Pour les parisiens, la Cité des Sciences (19e , au 30 avenue Corentin Cariou) propose cette semaine la projection (tout au long de la semaine, voir les porgrammes pour les différents horaires) du Monster on the Campus/Le Monstre des abimes de Jack Arnold!
Meme s'il ne s'agit pas du meilleur film du maître Arnold, il n'en reste pas moins rare à voir et qui pus est, sur grand écran!
Avec Arthur Franz, Joanna Moore, Troy Donahue et Nancy Walters
Le film raconte l'histoire d'un professeur de paleontologie qui reçoit un coelacanthe, poisson préhistorique, dans son université. Un accident malencontreux avec ce poisson va le faire dégénérer en monstre.
Youpi!
Poster alternatif :
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
...parait que c'est le plus mauvais film de jack Arnold.
M'enfin, le plus mauvais film de Jack Arnold sur grand ecran, c'est tout de suite autre chose!
milton arbogast a écrit :...parait que c'est le plus mauvais film de jack Arnold.
M'enfin, le plus mauvais film de Jack Arnold sur grand ecran, c'est tout de suite autre chose!
Je l'ai vu en son temps au Centre Pompidou ce cher MONSTER ON THE CAMPUS [Le Monstre des abîmes] (USA 1958) de Jack Arnold. Son titre d'exploitation français est d'ailleurs bien plus beau et impressionnant que son titre original ridicule qui louche du côté de ceux des productions d'Herman Cohen à destination des "Teenagers".
Il passait assez fréquemment à la C.F. du Palais de Chaillot. En fait, avec le recul, je me demande même si ce n'est pas le Arnold qui passait le plus souvent à la C.F. ?!
Pourtant, ce n'est en effet pas son film majeur. Mais il est assez sympathique dans mon souvenir. L'idée du scénario est en soi magnifique.
A la reception par un scientifique universitaire d’un specimen biologique rare (un Coelacanthe), des evenements etranges se produisent. Le point culminant sera atteint lorsqu’un monstre commencera a faire son apparition sur le campus pendant la nuit.
Petite serie B bien ficellee, par un specialiste du genre, le film oscillera entre plusieurs genres tout en se dotant d’une identite propre des mieux venues.
Ainsi, les transformations involontaires (et generalement nocturnes) tiennent du loup-garou si cher a l’Universal, tandis que le theme de la “regression ancestrale” donnera son pitch de depart au romancier Paddy Chayefsky que Ken Russel adaptera en 1980 au cinema avec “Altered States”.
Ce nouveau metrage d’Arnold se demarquera comme ses realisations precedentes d’une approche didactique des mieux venues.
Encore une fois, l’evolutionisme sera mis en exergue et quelques questions des plus pertinentes quant a la nature humaine et l’inherente (et reprimee) sauvagerie que l’homme dit “moderne” retient en lui seront abordees en filigrane.
Le film utilisera aussi comme detonateur de l’intrigue un Coelcanthe, poisson-fossile vivant et decouvert d’abord en 1938, puis re-decouvert une deuxieme fois en 1952, apres avoir ete cru eteint depuis la fin du cretace (il y a 145 mio d’annees).
S’il utilise egalement avec justesse la Meganeura eteinte depuis le carbonifere (il y a 300 mio d’annees) et couverte par la periode pendant laquelle le Coelacanthe etait suppose avoir vecu (ere devonienne, qui commence il y a 416 mio d’annees), par contre, s’emmele un peu les dates, lorsqu’il aborde la regression du personage principal, car la separation de l’homme du singe re remonterait quant a elle qu’”a” 6.5 mio d’annee. Mais au-dela des chiffres, l’idee aussi science-fictionnelle qu’elle soit, reste plutot bien exploitee, meme s’il ne faut pas trop la prendre pour de l’argent comptant.
Le film quant a lui n’ambitionne pas d’etre plus qu’une peloche de drive-ins, et l’Universal en a donc en consequence bien limite le budget. Ceci se verra surtout dans le maquillage du “monstre” qui gagne a ne pas etre trop montre de plein plan, l’effet n’etant pas garanti, et la comparaison avec un “classic monster” tel le loup-garou de Chaney (et les maquillages de Jack. Pierce) ne tient malheureusement pas le choc.
Il semble que le studio des “classic monsters” prefere ainsi s’eloigner du public adulte et de viser un public plus jeune, ceci se voyant aussi dans le cadre universitaire ou se deroule l’action. “Dis-moi qui tu regardes, je te dirais qui tu es”, en somme.
En vieux routier, Arnold parvient neanmoins a bien gerer son enterprise et occasionner quelques sequences de “terreur”, et ce, meme si les performances des acteurs sont plutot en “pilotage automatique”.
A voir, car meme un “petit” classique peut toujours se targer d’etre un (petit) “classique” si l’on n’est pas trop exigeant.