Mettant en vedette Etsuko Shihomi, qui figurait deja au generique de Streetfighter 1 et 3 ou elle se fesait respectivement violer puis embrocher (pour la bonne cause) ou “moissonnee” a la mitraillette, cet episode lui donne la chance d’etoffer un peu son role et de marquer des points sur ses adversaires. La Toei ayant effectivement decide de mettre le “hola” a la serie des Streetfighter masculins et d’investir quelques yens en plus dans une serie a vedette feminine.
« Etoffer le role » est neanmoins vite dit. Si temps d’exposition et mise en vedette sont assures, le personnage n’est pas plus approfondi qu’une actrice de Kung-Fu dans un film de la Shaw brothers. D’ailleurs, souvent le film a des relents de production Shaw Brothers venant « braconner » sur le territoire (japonais) de la Toei(!). Neanmoins, elle s’en sort mieux que lors de ses prestations au cote de Shin’Ichi (Sonny) Chiba dans les opus precedents.
En fait, Sister Street Fighter sera le deuxieme opus d'une serie-"soeur" la mettant en vedette parallelement a la serie des Streetfighter de Chiba. La serie connaissant au total trois volets, plus deux volets hors-serie.
L’histoire, quant a elle tiendra encore plus de la resucee d’Operation Dragon (surtout dans le « boss » final), avec cette fois un riche ponte de la drogue qui s’est entoure de gardes du corps specialistes dans toutes les disciplines d’arts martiaux, memes les plus etranges...
Au niveau, ludique, dirons-nous, les mauvais, aussi salauds qu’ils ne sont over-the-top; on aura pele-mele, un adepte de la sarbacane en tenue de guerrier africain(!), des sicaires avec des tres hauts masques en roseaux tresses sur la tete (discretion assuree dans les metros bondees de Tokyo), ainsi qu'un ancien pretre catholique(!) adepte du pistolet-harpon, et meme les « 7 amazones thailandaises » en guest stars...A titre d’anecdote, meme Kenji Ohba, futur acteur de X-OR (aussi de la Toei) jouera les voyous de deuxieme classe. Pas de doutes, la Toei a mis les petits plats dans les grands pour ce metrage.
Si l’ultra-violence des episodes precedents ne se limite plus qu’a de la simple action, celle-ci ne manque pas. Aussi improbables que soient les adversaires, Shihomi-san ne de demontra point et les lattera tous d’une facon egale, ses copains aussi d’ailleurs.
Si la violence se calme, les arts martiaux seront plus « classiques » mais aussi plus « credibles » dans leurs representations. Notons, neanmoins le viol d’une mineur (en tenue d’ecoliere et devant son pere) du plus bel effet, affirmant bien les origines « grindhouse » du film.
En fait, si cet opus sera moins populaire chez les fans des Streetfighter originaux, il pourrait etre plus apprecie des detracteurs de ceux-ci.
Jouant d’une facon (nettement) plus nuancee sur le fil entre l’over-the-top comique de par ses “mechants” psychotroniques et le serieux des combats qui manquait aux films de Chiba qui etaient aussi realistes qu’un episode de Fist of the North Star (a noter neamoins le final neanmoins plus ole-ole que le reste du metrage), SSF reste un de ces temoins improbable d’une epoque revolue. Epoque, ou TOUT, VRAIMENT TOUT etait possible sur un grand ecran. Pour le plus grand plaisir du public qui ne “marchait” pas, mais “courait” (se ruer dans les salles).
A voir, car un bon grindhouse, est avant tout une jolie femme bien exploitee (sur ecran ,bien sur.
Onna Hissatsu Ken : 4 / 5
