucun rapport avec les 90 ans de l'armistice pourtant... :D
celia0
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Re: The Boys in the Band - William Friedkin (1970)

Message par celia0 »

Si j'ai bien compris, ce film prouve que Friedkin n'est pas homophobe.
Avis aux nouveaux forumers, il est parfaitement normal voir de santé publique d'envoyer chier manolito au moins une fois.
Jérôme
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Re: The Boys in the Band - William Friedkin (1970)

Message par Jérôme »

existe-t-il une VF sur ce film ? en Vhs peut-être ?
Sa place est dans un Blu-Ray !
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