Sinatra et son fils Paul, 2 américains en exil au Brésil à la tête d’une boite de nuit / maison de passe, aspirent à rentrer au pays. Leur ticket de retour dépend de la réussite d’un deal de drogue que Wemba, plongeur au service de Sinatra, accepte de conduire. Mais, évidemment, rien ne va se dérouler comme prévu.

Cette co-production américano-germano-brézilienne de chez Millennium Films, tournée à Sao Paulo, est la seconde réalisation d’Eric Eason. Celle-ci reprend le concept à la mode du film choral à l’action limitée dans le temps et l’espace, et s’offre un intéressant cast latino-US associant Scott Glenn et Brendan Fraser (père et fils dans le film) aux craquantes Alice Braga (I am legend) et Catalina Sandina Moreno (Maria full of grace).
Ce qui accroche tout de suite le spectateur ici et qui constitue d’ailleurs l’atout principal du film, c’est son cadre géographique, d’une indéniable puissance évocatrice. Sao Paulo la nuit, quelle que soit l’histoire que l’on a à raconter j’ai l’impression que ça aura toujours beaucoup de gueule. Et comme Eric Eason ne se prive pas d’utiliser ce fascinant décor, nous baladant dans les coins les plus glauques de la ville, l’ensemble marque incontestablement des points au niveau de l’atmosphère. L’intrigue, qui démarre plutôt bien, a cependant du mal à se hisser au niveau de cette belle ambiance urbaine de série noire contemporaine. Difficile en effet de se passionner totalement pour cette histoire de deal de drogue qui tourne mal, aux relents de tragédie shakespearienne, manquant de densité, se laissant aller à la facilité dans son dénouement, grandiloquent et plus ou mois prévisible
Spoiler : :
Quant à l’interprétation, si Scott Glenn est impeccable comme à son habitude, Brendan Fraser a tendance à en faire beaucoup dans le registre du jeune fauve trop shooté pour réfléchir. Décevant lorsqu’on sait qu’il peut assurer dans le registre dramatique (Gods and monsters, The Quiet american).
En résumé un bon cru de chez Millennium Films, dans lequel le fond, un peu léger, s’efface derrière l’ambiance, l’exploitation inspirée d’extérieurs extraordinairement cinégéniques. Le film, qui semble n’avoir connu qu’une distribution confidentielle, est seulement disponible en DVD Zone 1 à ce jour. A noter que le cinéaste remercie entre autre au générique de fin Jean Pierre Mocky (orthographié Mockey ... j'ai supposé que c'était lui), Bernardo Bertolucci, Shohei Imamura, Charles Denner, Gaspar Noë et Alain Jessua.