Michael King alias Guy Strange un auteur de romans de gare residant en Italie se voit offrir le chance d’ecrire la biographie d’une mysterieuse celebrite. A peine entreprend-il son contrat, que les cadavres commencent a s’ammonceler.
Michael Caine dont la filmographie incluait deja des films comme Zulu (1964), Get Carter (1971) et la (a l’epoque) trilogie des « Harry Palmer » (1965, 1966, 1967) allait donc refaire equipe avec le realisation Mike Hodges avec lequel il avait deja travaille sur Get Carter un an auparavant. Caine en profitera pour aussi co-produire le film.
Force est de reconnaitre, que malheureusement le resultat ne serait pas a la hauteur des espoirs.
Essentiellement Pulp se veut une parodie matinee d’humour noir avec comme arriere-fond la literature de gare (les « pulps » dans le monde anglo-saxon). A ce titre, le concept du film rappelle le (pourtant) francais Le Magnifique (1973) avec Belmondo et qui allait nettement plus se demarquer (et marquer les esprits) dans sa tentative de se moquer de la literature policiere en vente dans tous les bons points de ventes de la SNCF.
La difference etant que si LM se moquait activement du genre a force de pratiquer l’hyperbolique et la surenchere, creeant ainsi un monde ou les exces grand-guignolesque font partie de la « normalite », Pulp par contre, semble avoir decide de traiter le film de facon “plate”, et comme s’il s’agissait justement d’un tel recit a force d’en respecter les codes sans vraiment sembler les “detourner” ou les souligner.
A ce titre, le film essaie donc de gentiment se moquer du genre tout en respectant ses « tics ». A ce niveau, il est parfois assez difficile de faire la part entre quels sont les « piques » lancees au detriment de ces publications (ou l’univers des publications en general), et quels sont les “habitudes” de ces livres qui sont censees devenir comiques a l’ecran.
Par exemple, dans le genre parodie des recits Pulp, la serie Tenspeed and Brown Shoe (Timide et Sans-complexe) (1980) et ses references constants aux ecrits (inventes) du detective « Mark Savage » fesait clairement mouche de par son opposition entre la vie (revee) du hero (Jeff Goldbum) face a la realite nettement moins « romancee » des situations qu’il devait affronter, tandis que Pulp semble, peut-etre a cause de son humour pince-sans-rire et de ses dialogues qui semblent tout droit sortis d’un de ces romans et qui a la fin ne sont utilises que pour fondamentalement decrire ce qui se passe a l’ecran (pas grand chose en fait), rater le coche et ainsi tomber a plat la plupart du temps, car manquant complement de recul, donc de « relief »...
LM parvient a se moquer ainsi visuellement du genre (hyperbolique visuelle), tandis que TS&BS s’y refere comme un modele, tout en gardant un cadre « realiste » dans ses enquetes (hyperbolique narrative). Pulp, par contre, ressemble souvent presque a une adaptation cinematographique « lineaire » d’un livre du genre. Meme, jusqu’aux pensees de Caine et aux dialogues qui se “veulent comiques”, et pourtant pourraient effectivement etre sorties d’un roman du genre, empechant ainsi tout reel relief comique.
Au niveau de l’interpretation, Caine a force de s’exprimer plus par pensees et voix-off, parait ainsi sous valium pendant tout le metrage, tandis que Mickey Rooney pour son peu de temps a l’ecran, cabotine a mort, tout comme Lionel Stander d’ailleurs, le tout sous la camera distante et paresseuse de Hodges.
Un autre (plus petit) defaut, est le cadre dans lequel se deroule l’action. Il s’agirait de l’Italie et d’une de ses iles, mais a l’arrivee, l’atmosphere n’y est pas, et pour cause : il s’agit de Malte(!) et quelque part, cela se ressent...Encore une fois, tout comme les romans dont le film s’inspire, il en a repris un autre defaut : l’exotisme de pacotille...
En fait, meme l’amateur de grande literature “populaire” et des eternelles “gallipettes” qui semblent hanter ses pages risque d’en etre pour ses frais, car au niveau “sport de chambre”, c’est le zero absolu…
En conclusion, l’on pourrait dire que l’humour britannique n’est peut-etre pas soluble dans tout et notamment pas dans certains types de parodies, et ce, meme avec les meilleurs intentions du monde. Une bonne occasion ratee en somme...
A voir, peut-etre pour les completistes de Michael Caine, les autres passeront leur chemin...
Pulp : 3.0 / 5
Pulp (1972) – Mike Hodges
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Pulp (1972) – Mike Hodges
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Re: Pulp (1972) – Mike Hodges
Tu n'as pas été très convaincu mais je remarque que tu lui files tout de même un peu plus que la moyenne
Il faudrait que je le revoie, de mon côté. Je me souviens d'un film effectivement pas franchement abouti, assez curieux dans le ton, mi sérieux mi parodique, mais qui valait au moins le déplacement pour sa distribution (avec Al Lettieri ... comment as-tu pu oublier de le citer).

Il faudrait que je le revoie, de mon côté. Je me souviens d'un film effectivement pas franchement abouti, assez curieux dans le ton, mi sérieux mi parodique, mais qui valait au moins le déplacement pour sa distribution (avec Al Lettieri ... comment as-tu pu oublier de le citer).
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Re: Pulp (1972) – Mike Hodges
En fait, l'idee etait tres seduisante et en plus pre-date la plupart des tentatives dans le genre.
Tentatives telles Le Magnifique (1973) ou, plus oriente sur les "films" pulp; The Man with Bogart's Face (1980)--avec Sacchi, qui m'a toujours bluffe(!!), ou Dead Men don't wear Plaid (1982) avec Martin et une foulletee de cameos "involontaires"
. Ces trois films parviennent a retrouver toute l'atmosphere "Pulp", tout en la brocardant (gentiment). Quelque part une parodie autant qu'un hommage.
Pulp, par contre, est tres tres planplan...En fait, j'ai surtout l'impression que peut-etre le cinoche n'etait pas encore "pret", ou que le real ne l'etait peut-etre pas...?
Au peut-etre, s'agissait-il tout simplement de "timidite"? Tous les autres titres sont delicieusement "decomplexes". LM est over-the-top, TMwBF "plagie" un acteur mythique, DMdwP detourne tel un Mozinor sur internet les scenes cultes, interpretees par des acteurs cultes dans des films cultes, tandis que dans la serie TV TS&BS, Goldblum et Vereen sont en complete roue libre!
Reste que quand meme, sur le papier, l'idee etait terrible
et merite d'etre reconnue!
Al Lettieri!!
Flute! Mea Culpa! Je merite une sceance de natation dans la Tamise avec des galoches en ciment pour ca! 
Tentatives telles Le Magnifique (1973) ou, plus oriente sur les "films" pulp; The Man with Bogart's Face (1980)--avec Sacchi, qui m'a toujours bluffe(!!), ou Dead Men don't wear Plaid (1982) avec Martin et une foulletee de cameos "involontaires"

Pulp, par contre, est tres tres planplan...En fait, j'ai surtout l'impression que peut-etre le cinoche n'etait pas encore "pret", ou que le real ne l'etait peut-etre pas...?
Au peut-etre, s'agissait-il tout simplement de "timidite"? Tous les autres titres sont delicieusement "decomplexes". LM est over-the-top, TMwBF "plagie" un acteur mythique, DMdwP detourne tel un Mozinor sur internet les scenes cultes, interpretees par des acteurs cultes dans des films cultes, tandis que dans la serie TV TS&BS, Goldblum et Vereen sont en complete roue libre!



Reste que quand meme, sur le papier, l'idee etait terrible


Al Lettieri!!


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