La faille - 1975 - Peter Fleischmann

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Manolito
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La faille - 1975 - Peter Fleischmann

Message par Manolito »

Employé d'une agence de tourisme, Georgis est arrêté par les services secrets de son pays suite à une conversation anodine dans un bar. La police est convaincue qu'il fait partie d'un complot séditieux et l'envoie dans une Prison centrale redoutée pour y être torturé et questionné...

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Révélé internationalement par "Scènes de chasse en bavière", Fleischmann est dans un premier temps associé au renouveau du cinéma allemand des années 70, avec les Fassbinder, Herzog et autres Wenders. Plus tard, il fera quelques embardées vers la SF avec "La maladie de Hambourg" et "Un dieu rebelle".

Avec "La faille" il se lance dans une production nettement européenne. Produit par des français, des allemands et des italiens, tourné en Grèce, joué par le trio Ugo Tognazzi/Michel Piccoli/Mario Adorf, bénéficiant des talents de Jean-Claude Carrière au scénario, Tovoli à la photo et Morricone à la musique...

Si le film est censé se passer dans un pays non nommé, l'action se déroule clairement à Athènes et ses environs, des drapeaux grecs sont parfois bien en vue, on visite même un monument célèbre. "La faille" a en effet été tourné en 1974, année de la chute du régime des Colonels dénoncé par le "Z" de Costa-Gavras. Et il faut bien le dire, cette "Faille" a des relents assez présents de Costa-Gavras, notamment de sa trilogie totalitaire, et surtout "L'aveu".

Toutefois, "La faille" s'écarte un peu des canons classiques du film politique en adoptant le ton d'un thriller manipulateur un peu décalé. Nous suivons "une manipulation dans la manipulation dans la manipulation", où nous ne savons jamais trop bien ce qui est mis en scène, par qui, ce qui est sincère, ce qui est calculé... Il en ressort toutefois un film assez froid, un peu trop abstrait, parfois pantouflard (longues ballades dans la campagne d'Athènes). La distribution est heureusement intéressante. Tognazzi est l'innocent arrêté par erreur (?), Piccoli un flic introverti et méticuleux, fonctionnant en tandem avec Adorf, lui-même agent grande gueule et haut en couleurs. Les Anciens sont évoqués, notamment au travers de l'évocation de la légende de Thésée et du minotaure, du labyrinthe de Crète. Mais faute d'entrain, "La faille" ne convainc pas vraiment. La mise en scène de Fleischmann n'est pas très à l'aise dans le suspens, encore moins dans l'action (la baston ridiculement molle entre Piccoli et Adorf !), pendant que Morricone s'auto-plagie sans conviction. Bref, une curiosité européenne intéressante pour les curieux, mais aussi semi-ratée et anecdotique.

Vu sur Action qui le passe en ce moment en 1.66 avec petites bandes latérales, donc zoomable en 1.77, VF (langue de production, même si Piccoli a bien l'air d'être le seul à parler dans cette langue !). Copie moyenne, aux couleurs très délavées. Mais le film est plutôt rare (pas de dvd et de vhs en France à ma connaissance).
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