L’an 3000 et des brouettes : suite à une guerre nucléaire la planète Terre s’est transformée en vaste étendue désertique au milieu desquelles se déchirent plusieurs groupes de rescapés ; Les énarques, regroupés dans des citées forteresses et possédant encore quelques engins à moteur souvenirs d’une époque révolue, les Guides, guerriers nomades se déplaçant uniquement à cheval et un troisième groupe vivant caché dans des grottes : les mutants cannibales.

Je m’attendais à un banal plagiat de Death Race 2000 - certaines sources le présentant d’ailleurs comme une suite au film de Paul Bartel - bricolé à partir de stock-shots / bouts de rushes empruntées aux précédentes productions Corman de la même veine, mais en fait c’est un peu plus compliqué que ça. S’il s’agit bien d’un film fauché pratiquant le recyclage d’idées, de décors et costumes, cette seconde co-réalisation d’Allan Arkush est en fait moins un film de course automobile (d’ailleurs il n’y a que des 2 roues dans le film) qu’une sorte de péplum futuriste au sein duquel le Deathsport du titre ne joue finalement qu’un rôle accessoire (en fait cela se résume à une seule séquence occupant moins de 10 minutes en milieu de récit). On pense donc aussi bien aux 2 films de Bartel avec Carradine qu’au films de gladiateurs(trices) cormaniens du début de la décennie 70, avec une touche Star Wars / Galactica rattachant l’ensemble à la vague space opera du moment.
Bien que trop fauché pour véritablement convaincre, avec sa cité futuriste qui se résume à 3 couloirs étriqués décorés via quelques boites d’œufs par 24 collés aux murs et une salle de torture mal éclairée ressemblant plus à un salon privé de boite à strip, l’ensemble possède néanmoins ce sympathique petit parfum de bande bricolée dans la bonne humeur, l’esprit de camaraderie et le système D propre à la plupart des productions fourre-tout du père Corman de cette époque. Et puis reconnaissons qu’après une première demi-heure un peu statique, posant les maigres enjeux de l’histoire, le film devient plutôt amusant. Ca ne lambine pas et la dernière demi-heure - dans les grandes lignes une longue course-poursuite à moto-cross (customisés façon Cirio Santiago) - nous réserve tout de même quelques cascades divertissantes, de bien belles explosions de bidons d’essence au ralenti et - clou de l'affaire - un duel au sabre entre Carradine et Richard Lynch.
Et pour ceux qui n’aurait toujours pas envie de découvrir ce petit bis vintage 70’s, je balance ma carte maitresse, gardée au chaud pour la fin : Claudia Jennings, la partenaire de Carradine dans le film, ex-playmate de l’année 1970. Une comédienne au jeu pas particulièrement renversant mais à la plastique plutôt engageante, que les auteurs du film ont la bonne idée (certainement soufflée par Corman) de nous dévoiler gentiment dans son intégralité (à la 24eme minute du film).
Titre français : Les Gladiateurs de l’an 3000. Il existe apparemment 2 versions : l’une cinéma de 82 minutes (celle que j’ai vu) et une autre destinée à la télé américaine, de 76 minutes seulement.