Murders in the Rue Morgue (1932) – Robert Florey

[bluesoul]

En 1845 a Paris, un jeune etudiant en medecine, Pierre Dupin, en vient a enqueter sur une serie de morts suspectes touchant de jeunes femmes, et a tout particulierement s’interesser au cas du Dr. Mirakle, un pseudo-scientifique qui fait partie d’une troupe de forains et se produit avec un singe parlant. Le Dr. Mirakle, quant a lui, semble beaucoup s’interesser a la fiancee de l’etudiant…

Debut des annees 30s, Lugosi en contrat aupres de l’Universal est cense jouer le professeur Frankenstein dans le film de meme nom, et dont la realisation est attribuee a Robert Florey. Suite a la soudaine decision de la production de redistribuer son role et d’en echange lui attribuer celui du monstre du scientifique, Lugosi refuse et est ecarte du metrage. Robert Florey sera quant a lui, remplace par James Whale, l’histoire du cinema etait en marche…

En echange pour leur mises a l’ecart, la production leur offre leur propre metrage; MitRM avec Florey aux commandes et Lugosi en vedette. Malheureusement, a l’arrivee, les resultats du film seront moyens et a son expiration, le contrat unissant Lugosi a l’Universal ne sera plus renouvele.

MitRM est l’adaptation d’un recit d’Edgar Allan Poe, recit ou Poe creera pratiquement de toutes pieces le concept de “detective” (ou a l’epoque de “resolveur d’enigme”)—dans le film un “hero” malgre lui, tandis que dans le recit original, un “hero” par hobby(!). A noter, que le mot “detective” n’existait d’ailleurs pas encore a l’epoque ou le recit paru. Dans son histoire, Poe en profitera pour donner a cette literature son premier meurtre en chambre close. Tout un programme en somme.

Meme si n’ayant pas marque le cinema fantastique autant que les autres films de l’Universal, MitRM n’en reste pas moins un film interessant, moins par son recit (pourtant parfaitement interprete), que par ses qualites techniques et artistiques.

Ainsi, Karl W. Freund, deja realisateur de The Mummy (1932) avec Karloff et responsible de la cinematographie de Dracula (1931), apportera cette touche d’expressionisme allemand qui donne son ton visuel si particulier au metrage, car essentiellement un recit citadin (toute l’action se passe a Paris), alors que les codes sont surtout connus pour avoir ete appliques a des chateaux medievaux ou des laboratoires de savants fous. La mise en images de Paris ne depareillerait ainsi pas d’un village dans les Carpates transylvaniennes.

La mise en image de Florey parvient a mettre aussi bien les personnages que l’action en relief. Il parvient aussi a assez bien melanger / alterner les scenes avec un singe “reel” et un comedien deguise pour donner l’illusion, le tout culminant en une course d’abord contre la montre, puis contre la mort, toutes deux tres bien maitrisees.

L’atmosphere, et malgre le cote “grotesque” du recit, est tres sombre, et relativement violente, notamment la sequence dans le “laboratoire” de Mirakle avec sa victime mise en croix, ou sous-jacente de bestialite, tel le cadavre enfourne dans la chemine (egalement dans le recit original de Poe d’ailleurs).

Les acteurs sont tous “bons”, et Lugosi, tout en se permettant de tirer un tantinet la couverture a lui, n’en rajoute pas trop, ce qui beneficie au serieux et a l’equilibre du metrage.

MitRM est de ce fait, un film qui beneficie de l’apport du sujet original, ainsi que d’un tres bon staff “technique”, apports qui renforcent l’idee, que ce film ne merite pas autant l’oubli qui semble le frapper, oubli cependant ineluctable face a ses “monstrueux” aines de l’epoque que sont Dracula (1931), Frankenstein (1931) ou The Mummy (1932).

A voir, car un oubli merite “reparations”.

Murders in the Rue Morgue : 4 / 5

[black-cat666]

excellent film de la prolifique période des années 30 en chef d'oeuvre classique du fantastique. tout est dit dans l'excellente critique qui vient d'être faite.

juste pour dire qu'il est dispo dans le coffret consacré à lugosi sortit chez universal mais que c'est le seul film où lugosi apparait seul. j'entends par là que tous les autres films du coffret sont les films du duo Karloff/lugosi. ce coffret contient donc MURDERS IN THE RUE MORGUE, THE BLACK CAT, THE RAVEN, THE INVISIBLE RAY, and BLACK FRIDAY.

hautement recommandable pour la qualité des films présents dans le coffret et qui plus est tous les films sont pourvu de sous titre français. en zone 1.
trouvable à l'export sur internet pour environ 20 $.

[Manolito]

Pas le meilleur Universal, quand bien même il est chronologiquement en tête de peloton, "Meurtres dans la rue Morgue" se distingue avant tout par son ambiance et son décor d'un Paris du crime brumeux et inquiétant, à l'atmosphère en tous pôints convaincante et réussie. Lugosi n'y tient pas sa performance la plus réussie, cette histoire de singe terrifiant et de savant fou a pris quelques rides. Mais "Meurtres dans la rue Morgue" reste un classique de sa période, fut -il mineur, qu'il faut avoir vu...

[comte vonkrolock]

La poursuite sur les toits du vieux Paris l'ambiance qui s'en dégage la composition de Lugosi toujours aussi passionné et habité par son rôle, fait que ce film garde un charme que beaucoup peine a avoir aujourd'hui.

Avec The Black Cat et The Raven, un incontournable du coffret consacrer a l'acteur : The Bela Lugosi Collection

Des films que j'avais louper lorsqu'ils étaient sortie a l'époque en VHS chez CIC (Universal-Paramount) et qu'ils ornaient les couvertures de fin de MM.

[Yza]

Bien d'accord avec toi, CMT VNKRLCK

[comte vonkrolock]

la copie issue du DVD Universal à la demande écrasait presque sans mal le disque US sorti dans le coffret dédier à Lugosi, ont avait droit à un contraste parfait une définition et surtout une compression omogène, qui fait que ce master pourrait presque passer pour de la HD.

Quand est-il de la copie fournie par Elephant Films ? Elle est tout simplement éclatante, s'est encore mieux sur le BR, toute les qualité qu'ont trouvait sur le DVD mais en mieux, certes il reste quelques points blancs, micro poussières, voir quelques lignes verticales. Mais cela reste pratiquement anodin tellement la précision sur certaines séquences sont impressionnante, une copie en HD vraiment à la hauteur de se classique. Un vrai plaisir de le redécouvrir une nouvelle dans d'aussi bonne conditions de visionnage



Avec en bonus la jaquette réversible d'époque, une présentation de JP Dionnet, de nombreuses BA issu de cette collections, ainsi que d'autres de l'éditeur. Et une galerie d'affiches et photos d'exploitation complète le tout.

[comte vonkrolock]

Pour ceux qui voudrait s’ explosé les papilles, les mirettes le test avec en comparaison le BR sorti de chez Elephant Films et celui par Shout ! via DVDBeaver

http://www.dvdbeaver.com/film6/blu-ray_ ... lu-ray.htm