Prime Suspect 3 - David Drury (1993)

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Superwonderscope
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Prime Suspect 3 - David Drury (1993)

Message par Superwonderscope »

Entre 1991 et 2006, Helen Mirren a interprété la DCI/commissaire Jane Tennison sur une série de 7 téléfilms (au début des années 90, seules 4 femmes étaient à ce poste en UK). Histoires policières assez serrées et qui ont donné un nouvelle impulsion dans les séries policières anglaises. Progressistes, parfois violentes et en avance sur leur temps. En gros, Wire in The Blood doit autant à Val McDermid (et DCI Jordan) qu'à Prime Suspect.

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Ici, Tennison est muté au Vice Squad de Manchester et prend la tête de l'Opération Contract, qui vise à nettoyer la ville de ses prostitués. Elle tombe cependant sur le cadavre carbonisé de Colin Jenkins, jeune prostirué, et ce dans l'appartement brulé de Vera (Peter Capaldi), artiste transsexuel d'un cabaret. Ce qui apparait comme un banal accident va prendre une tournure plus sombre, et Tennison va se heurter à sa hiérarchie au fur et à mesure qu'elle découvre un cercle pédophile incluant certains membres influents de la ville.


3H25 en deux parties et une tension jamais démentie. Helen Mirren est une très grande actrice, toujours utile de le rappeler. Ici, elle fait merveille dans le role d'une femme quarantenaire en échec dans sa vie privée (qu'on voit en parallèle évoluer le long de la série) et enbataille permanente contre les remarques sexistes de ses collaborateurs et une hiérarchie qui la juge trop fouille-merde. et surtout qui s'accroche à voir un meurtre là oùil plairait à tout le monde fermer un dossier d'un prostitué mort brulé "par accident".
En fait, le "suspect principal" est David Thewlis, rabatteur de teenagers qui semble les repérer à la gare, les tabasser, les droguer et les mettre au profit de quelques pédophiles locaux. On y croise aussi un tout jeune Jonny Lee Miller et danny Dyer pas encore embrumé par l'alcool.

Mais l'intrigue prend une tournure plus ambiguë et peut e re plus ambitieuse quant à la peinture de la vie d'un commissariat et le minutieux travail d'équipe requis. Assez peu de jugement à l'emporte pièce et justement un temps d'avance sur beaucoup de série. Dans cet épisode de 1993, le film tackle l'homophobie rampante des policiers, la corruption policière, l'incurie des services sociaux britanniques, parle du SIDA chez les jeunes prostitués sans pour en faire un mélo avec film de procès à la clé. Sans fard, assez brut, même la dépiction du cadavre carbonisé n'est pas avare en détail. Une caméra qui ne tente pas de dissimuler, mais au contraire de demeurer au plus près des visages, des expressions, des tensions. Et n'hésite pas dépeindre une équipe policière des plus retorses, avec des personnages brutaux et désagréables, même s'ils sont d'excellents policiers.

Côté suspense, le spectateur en aura jusqu'au bout des 3H25 (qui passent comme une lettre à la poste) pour l'identité du (de la) tueur (se) et la résolution de l'intrigue. En tous cas, une série passionnante, directe, avec un personnage central charismatique et une intrigue qui mène le spectateur là où il s'attend le moins. Excellent.


NB : Un coffret réunissant l'ensemble des épisodes est dispo à pas cher sur play.com (avec des st anglais)
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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