La nouvelle œuvre de lord Ambrose d'Arcy, «Jeanne d'Arc», est donnée en représentation à l'Opéra de Londres. Au beau milieu d'une scène, le corps d'un machiniste surgit, suspendu au bout d'une corde. Horrifié, le public quitte la salle. La Diva, Maria, également tétanisée par la peur, refuse de reprendre son rôle. Celui-ci est confié à Christine, un jeune talent prometteur, qui, dans sa loge, entend une voix mystérieuse qui la conjure de ne pas accepter. Mais ses aventures ne s'arrêtent pas là. Un jour, un étrange nain l'enlève et l'entraîne dans les entrailles de l'Opéra. Là, elle rencontre un personnage hideux, au visage dissimulé par un masque ...

Cette adaptation du roman de Gaston Leroux n’a apparemment pas trop la côte auprès des amateurs de fantastique. Stéphane Bourgoin, dans son ouvrage sur Terence Fisher, la cite même comme le film fantastique le plus décevant de Fisher réalisé pour la Hammer. Et pourtant, sans crier non plus à la grande réussite comme pour La Nuit du loup-garou ou Les Vierges de Satan, je n’y ai pas vu un si mauvais ouvrage que ça de mon côté.
Bon, le fait de ne pouvoir la comparer qu’avec l’abominable version argentesque (je range à part la seule autre adaptation que j'ai vu, celle de De Palma) joue sans nul doute pas mal en sa faveur. Mais quand même : voilà un film plus que plaisant à regarder. Fisher travaille son ambiance, ses cadres, ses mouvements d’appareil. Il y a de l’idée, du style. Les décors – du 100 % studio – sont de toute beauté. Après c’est vrai que l’interprétation n’a rien d’exceptionnel, avec un Michael Gough limite grimaçant dans le rôle du vilain d’Arcy et un Herbert Lom peut-être un peu trop effacé dans celui du fantôme. Il est certain aussi que les auteurs s’attardent au sein du récit plus que de raison sur l’opéra du fantôme (2 séquences musicales, l’une au début l’autre la fin, relativement longues pour un film de seulement 84 minutes). Mais cette coûteuse production (la plus chère de la Hammer à l’époque) m’a quand même laissé sur une bonne impression, celle d’un produit de qualité, fignolé avec beaucoup de soin.
Vu sur TCM dans sa version de 84 minutes. Il existe apparemment une version de 90 minutes, avec ajout d’une sous-intrigue mettant en scène des enquêteurs travaillant à la résolution des meurtres commis à l’opéra. La copie proposée n’est pas de première jeunesse, plein cadre qui plus est (en dehors de la séquence pré-générique).