A force de chercher l’incongrue, l’on finit toujours par le trouver...Tel pourrait etre la morale s’appliquant a Star Maidens.
Star Maidens est un improbable melange ne d’une encore plus improbable cooperation l’Angleterre et l’Allemagne et dans le domaine de la science-fiction qui plus est.
Ce qui est encore plus improbable (de nos jours), est d’avoir une serie tv de s-f. s’attaquant a, essentiellement ; la revolution sexuelle et les questions soulevees par mai ’68.
Ajoutez a cela, que l’entreprise prend forme quelques annees apres les evenements dans la deuxieme moitie des ‘70s, et ce, tout en approchant le sujet par un atmosphere et un design essentiellement psychedelique (donc des ‘60s).
Cependant, la serie, meme si TRES largement depassee par les evenements au regard de notre epoque, pour ne pas dire deja en decallage de 10 ans des evenements a l’epoque de sa diffusion originale, ne possede pas moins d’un certain cachet de qualite. En effet, tant les decors, que les effets speciaux ne laissent que peu a desirer pour l’epoque.
Une raison pour la quasi-diparition de cette serie pendant presque 30 annees depuis sa diffusion initiale, pourrait s’expliquer par la concurrence et les avancees en matiere de s-f. deja enregistree a l’epoque. Apres tout, difficile de tenir la comparaison, meme en n’etant qu’une serie TV, face a la sortie en salle d’un rouleau-compresseur tel La Guerre des Etoiles quelquese annees plus tard de Galactica a la tele.
Pour l’amateur de « vieilleries », SM propose donc une bonne utilisation de maquettes (notamment dans son generique), d’images de vaisseaux dans l’espace, de decors et vetements futuro-kitsch mais strictement dans le bon sens du terme et de l’epoque.
L’on notera juste quelque vetements plus orientes « Barbarella » (dans le design, mais pas dans le deshabillage—l’on est a la tv, ne l’oublions pas), mais ceux-ci ne nuisent pas a l’ensemble.
Assumant ses idees de revolution sexuelle « plus poussee », l’on notera que les vetements les plus debraille seront reserves aux acteurs masculins (les spectatrices de l’epoque ont du apprecier

Au niveau des histoires, le concept de continuite, meme si pas completement assimile est celui qui forme la base des recits. Il faut noter que certains revirements manquent de convictions ou d’explications, mais dans l’ensemble la narration passant de l’evasion de Medusa, la demande d’asyle politique, l’assimilation de la nouvelle culture (par evades et poursuivants sur terre) pour arriver a un terrain d’entente ou son rejet car trop eloigne de ses propres referentiels et nourrissant le desir d’evasion (pour les otages sur Medusa) restent essentiellement logique.
A noter que (tendance oblige pour l’epoque), quelques episodes « fillers » sont rajoutes, mais a nouveau ne mettent pas en danger le recit principal, bien au contraire pourrait l’enrichir si des explications additionnelles etaient fournies, ou encore mieux, si une deuxieme saison avait ete realisee. Mais, celle-ci n’ayant jamais ete produite, les questions soulevee resteront donc ouvertes a jamais, dont malheureusement la nature des mysterieux « adversaires » des Medusiennes.
Nous nous trouvons donc en presence d’une serie desesperement depassee par les evenements et l’actualite, une serie, qui hormis des pattes d’eph’ et des modeles Ford n’a pas grand’ chose a offrir au chaland nostalgique. Une serie qui face a un sujet de societe encore d’actualite a l’epoque, se montrait candide, et face a des peripeties naives (les colloques pro-feministes des Medusiennes) se montrait parfois sans concessions (la naissance d’un mouvement terroriste pro-feministe!).
En ce qui concerne les acteurs, il pourrait etre difficile de juger les performances, car le casting semblant etre un melange d’acteurs anglais europeens (au sens large), il se pourrait tres bien qu’a l’instar des productions italiennes de la grande epoque, tout le monde s’exprime dans son propre sabir et la post-synchronisation fasse le reste.
Au niveau des personnages principaux, l’on trouvera (Garreh Thomas) qui se rendra celebre en Angleterre grace a la serie Blake’s 7 (un classique britannique de s-f televisuelle) et l’inoxydable Pierre Brice, francais inconnu ou presque en son propre pays, mais vedette fesant partie de la pop-culture allemande grace au personnage de l’indien Mescalero « Winnetou » interprete a de nombreuses reprises dans des productions germano-yougouslave (!) (eh oui, si le western « Sauerkraut » existait, il faudra rajouter le « Borscht » a la cuisine du vieil ouest pour que le livre de cuisine soit plus complet).
Si le casting se livre a de bonnes prestations, il ne faut cependant pas oublier le cote casse-gueule de l’entreprise, qui resulteront de temps en temps en des prestations en « pilote automatique », mais ceci ne gene en fait pas le rythme de la serie qui a la justesse de se diviser en une partie sur Medusa et une sur la terre, ainsi que plutot que de diviser les partis en presence, de construire des ponts pour les relier. Effectivement, un concept comme il s’en fait de moins en moins de nos jours.
A voir, pour se rappeller que les acquis d’aujourd’hui ont necessite une « revolution » de par le passe...
Star Maidens : 3 / 5