
Vu hier sur TF1, et ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un tel ramassis de clichés. LA RECRUE se propose de nous montrer le recrutement, donc, d'un jeune hacker par la CIA. Dès lors, tout y passe : Colin Farrell, qui joue le hacker, est un branleur incapable de se lever à l'heure MAIS qui, sur le stand de Dell, dans un salon de l'informatique, en met plein la vue à tout le monde en piratant tous les écrans présents. Et là, bien sûr, se cache dans un coin un type en imperméable noir, qui n'a rien perdu de la scène.
On retrouve le type en question, Al Pacino, venu cachetonner, dans le bar où bosse le hacker pour payer son loyer. Et là, sa technique d'approche est d'une telle finesse, d'une telle originalité, qu'on se demande où le scénariste est allé la trouver. Ca Donne à peu près ça : tout d'abord, Pacino fait un petit tour de magie, histoire de faire comprendre à Farrell que les apparences sont trompeuses, le tout assorti d'un discours d'une folle originalité sur le "on est partout et nulle part, on fait ce qu'on veut". Ensuite, Farrell est donc recruté, et là attention : le film se propose de vous montrer tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la CIA, en s'appuyant sur un background extrêmement documenté. Dans la CIA, on apprend donc à suivre des gens, à poser des micros, et à resister à la torture. Ca vous en bouche un coin, admettez.
Bon, ensuite, CIA oblige, le films s'engouffre dans une intrigue parano où on ne sait pas très bien qui est la taupe, car il y a bien sûr une taupe. Il faut reconnaître qu'il y a 1 ou 2 retournements de situation qu'on ne voit pas venir, mais alors, que de clichés... Il y a un ordinateur, un fichier à récupérer, une femme à séduire, un mentor, un détecteur de mensonges, une traque dans un hangar sombre, etc.
Dans le genre, on est loin du cachet réaliste des PATRIOTES ou même de SPY GAME. Il en restera un petit thriller bien gentil construit pour une star en tête d'affiche, au détriment de son intrigue et de son cadre qui, pourtant, est propice à l'investigation.