Vu sur le coffret zone 2 uk, de très très bonne facture.
Une oeuvre un peu plus profonde qu'il n'y parait, bien nihiliste. Tout le monde est détestable, y compris le héros. Seule l'amitié entre Chiba et son sidekick vient un peu contraster tout ça...
Le film est aussi visuellement bien chiadé. C'est filmé dans un joli scope, avec des plans assez intéressants (pas mal de plans "penchés", mais qui cadrent finalement bien l'action). Et puis il y a certaines idées vraiment précurseurs, notamment le coup filmé en "radiographie", préfigurant les films de Andrej Bartowiak avec DMX.
Et le dernier combat, sous la pluie sur le bateau, est vraiment superbe.
Sinon, Sonny Chiba est poilant dans son surjeu et ses petites mimiques.
J'adoooore !
Je suis fan des flashbask récurrent du père qui dit à Chiba "Tu dois t'accrocher mon fils" et hop ! Chiba se relève comme si de rien n'était !
L'ouverture de ces threads est une grande idée qui mérite bien :
C'est dans celui-là qu'il fouille dans les trous de nez de son pote qui vient de mourrir ?
Dessin et sketching liés au cinéma, au voyage, etc. :
MadXav a écrit :J'adoooore !
Je suis fan des flashbask récurrent du père qui dit à Chiba "Tu dois t'accrocher mon fils" et hop ! Chiba se relève comme si de rien n'était !
L'ouverture de ces threads est une grande idée qui mérite bien :
C'est dans celui-là qu'il fouille dans les trous de nez de son pote qui vient de mourrir ?
Oui pour vérifier qu'il est bien mort et qui réspire plus à moins qui cherche la ptite crote Sonny Chiba est un vraie tueur !!! incontournable !!
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. Snake Plisken Escape from NY
MadXav a écrit :J'adoooore !
Je suis fan des flashbask récurrent du père qui dit à Chiba "Tu dois t'accrocher mon fils" et hop ! Chiba se relève comme si de rien n'était !
L'ouverture de ces threads est une grande idée qui mérite bien :
C'est dans celui-là qu'il fouille dans les trous de nez de son pote qui vient de mourrir ?
Enorme le gif !
Pour le flashback du père, il n'y est qu'une fois, dans ce premier film. Mais il est répété dans le second, tel quel.
Et c'est bien dans celui-ci qu'il fouille les trous de nez de son pote. Mais on voit plus tôt dans le film que c'est un jeu entre eux, ou un truc dans le genre. M'enfin, c'est quand même bien ridicule... De toute façon, vu le sur-sur-surjeu de Chiba, il ne doit pas en avoir peur, du ridicule...
tomfincher a écrit :Et puis il y a certaines idées vraiment précurseurs, notamment le coup filmé en "radiographie", préfigurant les films de Andrej Bartowiak avec DMX.
Andrzej Bartkowiak et le premier film ou il utilise ces fameux plans c'est "Roméo doit mourir"
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. Snake Plisken Escape from NY
Apres avoir aide un condamne a mort a s’evader, Takuma Tsurugi, homme a tout faire du milieu se retrouve mele a une operation mafieuse impliquant l’heritiere de la troisieme fortune petroliere mondiale, ainsi que la mafia de Hong-Kong.
Suite aux J.O. de 1964, le Japon a vu les ventes de postes de television se multiplier, et ce, au detriment de la frequentation des salles de cinema.
L’industrie en a tellement souffert, qu’acculee au mur, elle a literalement tout essaye pour assurer sa survie.
Ainsi, ont fleuri pendant de la fin des annees 60s a travers les annees 70s et jusqu’a la fin de ces dernieres des genres cinematographiques, qui tout en empruntant aux formules etrangeres ont « pousse le bouchon » jusqu’a un niveau d’exagerration purement japonais.
Les poliziotteschi italiens, le grindhouse americain, les gangster-flicks british, tout fut ainsi bon a prendre pendant cette decennie. Sous l’egide de la Nikkatsu, Toei et autre Daiei, studios pourtant « respectables » ont fleuri l’ultra-violence, la torture sexuelle et les vices et meurtres en tout genres.
Essentiellement, divisible en deux parties, l’une 100% sexiste avec vedettes masculines (dont Streetfighter est une emanation), et l’autre tout aussi sexiste mais avec vedettes femines qui est frequement appelle le “pinky-violence”.
Dans un Japon n’ayant pas connu une liberation sexuelle allant plus loin que le retrecissement des jupes, ces deux genres a 100% orientes vers un public masculin n’a finalement pas eu de quoi choquer outre-mesure.
A noter qu’en retour, ces films allaient inspirer a la television nipponne ses heures de grande ecoute les plus violentes, et les plus heureuses d’un point de vue audimat.
Le plus etonnant, est que ces films sont pratiquement (volontairement) oublies de nos jours au Japon. A part quelques timides re-sorties videos ou dvds, ces metrages brillent par leur totale absence du panorama tv. Meme sur le satellite, pourtant non-soumis a la censure, et jusque sur la propre chaine satellite de la Toei, ils n’apparaissent pour ainsi dire pas. Seul, justement, Streetfighter est par-ci par-la apparu en quatrieme partie de soiree (nuit?), presque "a la sauvette", en somme.
Dans la categorie macho-masculin de ce cinema decomplexe, Shin’Ichi (Sonny) Chiba reste incontournable.
Anti-hero total, dote d’une force et d’une technique a toute epreuve, sa moralite est franchement douteuse, car utilisant ses talents pour l’assassinat et le crime. A ce jeu-la, il s’apparente plus a une version “ludique” de Golgo 13 l’ultime tueur a gages ne dans les pages d'un manga et que Chiba a d’ailleurs interprete a l’epoque pour le cinema.
Jetant aux ortilles tous les preceptes des bushido et des « honorables » samurais, le personnage de Chiba restera pour le male nippon de l’epoque le dernier rempart de virilite face a un monde (surtout occidental) qui a decide se “le faire” et de lui « accrocher les rubignolles en guise de trophee au mur ».
L’inspiration pour le personnage et le « jeu d’acteur » de Chiba est indubitablement Bruce Lee, mais la ou Lee presentait une « rage » dans son personnage et ses combat, les mimiques (faciales) de Chiba sont un grand moment d’humour (volontaire ?). Entre contorsions et constipation, l’on pourrait dissocier le tout et donner l’oscar du meilleur second role a soit son sourcil ( il ne semble en posseder qu’un !), soit sa bouche ou encore ses joues (par sur de laquelle joue mieux que l’autre).
Blague a part, les vieux films japonais ont tendances a jouer les extremes jusqu’a un point de volontaire non-retour pour quelque part dedramatiser l’ensemble, un peu comme la violence hyperbolique du cinema d’exploitation italien, ou plus pres de nous, la violence de certains animes japonais.
Les personnages gravitant autour de Chiba sont tous laids, idiots, violents a un degre qu’ils en deviennent des caricatures de personnages d’un cinema plus « classique ». Dans le cinema trash nippon de Chiba, Bogart, Wayne, Marvin, Eastwood ou Bronson n’aurait pas l’ombre d’un chance car beaucoup trop « cleans » meme dans leurs extremes.
L’histoire, entre louveoiements absconds (tres cine de serie B japonais) et tournures franchement ridicules, n’a dans le fond que l’attrait d’un (tres maigre) McGuffin. Le but est d’opposer des adversaires (plus ou moins valables) a Chiba, pour que celui-ci les dessoude de la facon la plus violente (donc jouissive) possible.
Dans les aventures de Chiba, le sang gigle comme des ejaculations, les bons (enfin, les moins pourris) meurent atrocement et la violence resout tout.
Streetfighter est l’avatar d’un cinema qui n’existe plus de nos jours. De nos jours, ou meme les gosses sont abreuves de ces torture-flicks qui abondent et de ces films d’actions violents qui pullulent, un tel niveau de sexisme primaire et de violence (barbarie) gratuite ne sont simplement de notre epoque, mais un lointain souvenir de ce que nos parents regardaient pour s’encannailler.
La seule chose qui soit venu un tant soit peu pres au niveau de ce dechainement reste l’animation japonaise des annees 80s. L’on se prend d’ailleurs souvent a penser a Fist of the North Star (Hokuto no Ken) qui fit le plaisir des spectateurs du club Dorothee et le deplaisir de leurs parents(!). FotNS qui soit dit en passant, doit d’ailleurs beaucoup a la stylisation et representation de la violence a SF (le personnage principal devant par contre plus a Bruce Lee en general).
Il n’y a pas a dire; pour les amateurs de grindhouse a la recherche d’exotisme ou d’extreme-exotisme, la decennie en question du cinema japonais presente un grand interet.
A voir, pour la nostalgie d’un politically-incorrect qui n’avait pas froid aux yeux et n’hesitait pas a en planter pleins les mirettes (voire a « enucleer » ?) au chaland.
La sortie récente du coffret BR par Le Chat qui fume est l'occasion rêvée de se replonger dans les tribulations grimaçantes de Tsurugi. Et quel kif, du petit lait pur bis, avec son anti-héros assumé (le film montre d'emblée à quel point c'est un vrai fils de tainp), incarné par un Sonny Chiba dont la pantomime faciale effrénée lui donne un air possédé d'adaptation live de Kimengumi. En face, Masafumi Suzuki est impérial d'intériorité transperçante.
La dimension internationale des manœuvres mafieuses et les sicaires improbables des triades hongkongaises ont sans nul doute servi d'inspiration à une œuvre comme Crying Freeman. Et on a beau le savoir, la radiographie traumatique de crâne en mousse et l'arrachage manuel de testiboules font toujours leur effet quand ils surviennent. N'oublions pas les prestations de Etsuko Shihomi, issue de l'écurie Japan Action Club, et de Masashi Ishibashi en Némésis karateka. Incontournable dans son genre.