The Invisible ray, Lambert Hyllier, 1936

Science-Fiction, Horreur, Epouvante, Merveilleux, Heroic Fantasy et tout le toutim du Fantastique !

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
milton arbogast
Messages : 1564
Enregistré le : ven. août 20, 2004 7:37 pm
Localisation : le coffre d'une bagnole au fond d'un etang pres d'un motel glauque

The Invisible ray, Lambert Hyllier, 1936

Message par milton arbogast »

Image

Un savant fou –...enfin,qui ne l’est pas encore mais ne va pas tarder à le devenir en tout cas, vu qu'il est joué par Boris Karloff!- part à la tête d’une expédition pour retrouver une météorite écrasée sur terre voici des millions d’années et produisant un minerai aux propriétés étonnantes qu’il baptise promptement »radium X ».
Suite a de trop nombreuse exposition aux radiations, celui-ci se voit doté d’un bien encombrant effet secondaire :
1-Il tue net toute personne qu’il touche, ce qui peut être très embêtant dans le métro aux heures de pointe (encore que pas sans avantages pour avoir une place assise)
2-…Il est phosphorescent dans l'obscurité !!! (Pour mettre les clés dans la serrure quand il fait noir, c’est pratique, pour passer inaperçu beaucoup moins)

Le Dr. Félix Benet, dans sa grande bonté (moi je me mefierais quand même vu que c'est Bela Lugosi) lui trouve de quoi remédier temporairement a ce pépin, mais l’averti que ce n’est en aucun cas une cure et qu’il devra suivre se traitement toute sa vie sous risques de rôtir sur pied par les radiations s’il n’observe pas la posologie.

De retour dans son pays (il bosse en Transylvanie si je dis pas de bêtise, où dans les Carpathes, enfin je vous d’mande un peu, si c’est pas des prédisposition ça !) le mal qui le ronge commence a avoir de terribles effets secondaire sur la santé mentale du savant qui vire complètement parano et, ivre de vengeance, décide de décimer un à un les membres de l’expédition qui l’a accompagné dans ses recherches africaines.

Image

Je me suis maté ça hier pour soigner une insomnie, et le résultat fut loin de l’effet escompté puisque ce « petit » film Universal de 1936 réalisé par Lambert Hyllier (« la fille de Dracula ») est passionnant de bout en bout et (pour l'époque) d’une grande originalité.

Passés le très beau prologue dans le château de Boris Karloff (qui parait il réemploie des décors du FLASH-GORDON produit en même temps par le studio) où l’on assiste a l’impressionnante chute du météore en provenance d’Andromède sur notre bonne vieille Terre voici quelques millions d’années (superbe fx de John P.Fulton, qui firent sensation à l'époque) l’intrigue passe sans temps mort d’Afrique à Paris où suite a terrible radiation du radium X, le scénario pose les bases d’un grand classique du cinéma fantastique -une première pour Karloff dans un genre de rôle qui va devenir récurant pour lui- : la vengeance du savant fou à tendance paranoïaque !

Et là aussi le film reste original avec cette chouette trouvaille, où Karloff, complètement sous la terrible emprise du radium X, voit dans les statues du portail d’une église ou se remarie son ex-femme, tout les membres de l’expédition qu’il veut supprimer.
Après chaque meurtre, une statue sera retrouvée détruite !

Le seul reproche que je ferais au film c’est de trop faire avancer l’intrigue par insert de coupure de presse, nous faisant lire l’action plutôt que nous la montrer.

Sortit de ça on à affaire a un vrai « petit » classique.
Mineur, mais vachement bien troussé, avec Karloff qui nous offre une « lumineuse » composition (pouf ! pouf ! s’cusez moi, j’ai pas pu la retenir celle la !) et Lugosi en sobre faire-valoir, de superbes décors et un rythme toujours soutenu.

Une très belle découverte que je recommande chaleureusement a tous les amateurs de vieilles bricoles, de savant fou, de rayon diabolique et de tueur phosphorescent !


Image
bluesoul
Messages : 5081
Enregistré le : sam. sept. 27, 2008 4:09 pm
Localisation : Tokyo dans les annees 70s, baby! Yeah!

Re: The Invisible ray, Lambert Hyllier, 1936

Message par bluesoul »

Le professeur Janos Rukh, savant hongrois invite dans son manoir plusieurs scientifiques pour une demonstration de ses theories selon lesquels l’on peut voir un passe capture dans des rayons cosmiques. Lors de son experience, ils seront les temoins de l’impact d’une meteorite en Afrique et decident de monter une expedition pour la retrouver. Le professeur Janos la decouvrira, mais expose a son rayonnement, lui-meme en viendra a emettre un rayonnement qui tuera instantanement toute personne d’un simple toucher…

Partant d’un postulat tres science-fictionnel pour l’epoque (l’idee de regarder vers les etoiles pour voir le passe), qui depuis a ete partiellement rattrape par la science “moderne”, le recit comporte tant des elements “serialesque”, tel un crochet par l’Afrique—d’ailleurs tres bien exploite et amene, des elements d’epouvante de par le nouveau et fatal pouvoir attribue a Karloff, le tout culminant en un suspense digne d’un bon thriller.

Apres The Black Cat (1934) et The Raven (1935), cette nouvelle “collaboration” entre Lugosi et Karloff se montrera la plus equilibree a ce jour. Le personage de Karloff sera nettement mieux exploite que dans TBC et Lugosi sera plus “sobre” que dans TR. Les tenants et aboutissants de l’histoire seront claires contrairement a p.ex. TBC et son cote si “portnawakesque”, ainsi que l’atmosphere sera moins second degree que TR et ses “faceties” Poesque.

L’evolution des deux antagonistes—a nouveau Lugosi et Karloff, est tres bien exploite par Hillyer, fesant glisser un Karloff paria dedie a la science et un sombre—et potentiellement rival, sous les traits de Lugosi du debut en resp. un monstre assoiffe de vengeance et un docteur humaniste en deuxieme partie de film, le tout, sans a aucun moment generer la sensation d’une mecanique “forcee”.

Au niveau de la realisation, Hillyer, qui tournera Daughter of Dracula la meme annee, prouve son aisance dans le domaine du fantastique, avec ou sans “monstres” devant la camera. Le cote thriller venant couronner le recit dans sa derniere partie, avec son personage condamne et contamine, utilisant sa “malediction” pour parachever sa funebre liste est egalement tres bien exploitee, et la traditionnelle(!) romance parvient a ne pas etre dans chemin du recit, chose que l’amateur appreciera.

L’un dans l’autre, tous les elements (s-f, exotisme, epouvante, thriller) sont mis en oeuvre et servent avec un serieux et une sobriete exemplaire ce recit pourtant tres serialesque, donnant au duo de “monsters” une belle occasion pleinement exploitee.

A voir, car deux “bons” monstres dans un meme metrage est une offre qui ne se peut se refuser.

The Invisible Ray: 4 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
Répondre